Au tour d’un jeu de questions-réponses avec Eventsrdc.com, Jean-Jacques Otshudiema, coordonateur national du Comité national pour la migration vers la Télévision numérique terrestre -TNT-, a fait le point sur le travail abattu par cet organe technique pour faire profiter à la population de cette technologie nouvelle. «Nous avons déjà placé un émetteur numérique à Kenge, Matadi, Goma et Bukavu. Après, ce sera le tour de Kisangani, Zongo et de Moanda» a-t-il révélé au cours de cet entretien que nous soumettons à votre lecture.
Depuis 2015, la question de la migration vers la TNT est d’actualité. C’est quoi la TNT?
La question est d’actualité même au niveau de la population parce qu’en 2015, nous en avions parlé. La TNT est tout simplement une nouvelle façon de voir la télévision par la qualité de l’image, du son et aussi du contenu. Sur le plan visuel, il y a une différence nette entre la télévision analogique où on voit les images qui parfois bougent et pas de très bonne qualité. Ce qui a changé en numérique, c’est tout simplement le mode de diffusion.
Qu’est-ce qui a déjà été fait pour la vulgarisation de cette technologie?
En 2016, nous avons mené une campagne de médiation sur terrain, pas seulement à Kinshasa mais aussi à travers le pays. Les moyens n’étaient peut-être pas suffisants pour le faire à très grande échelle, mais, au moins, à travers quelques chaînes de télévision, nous avons fait des émissions ciblées avec une série de rediffusion pour expliquer à la population les avantages de cette technologie.
C’était une grande difficulté à l’époque parce que la majeure partie de la population ne l’appréhendait pas encore très bien malgré nos explications. Cette année, lorsque nous avons lancé deux autres émetteurs en numérique et qu’on a mis sur le marché quelques décodeurs numériques pour réceptionner ce signal, la population a mieux compris et différencié les images en analogie de celles en numérique. Nous avons changé la manière de vulgarisation en montrant à la population ce qu’est la télévision numérique.
Pourquoi les télévisions rd-congolaises doivent migrer en TNT?
Pour le moment nous parlons d’UHF. Ces chaînes doivent migrer sur décision de l’Union internationale de télécommunications -UIT- visant l’amélioration de la qualité de service, étant donné qu’il y a beaucoup de nouveaux services utilisateurs des fréquences.
En analogie, une chaîne occupe une fréquence alors que la technologie actuelle permet à ce que sur une seule fréquence l’on puisse regrouper plusieurs chaînes de télévisions. Il y a ainsi possibilité de récupérer les fréquences en UHF et les affecter dans d’autres services. C’est la première phase. La seconde va porter sur le VHF et va contraindre toutes les chaines de télévision de basculer en TNT.
Comment le Comité national pour la migration à la TNT assiste les télévisions dans cette démarche de migration?
Le Comité national pour la migration à la TNT a comme mission d’implanter la télévision numérique terrestre à travers toute la République. Nous avons déjà placé un émetteur numérique à Kenge, Matadi, Goma et Bukavu. Après, ce sera le tour de Kisangani, Zongo et de Moanda. Dans un premier temps, les grandes villes limitrophes du pays seront numérisées et tout sera mis en réseau. Le projet ne s’arrête pas-là et va évoluer en fonction de financement pour couvrir tout le pays jusqu’à l’intérieur.
Hormis la Présidence de la République et la primature, quelle autre structure ou institution est impliquée dans la problématique de basculement en TNT?
Outre la Présidence et la primature, la coordination est concernée par au moins 11 ministères de la vie nationale: le ministère du Plan, de la Justice, de l’Economie, des Médias, des PTNTIC, de la Culture et arts… Il y a aussi des structures comme l’ARPTC, organe de régulation des fréquences en Rd-Congo, le CSAC, autorité de régulation des médias, le RENATELSAT.
Après l’épuisement du premier moratoire, à quand le passage définitif en numérique?
Selon les recommandations de l’UIT, l’UHF était sensé être arrêté le 17 juin 2015 et le VHF le 17 juin 2020. Pour ce qui concerne le VHF, il y aura probablement prolongation. En principe, en cette période, on devait déjà commencer à faire la campagne pour demander aux chaînes de télévision en UHF de cesser. Nous ne sommes pas le seul pays en Afrique qui connaît ce retard par rapport à l’échéance. Mais, avec l’accompagnement du gouvernement, nous allons mener cette mission à bien
GLODY NDAYANDAYA