Un héritier tout désigné ! C’est au cours d’un point de presse qu’il a organisé à l’hôtel Emilton Saint-Jean de Lingwala, sur l’avenue Nyangwe, que le poète Lutumba Simaro a officiellement annoncé sa décision de céder son orchestre Bana OK à son fils spirituel Manda Chante. Pour une surprise, ça en est vraiment une ! Et de taille…
Mais qui est Manda et pourquoi lui ? La question fusait de partout et alimentait les conversations. Ce jeune bourré de talents qui a aujourd’hui la chance et l’immense charge de prendre la place de l’imposant Lutumba Simaro encore vivant et jouissant de toutes ses facultés. Je pense pour ma part qu’il s’en montrera digne pour ne pas faillir à cette lourde mission de conduire « Bana OK » en se partageant entre les rythmes à tendance jeune et moins jeune. C’est tout le grand bien qu’on lui souhaite, afin de garder la flamme allumée.
Tout ce que l’on peut retenir de lui est qu’il a rejoint Wenge Musica BCBG peu avantsa création et qu’il y explosera en se faisant connaître par sa voix perçante. Brillant chanteur et danseur, Manda est très fort en interprétation. C’est d’ailleurs à ce titre que le vieux Simaro est tombé sous son charme après l’avoir souvent écouté interpréter ses oeuvres. Manda Chante qui possède son propre groupe anciennement dénommé “Wenge Référence” qu’il a débaptisé simplement “Référence” juste pour éviter des problèmes avec les propriétaires du label Wenge.
Charmant garçon qui nous est venu de N’djili, Il est d’un abord facile et fort sympa dans les relations. Un jeune homme surtout courtois et respectueux envers les aînés malgré un langage parfois ordurier qui se dégage de son discours, l’autre dira c’est son côté yanké qui déteint très souvent. Manda, je l’ai connu depuis 1986, après mon retour de tournée avec Viva la Musica. Il venait dans les concerts de Viva la Musica de temps à autre pour voir Papa Wemba à l’œuvre, son chanteur préféré et mutetela comme lui dont il regrette la disparition jusqu’à ce jour. Et montait de temps en temps sur scène pour évoluer aux côtés de Kuru, qui voyait en lui aussi comme un de ses descendants.
De cette îcone de la musique qu’était Wemba, Manda me dira un jour que le vieux Simaro lui a confié que Papa Wemba est irremplaçable. Tandis que de Simaro lui-même, Nkumu Manda pense qu’il est une source intarissable et constitue à lui tout seul, une université. Quoi de plus normal que Manda ait tout de suite sauté sur l’offre de piloter Bana OK pour bien profiter des connaissances de cette montagne de sagesse comme il l’a révélé au cours du point de presse de sa présentation officielle par le compositeur de « Ebale ya Zaïre ».
En 1994, il monte Wenge aile Paris avec Marie Paul. Le groupe marche du tonnerre. Il largue dans les bacs, une œuvre de grande facture » Ibrahim » dans laquelle il me fait un clin d’œil « Nalingaka Jean-Pierre Eale », un vrai libanga comme aiment le dire les Kinois. Mais c’est avec le défunt Lando Batibuka que je vais le découvrir davantage dans toute sa splendeur et sa simplicité.
Toujours prêt à servir. J’espère qu’avec l’encadrement de Willy Tafar, le manager de Simaro devenu avec Patrick Mangasa associés pour gérer Bana OK, Manda va tirer son épingle du jeu et démontrer que “ Muana pe akoki kobeta mbonda, mikolo babini ”. Ce qui va sans dire, l’est encore mieux en le disant : tous mes vœux de bonheur et de réussite l’accompagnent. C’est tout un engagement qu’il accepte de prendre et bien plus, un nouveau challenge sur lequel il sera jugé. Bonne chance à toi Nkumu.
Bio express
Manda Meleya Jean-Baptiste alias Manda Chante est né à Kinshasa, à l’hôpital Maman Yemo, le 26 novembre 1970. Il rejoint Wenge Musica BCBG 4×4 Tout Terrain en 1989, quelques années après sa création . Il quitte Wenge en 1991 pour fonder avec Marie Paul Wenge Aile Paris en 1992. Dans ce groupe, il restera 5 ans avant de devenir son propre patron depuis 1998. Marié, Manda est père de 5 enfants.
Jean Pierre Eale Ikabe