Au cours d’un entretien avec l’équipe rédactionnelle d’Eventsrdc.com, l’artiste musicien, auteur-compositeur et producteur rd-congolais Jean-Paul Nsungu dit Marshall Dixon, a évoqué sa collaboration avec l’une de grandes figures de la musique africaine en la personne de Koffi Olomide.
Premier musicien hip-hop à avoir signé un featuring avec Koffi dans l’histoire de la musique rd-congolaise, l’artiste avoue que le patron de Quartier Latin est l’une des personnes qui démontaient le rap à l’époque (début 2000), mais bizarrement, il est apparu pour la première fois dans le clip d’un artiste hip-hop.
« Déjà en cette période, cela avait étonné beaucoup de personnes, parce que déjà, Koffi est l’une des personnes qui démontaient le rap que l’on faisait, mais bizarrement, les gens l’ont vu dans mon clip. Ç’a étonné parce qu’à l’époque, je crois qu’il y a un rappeur dont je tais le nom et qui avait fait un morceau où il envoyait des pics que les gens avaient sous-entendu, qu’il l’envoyait au grand Mopao par rapport aux propos qu’il avait eu à tenir concernant les rappeurs, mais quelques temps après on a vu Mopao dans mon clip », a-t-il relaté.
Et de renchérir : « Hors musique, lui et moi parlons déjà bien et je lui avais demandé de m’assister sur le premier morceau que j’allais sortir en solo. Parce qu’il me fallait faire mes preuves alors que je venais de quitter Keep Quiet qui avait le soutien de Werrason et moi, en étant en solo, il me fallait un soutien pour faire un contrepoids et comme avec le grand Mopao, on parlait très bien, il n’a pas hésité une seconde de m’appuyer et puis, je crois que c’est comme ça que c’est parti pour moi. Il reste comme un parrain qui m’a soutenu et j’ai beaucoup appris de quelques temps que j’ai traîné un peu à ses côtés et je crois qu’il reste un modèle et c’est vraiment une légende ». Koffi est aussi l’un des artistes avec lesquels Marshall souhaite avoir un morceau avant de boucler sa carrière musicale.
Selon nos sources basées en Europe, l’artiste a des featurings super importants qu’il larguera dans le futur, en dehors de son troisième album, entre autres avec Kaysha et Patsha Bay. Pourquoi d’abord avec ces deux ? Et pour quand ces featurings ? À ces questions, Dixon justifie son choix par le fait qu’ensemble, ils ont des mélodies extraordinaires à donner au monde. Avec Kaysha, la relation est particulière. Car, pour Dixon, c’est un grand-frère auprès de qui il a appris pas mal de choses sur le plan musical et qui est arrivé à se frayer seul un chemin dans la musique.
Aujourd’hui, plusieurs jeunes musiciens se distinguent dans la musique urbaine en RDC et tiennent à aller de l’avant. En tant qu’un des précurseurs dans ce style musical, Marshall demande à cette jeunesse de continuer le chemin, mais le gros conseil envers ceux qui ont du buzz, c’est de pousser les autres. Qu’ils ne fassent pas comme les autres en condamnant certains des artistes rd-congolais comme quoi, ils ne soutiennent pas les jeunes.
« Qu’ils prennent notre exemple. Dans notre génération, on se poussait, on s’est tous donné de la force. C’est-à-dire tu pouvais voir Marshall Dixon au top et quand-même il était en featuring avec les autres. Quand t’es au top, il faut pousser ceux qui sont derrières. Il ne faut pas attendre. C’est ce que nous fassions et c’est ce que nous continuons de faire. Qu’ils n’attendent pas pour pouvoir pousser les autres. Qu’ils puissent montrer qu’ils sont en mouvement. Qu’ils sont plusieurs et non pas, qu’ils essaient de se positionner comme des leaders », a-t-il suggéré.
Marshall Dixon : le Nyoka Longo de la musique urbaine ?
D’aucuns pensent que Marshall Dixon est le Nyoka Longo de la musique urbaine. C’est-à-dire qu’à chaque fois qu’il sort une œuvre ou qu’il programme un concert, il y a du monde. Mais qu’en pense l’artiste ? « Déjà, me comparer à Nyoka Longo, je l’ai déjà entendu. Certains me le disent parce qu’aujourd’hui, un groupe comme Zaiko n’a pas besoin d’un nouvel album pour pouvoir se produire, contrairement à d’autres artistes qui tant qu’ils n’ont pas un morceau dans le top 10, un morceau qui cartonne, ils ne savant pas se produire en concert. Beaucoup d’artistes musiciens ont besoin d’avoir du succès pour pouvoir faire un concert. Contrairement à Nyoka Longo et le Zaiko Langa Langa, qui avec ou sans album arrivent à faire des concerts et il y a toujours du monde. Ça veut dire Zaiko a pu développer un public, a pu asseoir un public avec lequel il travaille et je pense que je suis dans cette même optique. Aujourd’hui, j’ai un public qui me suit depuis des années, qui est resté fidèle à ma musique et qui continue à se retrouver avec ma musique. Et, je pense qu’aujourd’hui, je n’ai pas besoin d’avoir un hit pour pouvoir me produire en concert. Il suffit que je trouve une date, un endroit, que nous fassions notre communication, les gens viendront. Ils ne viennent pas pour entendre des nouveautés, mais ils viennent pour entendre une partie de toute leur adolescence. Ils viennent pour entendre une partie de leur vie en musique », a affirmé Marshall avec beaucoup de conviction.
Il est de coutume pour plusieurs artistes musiciens à travers le monde de divulguer leurs projets après cinq ou dix ans de carrière et Marshall n’a pas dérogé à la règle.
L’année 2020 connaîtra le lancement de sa plateforme de téléchargement afin de pallier aux problèmes qui tuent les carrières de plusieurs artistes musiciens notamment le problème financier. Pour Dixon, ce projet lui permettra de réaliser son rêve, être enfin derrière un gros label, une plateforme et pousser les artistes à développer des choses.
Plusieurs musiciens ou hommes d’affaires ou encore entreprises digitales gèrent les plateformes de streaming et de téléchargement de musique à travers le monde et ont presque les mêmes cibles.
Se lançant sur le même marché où la concurrence est visible, Marshall Dixon se dit serein et ne craint pas cette concurrence. Car pour lui, c’est ce qui permet à mieux se développer et à toujours proposer mieux.
« Quand il n’y a pas la concurrence, on a tendance à dormir et pour moi, je suis content que cela bouge, je suis content que beaucoup de personnes travaillent sur des projets similaires à gauche et à droite. Comme en Europe, il faut que nous ayons notre Spotify, notre Amazon…Il faut que nous ayons tout cela et c’est cela qui fera que les choses bougent. Il ne faut pas qu’il n’y ait que ça et puis c’est tout, comme c’était le cas autrefois avec la Sonas. Il faut que les choses soient libéralisées. Il faut qu’il y ait beaucoup de propositions. Moi, je suis content que les choses aillent dans ce sens. La concurrence est donc la bienvenue », a-t-il fait savoir avant d’annoncer que le lancement de cette plateforme interviendra cette année. Tout reste sous le contrôle de Dieu.
Encore, plein succès à l’artiste.
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