10 ans dans Quartier Latin. Cindy-le-cœur : une reine sans liberté !

N’exerçant pas en toute liberté sa carrière musicale, tous ses mouvements sont, en sus, contrôlés. A tel point que Cindy-le-cœur voit ses visites limitées même au niveau de sa famille. Pour les uns et les autres, la manière dont la chanteuse et Koffi se comportent, renseigne que les deux ont développé une autre relation, au-delà de l’art.

Qu’à cela ne tienne, la trentaine de Quartier Latin est toujours fière de son patron qui l’appelle affectueusement la Reine des stars. Par rapport à qui ou à quoi ? Ancienne musicienne chrétienne, peu connue aux côtés du chantre Kool Matopé, Cindy-le-cœur rejoint Koffi Olomide en 2007. La jeune chanteuse voit sa popularité grimpée dès le premier album « Bord Ezanga Kombo » du patron de Quartier Latin, dans lequel elle participe magistralement. 2007-2017, elle totalise 10 ans de fidélité depuis qu’elle a abandonné le chemin de l’église pour travailler avec Grand Mopao.
« Le bilan de Cindy par rapport à d’autres chanteuses de la musique congolaise qui ont vécu », voilà une réflexion faites par les observateurs avertis de la scène musicale congolaise, qui s’intéressent à son avenir et surtout à sa relation avec son Président. Tout commence en 2007, lorsque le groupe Quartier Latin connaît la pire décadence de son histoire après la vague de départs des talentueux chanteurs tels que Fally Ipupa, Ferré… Cette situation a beaucoup traumatisé l’âme et l’esprit de Koffi qui avait des difficultés énormes pour surmonter le choc. C’est alors que Candy Kunku, cette jeune chanteuse à la voix douce et pleine de charme, sera recrutée par Koffi, juste au moment où la côte de sa popularité commençait à décliner. Son intégration a été une véritable aubaine pour le Grand Mopao qui s’est vite consolé vu la dimension et la polyvalence vocale de la nouvelle recrue.
Cindy, la « Reine » de Quartier Latin
Depuis 2010 jusqu’à ce jour, l’Honorable Cindy dit Wankoro joue le rôle de directrice artistique du groupe. Ce poste lui donne tout pouvoir d’exercer son autorité sur tout le monde, en qualité de deuxième personnalité de l’orchestre, après le patron. D’ailleurs, indique-t-on, elle serait à la base du départ des chanteurs tels que Bourro Mpela, Babia Ndonga et Suzuki.

 

Sur le plan artistique, elle se distingue au prix de tout sacrifice pour satisfaire les mélomanes à travers sa belle voix. Pendant une décennie, la chanteuse a participé dans 5 disques de Koffi, dont « Bord eza nga kombo » a été le tout premier et la chanson « Ikia » l’a révélé au grand public. Sa voix lead et son style de chant contribue énormément au succès du groupe, au-delà de la monotonie.
Contrairement aux chanteuses de sa génération, Cindy n’a réalisé qu’un seul disque « 6-6-6 », dont toutes les chansons, y compris des remix, sont des compositions de Mopao. Malheureusement, l’album de la Reine des stars formée, pourtant à l’INA, est passé inaperçu, en dépit du battage tout autour agrémenté de panneaux publicitaires comme l’on n’avait jamais vu à Kinshasa.
Pour les observateurs, le Roi du Tcha-Tcho a été, lui-même, à la base de l’échec de la première œuvre de Cindy. D’abord, il a imposé une mauvaise politique marketing qui n’offre pas souvent l’occasion à la chanteuse d’affronter les médias pour faire sa promotion. Jamais, elle ne peut en aucun cas engager un projet artistique ou une interview avec un journaliste de musique sans passer par Koffi. Même sa liberté d’expression dépend de son patron. Ce qui est bizarre dans cette relation, apprend-on, même ses appels sont contrôlés. Pour atteindre Cindy, il faut toujours passer par Mopao Mokonzi. Pourquoi cette restriction ? Les observateurs avertis laissent attendre que, le Grand Mopao utiliserait Cindy comme sa propriété privée, c’est-à-dire, comme son «esclave». Or, l’histoire de la musique congolaise renseigne que la carrière des chanteuses ou leur relation avec les patrons des groupes n’est pas une chose nouvelle.
… sur les traces de Tabu Ley et Mbilia
On se souvient de Tabu Ley qui avait plus 20 ans de plus que Mbilia Bel, Bozi avec Jolie Deta, ou Mukangi Déesse…
Très différent de Koffi, Tabu Ley avait bien conduit Mbilia Bel à manager, en lui donnant non seulement des opportunités, mais surtout elle avait bien évolué comme un véritable poisson dans l’eau. Pour comprendre certaines choses, il suffit d’écouter « Beyanga », « la Beauté d’une femme » ou encore d’autres chansons anthologiques composées par Rochereau pour Mbilia Bel. Ce qui a permis à la chanteuse d’être propulsée et de devenir une célébrité légendaire de la musique féminine congolaise.

 

D’ailleurs, les deux artistes sont allés plus loin jusqu’à produire une fille à qui, ils ont donné le nom de Mélodie Tabu. Pourquoi Koffi Olomide ne parvient toujours pas à hisser Cindy-le-cœur au rang de la Cléopâtre de la chanson africaine ? S’interroge l’opinion. Pis encore, les congolais ne sont pas dupes face au comportement du patron de Quartier Latin dans la musique congolaise. Dans la dernière décennie, le Grand Mopao a plus fait parler de lui pour ses frasques et polémiques avec ses collègues que pour son art. Certainement, la mauvaise image véhiculée par Koffi dans l’opinion publique a fini par faire de l’ombre sur le talent de Cindy, sa protégée.

Cindy & Koffi lors d’un concert. Ph.Dr.Tiers

 

La relation entre Koffi Olomide et sa Reine des stars ne ressemble à rien de « normal ». Beaucoup de mélomanes sont « craintifs » et se posent mille et une questions sur la vie de la jeune chanteuse. Pourquoi n’a-t-elle pas un boy-friend ? Même les Rihana, Beyoncé… avaient, et ont des hommes connus dans leurs vies alors entourées par un géant de la musique. Et pourtant, sa voix douce et pleine de charme fait sa personne, son style capillaire aussi. Cindy-le-Cœur promet un avenir meilleur grâce surtout  à sa voix angélique et douce, qui s’adapte à toutes sortes de musiques du monde. Mais, à une condition qu’elle prenne conscience, avant qu’il ne soit tard.
JORDACHE DIALA (LA PROSPERITE)