L’Immortel : Papy Tex, 50 ans de carrière musicale reluisante

Basé à Paris, où  il se trouve présentement et poursuit une carrière en solo. A la publication de mes chroniques, il ne manque pas de réagir, d’aimer ou de commenter mes chroniques. Il était temps que je lui consacre un post. Papy Tex, je l’ai connu en 1980 aux éditions Molende Kwi-kwi.

 

A l’époque, j’avais la charge de réaliser les pochettes et d’écrire des dédicaces sur les 45 tours que mon ami Kwi-kwi lançait dans le commerce/Bacs. Papy Tex faisait partie de son écurie et ses œuvres mélancoliques marchaient du tonnerre et j’ai développé par après mes relations avec lui, lors de mon passage à Elima-Dimanche. J’ai une fois de plus, consulté mes archives et le dictionnaire des Immortels pour vous le présenter.

 

Bio-express

Né à Kinshasa, le 28 Juin 1952, RD Congolais. Chanteur, auteur et compositeur. Matulu Dode Jean alias Papy Tex est le fils de Jean Baptiste Mbisi, sujet angolais, venu s’installer à Kinshasa en 1928, et de Marie Saka, de souche ne-Kongo L’histoire de Papy Tex est si bouleversante qu’elle mérite véritablement d’être narrée. Elevé par Joséphine Matolu, ressortissante de l’Equateur et première épouse de son père. Papy Tex reçoit le patronyme de cette mère nourricière qui, pourtant, vécut et décéda, en 1978, aux côtés de son père sans lui assurer de progéniture. Vivant en très bonne intelligence avec cette dernière, Marie SAKA génitrice de l’artiste, laisse à la première épouse de son conjoint le soin de façonner le nourrisson comme si elle en était la procréatrice. C’est ainsi qu’elle lui donnera non seulement son nom mais aussi l’éducation, l’amour et toute l’attention d’une mère. C’est seulement à l’âge de dix ans que Papy Tex découvre la véritable identité de sa mère biologique mais garde, néanmoins, un attachement sans faille à Joséphine Matolu à qui il doit tout.

 

Eu égard à l’attrait de son père pour le ballon rond, Papy Tex se passionne pour le football qu’il pratique remarquablement au sein du club « Etoile filante » de la commune de Barumbu pendant deux saisons (1965 – 1966) en étant affublé du sobriquet significatif de « Pélé » Craignant, cependant, de connaître d’éventuelles fractures de jambe pour son petit bonhomme, Joséphine Matolu persuade Papy tex d’arrêter la pratique du football. Grande mélomane et admiratrice des orchestres African Jazz et Bantou, celle-ci inocule à Papy Tex le virus de la chanson. C’est ainsi que Matolu Dode (1967) s’initie petit à petit à la musique en commençant par imiter la manière de chanter de Joseph Kabasele. Plus tard, découvrant les œuvres de Tabu Ley Rochereau, il se passionne pour l’artiste lequel devient très vite sa source d’inspiration quant à la façon de chanter et de composer.

 

Grandissant dans la commune de Barumbu, Jean Matolu Dode est copain d’enfance de Kabasele Yampanya dit Pépé Kallé. Ce dernier, kinois de pure souche, influence fortement Papy Tex et lui permet, en 1968, d’entreprendre ses premiers pas dans la musique au sein l’orchestre African Choc. Cet ensemble éphémère qui se produit de façon épisodique dans sa chère commune de Barumbu à Kinshasa, dévoile les talents de chanteur de Matolu Dode et aiguise définitivement son penchant de musicien professionnel.

 

Au sein de la maison Vévé, Kabasele Yampanya monte, en1971, son propre groupe qu’il nomme Empire Bakuba. Matolu Dode est le premier camarade que Pépé Kallé fait entrer dans le groupe. Dilu Dilumona vient, ensuite, compléter le panorama et c’est la naissance d’une légende cristallisée par le trio Kadima (Ka pour Kabasele, Di pour Dilu et Ma pour Matolu).

 

Quoi qu’il soit, Matolu Dode entreprend, à partir de la ville de Paris où il est basé, une carrière en solo. Il ne manque pas lors de ses productions et tour de chants de raviver, de réchauffer le passé de l’Empire Bakuba pour le grand bonheur et plaisirs des nostalgiques.

 

En 2004, il sort un double album percutant et requiert, pour la circonstance, l’intervention vocale de Madilu System. Papy Tex propose aux mélomanes des titres tels « Luzingu », « Eristoyo », « Tueyi Kuetu », « Mon Amour », « Ya Muanet », « Bomoyi ya moto », « Macedos », « Kindumbu », « Michel Nsungu », « Saloti », « Motema », « Charlène », « Flok Empire », « Plus jamais » ainsi que « Mon Amour » et « Saloti », deux morceaux de musique instrumentale. L’artiste démontre, s’il en était encore besoin, qu’il possède toutes les ressources nécessaires pour une carrière reluisante. Au cours d’une conversation téléphonique, il m’a laissé entendre qu’il se rend à Luanda, pour agrémenter les fêtes de fin d’année.

EALE IKABE avec le Dictionnaire des Immortels