La pandémie du coronavirus n’épargne aucun secteur de la vie. Après que le gouvernement rd-congolais ait décrété le confinement dans la ville-province de Kinshasa et appelé la population à limiter le plus possible les déplacements ainsi qu’à éviter les contacts avec d’autres personnes, c’est tous les secteurs de la vie quotidienne qui sont affectés.
Malheureusement, la presse d’une manière générale n’échappe pas à cette réalité. Pendant que tout le monde est appelé à garder ses distances, la question sur la manière dont le journaliste affronte la situation, lui qui son travail demande de rester en contact avec les autres en vue de collecter, de traiter et de diffuser les informations pour sa cible ou pour le monde entier, s’est très vite bloquer. Le terrain qui permet aux journalistes d’être en contact avec leurs différentes sources ou avec de nombreux collègues de différentes rédactions, que ce soit dans la presse sur papier, la radio, la télévision ou encore la presse en ligne est devenu une zone rouge suite à la propagation du Covid-19. Il représente un réel danger pour le journaliste.
Tout comme un médecin, la fonction du journaliste lui demande d’être présent quelles que soient les circonstances. Mais en ce temps de crise sanitaire à Kinshasa, comment peut-il en même temps maintenir le rendez-vous de l’information avec le grand public et veiller sur sa santé. Ceci semble difficile, mais le devoir d’informer l’oblige. D’où la solution serait de développer au maximum le télétravail.
« Avec cette crise, nous sommes en train de limiter nos contacts. Au maximum, ce que nous fassions c’est de rester en contact avec nos sources de loin, par téléphone, par mail ou encore réseaux sociaux. Ce qui fait qu’en ce moment, la connexion internet pour un journaliste est quelque chose de très capitale pour la circulation des informations entre les professionnels d’une même rédaction. Donc, nous essayons de travailler comme cela, de faire le moins de mouvement possible, d’être le plus connecté possible pour pouvoir aller vers autant des sources que possibles », a expliqué Amen Dimwany -journaliste à la chaîne de télévision Numerica, à Kinshasa (RDC).
Évoluant dans le même sens, Laurent Omba, journaliste chez le trihebdomadaire Africa News, reconnait aussi l’apport des technologies de l’information et de la communication en ce temps où la vigilance est demandée à toute personne confondue. « A l’ère des TIC, je fais normalement et correctement bien mon travail, grâce à la connexion internet avec mon Smartphone et mon ordinateur. Mon rythme de travail est resté le même, sauf que je ne sais pas toujours être sur le terrain comme à l’accoutumé. Chaque matin, au réveil et la nuit avant de me coucher, je prends mon temps de faire le monitoring afin d’être au parfum de l’actualité et trouver des nouveaux angles que je peux exploiter concernant l’actualité du moment qui reste dominer par le coronavirus ».
Pour pouvoir se conformer à l’ère du Covid-19 et respecter les mesures qui sont censées réduire son expansion, les rédactions, qui autrefois étaient pleines avec une ambiance conviviale sont devenues presque désertes.
« Chez nous, à Top Congo FM, la hiérarchie a limité le nombre d’agents à la rédaction. Beaucoup travaillent à distance, depuis leurs domiciles. Nous qui sommes au bureau, c’est pour des émissions qui exigent la présence des invités sur le plateau, mais qui ont aussi pratiquement changé des formes. C’est le cas pour l’émission « Parlons-en » où nous ne recevons plus les invités sur le plateau, mais nous les prenons plutôt par téléphone. D’où, il faut avoir le téléphone tout le temps chargé, avoir les mégabits et une très bonne connexion. Parce que par moment, nous sommes obligés de faire les interviews par téléphone. Mais, par souci d’informer nos auditeurs ainsi que nos lecteurs, nous nous donnons cette peine là de travailler durement », a laissé entendre Barick Bwema -journaliste à la station de radio Top Congo FM.
Pour le web journaliste, le télétravail n’est pas chose nouvelle parce qu’au quotidien, le téléphone portable et l’ordinateur sont ses principaux outils de travail, quand bien même la rédaction soit l’endroit approprié dans l’exercice de ses fonctions.
Selon Japhet Toko -reporter à Actualite.cd, au regard de la situation actuelle, la présence au bureau n’est pas de rigueur bien que la rédaction reste le cadre adapté qui facilite les meilleurs conditions du travail. « En tant que web journaliste, je ne suis pas non plus dans l’obligation de me rendre tous les jours au bureau parce que même de loin, je peux répondre à mes obligations quotidiennes, et c’est ce que je fais depuis un moment. Bien qu’il soit difficile de travailler correctement, parce qu’il existe pour nous journaliste un cadre aménagé ou encore bien adapté qui nous facilite le travail. Le cadre c’est la rédaction, se sont nos bureaux ».
Par ailleurs, en ce temps de crise où la désinformation, l’intox ou encore les fake news battent leur plein, Amen Dimwany rajoute en disant : « Qu’au moment où les gens ont besoin de la bonne information, le journaliste est appelé à beaucoup de responsabilités pour ne pas diffuser n’importe quoi et ne pas alarmer les gens. Un journaliste est plutôt sensibiliser et au même moment, il est appelé à confronter les sources pour se rendre compte de la crédibilité de l’information qu’il détient ».
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Photo A la Une, crédit : Nathalie Sala