Le mardi 30 juin 2020, la République Démocratique du Congo a célébré ses 60 ans d’indépendance de la colonisation belge, une occasion de passer en revue la situation du pays et de faire avec minutie un examen approfondi des actions et actes des rd-congolais, surtout de la classe politique après 60 ans d’indépendance de turbulences.
À ce sujet, Pamela Tulizo, Freddy Mutombo et Francix Tenda Lomba, tous, jeunes artistes visuels rd-congolais se trouvant actuellement à Bruxelles, capitale de la Belgique, ont donné la voix dans des propos recueillis par nos confrères de Bozar.be et ont fait un état de lieu sur l’indépendance de la République Démocratique du Congo.
Pour ces trois jeunes, parler « indépendance » en Rd-Congo est inadmissible au regard de toutes les réalités qui s’y vivent depuis belle lurette. L’indépendance de la République Démocratique du Congo a été effective sur papiers, mais concrètement, ce pays n’est pas libéré de ses chaînes, car 60 ans après, l’avion ne décolle toujours pas.
« Personnellement, je ne pense pas que le Congo soit indépendant. Je n’arrive pas à le voir et à le vivre. Je n’aime pas trop en parler, car cela me donne un sentiment de révolte… envers mon pays et envers moi », s’inquiète Pamela Tulizo – 26 ans, photographe-journaliste et documentariste, avant de renchérir qu’à Goma, province de la RDC où elle vit, la situation reste la même et depuis, la population est en colère contre tous les maux qui les gangrènent (insécurité, massacres, crise économique, chômage, l’absence de liberté et de structures sont toujours remarquables).
« En ce moment, j’entends partout le slogan « Black Lives Mather ». C’est bien, mais j’ai envie de dire aussi « Congolese Lives Mather » », poursuit-elle.
Dans le même ordre d’idées, Freddy Mutombo et Fransix Tenda Lomba soutiennent tous deux l’hypothèse selon laquelle, célébrer l’anniversaire de 60 ans d’indépendance ne représente pas assez d’importance, car beaucoup de choses sont à revoir.
« Indépendance. Ce mot ne cogne pas dans ma tête sans que je puisse l’apprivoiser. C’est la condition d’une nation, d’un État dont les résidents et la population exercent l’auto gouvernance et une souveraineté totale sur le territoire », fait savoir Freddy Mutombo, 41 ans et membre du collectif « Kinois Eza Possible ».
Pour Francix Tenda Lomba, 36 ans, diplômés de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa et collaborateur de Kin ArtStudio, célébrer cet anniversaire ne représente pas grand-chose. C’est plutôt, un commémorant cosmétique.
« La colonisation est un système que l’on doit déboulonner en profondeur et non de manière superficielle », lance-t-il avant de déclarer que l’indépendance a été proclamée, mais elle n’est pas acquise.
Pour une République Démocratique du Congo meilleure, l’heure n’est plus aux discours stériles, mais il est temps d’agir en véritable rd-congolais pour enfin libérer totalement le pays de l’emprise belge, essayer d’améliorer chacun de son coté et espérer vive l’âge d’or.
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