L’éducation pour tous: combat de l’ASBL APROEC de Kaj Nyota Licenciée en relations internationales de l’Université pédagogique nationale – UPN – Rachel Kaj Nyota a initié en 2017 une ASBL dont le combat est d’offrir à tous et particulièrement aux jeunes filles un accès à l’éducation et de conscientiser pour la revalorisation de la culture rd-congolaise. Cette Asbl tient à contribuer à l’émancipation de la femme rd-congolaise au travers des conférences-débats, rédaction des projets, des formations à impact visible et direct, etc. Elle expose sur son organisation dans cet entretien accordé à Eventsrdc.com.
C’est quoi l’APROEC ?
L’APROEC est l’Association pour la promotion de l’éducation et de la culture. C’est une Asbl qui a pour but de donner un coup de pousse à l’éducation pour tous, en particulier celle de la jeune fille tout en démontrant son importance dans la vie moderne et pour le développement d’une société, en réveillant son esprit innovateur et en martelant sur l’entrepreneuriat et l’auto-prise en charge ainsi que la promotion des valeurs socioculturelles au sein de la jeunesse.
Pour quelles raisons avez-vous initié cette Asbl ?
Deux constats ont été à la base de la création de cette Asbl. Le premier tient du fait que beaucoup de jeunes étudient pour obtenir un diplôme et non pour la vie. Je me donne dans ce cas de conscientiser les jeunes, surtout les filles, sur l’importance de l’éducation. Le second se rapporte à l’influence des cultures occidentales sur la nôtre. L’APROEC a été créée pour motiver les jeunes et les encourager à accorder plus de valeurs à notre culture qui détermine même notre identité.
Qu’est-ce qui distingue votre Asbl des autres organisations d’appui à la culture et à l’éducation ?
La différence se situe premièrement au niveau de nos objectifs qui sont entre autres de donner un coup de pousse à l’éducation pour tous. L’APROEC ne cherche pas à concurrencer d’autres structures évoluant dans le même domaine.
Elle cherche plutôt à apporter sa pierre à l’édifice culturelle et éducationnelle. Cela se matérialise par ses diverses méthodes d’intervention.
Dans quelle zone géographique comptez-vous œuvrer dans le futur ?
L’APROEC est une Asbl dont la vision est de devenir universelle, car le problème d’éducation et de culture est mondial. Bien qu’elle a été créée à Kinshasa, capitale de la Rd-Congo où elle a commencé à œuvrer, l’APROEC vise à toucher tous les coins du monde, Dieu aidant.
Quelles activités avez-vous déjà réalisé depuis la création de votre Asbl ?
A notre actif, nous avons organisé pas mal d’activités, entre autres une conférence-débat organisée, samedi 17 mars 2018, à l’attention des élèves de l’institut Révérend Samba et d’autres élèves des écoles de Binza Delvaux. Le thème de cette conférence a été « Lutte et vision de la femme congolaise actuelle ».
Quand et où se tiendra votre prochaine activité ?
Notre prochaine activité sera organisée dans deux mois ici à Kinshasa. D’autres détails vous seront communiqués ultérieurement.
Pourquoi accordez-vous plus d’importances à la jeune fille et à la femme ?
Les réalités du parcours de la femme sont très différentes de celles de l’homme. Étudier, autrefois, était un droit pour l’homme, mais pas pour la femme. Elle a dû se battre pour en avoir accès. Raison pour laquelle, l’APROEC accorde plus d’attentions aux questions de la femme en la conscientisant sur son rôle et sa participation efficaces dans la société.
Quels partenaires vous accompagnent pour la réalisation de vos objectifs ?
Jusque-là, nous n’avons aucun partenaire. C’est pour nous aussi une occasion de lancer un appel à tous ceux qui veulent nous accompagner dans cette œuvre, de nous rejoindre pour la cause de l’éducation et de la culture.
Quelle est votre opinion par rapport à la célébration de la Journée internationale des droits de la femme – JIF – en Rd-Congo ?
Avant tout, j’aimerai remonter à la genèse de la célébration de la JIF. Elle a été proposée pour la première fois en 1910 par Clara Zetkin, après de nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre l’homme et la femme, et a été reconnue officiellement par les Nations unies en 1977.
La JIF devrait être un moment de bilan sur les revendications et la situation actuelle de la femme afin de déceler d’autres défis à relever pour l’amélioration de la condition féminine.
Malheureusement, la façon dont la plupart de femmes rd-congolaises conçoivent cette journée, en la limitant au port du pagne, marches de santé aboutissant aux barbecues dans les Nganda ntaba – grillades – de Kinshasa, laisse à désirer et à dire qu’il y a encore beaucoup à faire.
Un message aux femmes rd-congolaises de partout ?
Je demanderai à toutes les femmes d’ici et d’ailleurs de prendre conscience de leur position dans la société rd-congolaise et du rôle capitale qu’elles doivent y jouer. Il n’est pas encore temps de croiser les bras, ni de célébrer la victoire.
Tant que les inégalités entre les hommes et les femmes existeront, la lutte continuera.
CINARDO KIVUILA