Au talent innombrable, Thérèse Ngoyi, mieux connue sous le nom de Faya Tess, Sirène d’eau douce, n’est pas une chanteuse à présenter dans l’arène musicale congolaise. Cette héritière légendaire de la rumba a fait la pluie et le beau temps aux côtés du Seigneur Tabu Ley. Dotée d’une voix limpide hors pair, elle figure parmi les rares femmes qui défendent et valorisent avec ferveur la rumba originelle jusqu’à nos jours.
Voilà qui justifie l’importance que Faya Tess accorde à son projet en cours intitulé « Au Temps des Classiques » dont le but consiste à rendre hommage aux pères géniteurs et vétérans de la Rumba congolaise.
Basée à Paris, la chanteuse poursuit avec détermination ce projet grâce au soutien moral et à l’encadrement de la maison « Air Monde Culture » de M. André Tetu.
Pour cette série, la Sirène d’eau douce vient de lancer le 6ème volume de « Temps des Classiques », sur le marché international de disques. Une compilation de haute facture dans laquelle elle exhume les meilleures compositions musicales signées par les grands esprits de la rumba. A travers sa sublime voix, la cantatrice vénère et consacre une part belle aux groupes légendaires tels que Maquisards, OK Jazz, Afrisa et Bantou de la Capitale.
Très enchanteresse, l’œuvre est composée de 16 titres percutants repartis en double CD audio, coffret. Par exemple, au niveau du CD 1, on peut retrouver des tubes comme « Boma ngai to bomona » de Madilu System, « Kinshasa » de Tabu Ley, « Monzo » de Josky Kiambukuta, « Zando ya tipo tipo » de Michel Boyibanda et tant d’autres. Tandis que le CD 2 est nourri des chansons anthologiques telles que « Mbawu na ko récupérer yo » et « Inoussa » du poète Lutumba Simaro, « Zadio » de l’immortel guitariste Dr. Nico Kassanda, « Marceline » du Grand Maître Franco, « Ibrahim » de Dino Vangu, etc.
Bravo l’artiste !
Artistiquement, cette série est l’expression d’un travail rocambolesque qui a été réalisé avec le concours des géants artistes congolais. La chanteuse a repris de manière spécifique, avec une touche féminine séduisante qui mérite une particulière attention de mélomanes, des tubes à succès.
A l’instar de la voix douce de Faya Tess, l’œuvre a connu l’intervention musclée de l’ancêtre Nyboma Kanta ainsi que Wuta Mayi, deux icônes de la rumba dont les puissances vocales ont illuminé le travail.
Par ailleurs, on a noté la technicité irréfutable de l’infatigable Caen Madoka qui a apporté du tonus au niveau rythmique grâce à sa touche magique à la guitare solo, bass et accompagnement. Tous ont œuvré sans repli à la réalisation de ce projet multidimensionnel.
Toutefois, l’ancienne diva de l’Afrisa a exprimé sa gratitude aux deux grands mécènes de la culture africaine. Il s’agit particulièrement du Maître Alexis Vincent Gomez et Monsieur le Maire Hugues Ngouélondelé, pour leur soutien à ce projet, visant à perpétuer la rumba qui est devenue un patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Dans l’ensemble, les 6 volumes constituent une sélection des chansons inouïes qui, parfois, caractérisent la pertinence d’une génération de musique « Fiesta & Odemba », deux grandes écoles de la rumba congolaise. Des tubes références qui rappellent les merveilles du passé. En ce qui concerne la distribution, le coffret de CD est déjà en vente au 101, chez M. Henri, Rue Faubourg, St Denis Paris 75010 et aussi à Kinshasa. Pour tout contact : +243 89 50 93 507.
JORDACHE DIALA (LA PROSPERITE)