Fikin ou Stade Tata Raphaël ? Où sommes-nous avec les préparatifs ? le Comité exécutif national des Jeux de la Francophonie-Kinshasa 2022 tourne à rond. Une enquête du Quotidien La Prospérité du mercredi 8 courant, révèle les non rémunérations des experts nationaux des Commissions préparatoires ; l’insolvabilité de loyer des locaux des bureaux du Comité Exécutif ainsi que le vouloir de la délocalisation du site officiel qui devrait accueillir l’organisation des Jeux prevus à Kinshasa du 19 au 28 aout 2022. D’où, la RDC risque de perdre cette opportunité si les organisateurs ne s’activent pas.
Contrairement à ce que le Ministère de la Coopération internationale en charge de l’organisation raconte à travers les médias, le tableau semble être sombre pour la tenue de cet évènement en août 2022. Et pourtant, le peuple congolais est derrière l’engagement du Président de la République sur la tenue des Jeux de la Francophonie à Kinshasa. Surtout que cet événement de grande envergure va non seulement redorer l’image du pays sur la scène internationale mais marquer aussi son premier quinquennat.
L’arbre qui cache la forêt !
Des sources sûres renseignent que le Comité exécutif des travaux préparatoires des Jeux de la Francophonie ne dispose aucun frais de fonctionnement, ni de rémunération. Chose grave, même les experts qui y travaillent dans différentes commissions, n’ont pas toujours touché leur prime, ni transport, ni honoraire, alors qu’ils font un travail considérable qui est, d’ailleurs, bien apprécié par le Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF).
À en croire une source contacté par Arts.cd, en apprenant l’arrivée du CIJF à Kinshasa, le Chef de l’Etat a disposé 120.000 $ pour permettre au comité exécutif des Jeux de la Francophonie (CEJF) de trouver des bureaux en entendant les locaux de la Place Royal. Mais cette somme, à l’en croire, n’a pas été utilisé à bon escient. Voire même le fonds alloué à l’achat des équipements (400.000$) décaissé par le financier des jeux (le Ministère des sports et loisirs) a pris une direction floue achetant des camelotes pour équiper les bureaux. Le bailleur est parvenu jusqu’au niveau de sceller certaines portes d’accès et de confisquer des objets des bureaux appartenant au Comité Exécutif.
D’après un membre du cabinet du Ministère du budget cité par La Prospérité, le gouvernement dans sa ligne des dépenses avait déjà alloué les fonds à la disposition du ministère de la Coopération internationale qui est en charge de l’organisation des Jeux de la Francophonie à Kinshasa. Et cela, depuis le mois de mars 2020 afin de trouver le bâtiment pouvant abriter les bureaux préparatoires des jeux.
Malheureusement, l’enquête du Journal La Prospérité démontre que rien n’est encore fait jusqu’à ce jour malgré les sorties médiatiques du Ministre de la coopération internationale, Président du comité exécutif. «Avant le confinement les équipes se rencontraient au stade de Martyrs. Présentement avec le confinement, on est en camouflage au stade Tata Raphael, dans les locaux de l’institut National du Sport, où on se partage quelques petits espaces », regrette un expert qui a requit l’anonymat.
Fikin ou Tata Raphaël, guerre entre les Ministres, la Culture non partante !
Toujours dans cette enquête, le débat sur le changement brusque du site principal devant abriter le Village des Jeux de la Francophonie constitue aussi un autre élément qui peut non seulement bloquer la bonne évolution des préparatifs, mais peut également être le motif pouvant pousser le CIJF à retirer ses jeux à la RDC pour les donner aux autres pays candidats notamment le Rwanda.
Guéguerre entre le ministère de la Culture et des Arts, et celui des Sports à cause du lieu qui est sensé accueillir les Jeux. Amos Mbayo, Ministre des sports et son homologue de la coopération, tiennent mordicus à la délocalisation du Village au profit du stade Tata Raphael qui est en réhabilitation avec des travaux en arrêt au mois de mars 2020 et ont repris timidement au mois de juillet 2020. C’est l’agence Divo avec le soutien d’une structure américaine qui est en train d’exécuter les travaux de réfection de cette enceinte ayant accueilli le plus grand de la boxe de tout le temps entre Ali et Foreman. Tant soit peu pour satisfaire les hommes de la culture, une proposition s’est ajoutée pour détruire la salle de Zoo pour en construire une autre plus grande pour compenser. Mais ceci aura comme impact négatif celui de cloisonner les jeux dans un seul coin de la ville et bouleverser le cahier des charges déjà adopté par le CIJF.
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Pour son homologue de la culture, il n’est pas question de délocaliser les Jeux dans la mesure où le stade Tata Raphaël ne présente aucune garantie sur le plan sécuritaire et environnemental. A en croire un autre expert siégeant dans la commission culturelle de ces jeux, les études de l’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT) prouvent noir sur blanc que la FIKIN reste le site idéal pour toute construction disposant suffisamment de l’espace pour contenir le Village de la Francophonie avec 22 bâtiments de trois niveaux pour l’hébergement de plus de 4.000 personnes (jeunes athlètes et artistes), des salles des répétitions, salles des spectacles, et d’entrainements, les parkings, le village de partenaires, les entrepôts, les restaurants, Salle des médias, …
Du spectacle pour bloquer la machine !
L’un des membres du comité exécutif souffle que, dans la prévision du Ministère des sports et celui de la coopération, deux entités pilotes, en choisissant le Stade Tata Raphael, il n’y avait plus de place pour les 11 compétitions culturelles. La salle proposée à l’époque par Felix Wazekwa (remplacée suite à ses absences) a été botté en touche. A l’esplanade du Stade Tata Raphaël, le Ministre Amos Mbayo sait bien que le Centre Ujana a un contrat d’exploitation qui va jusqu’en 2029, une piscine olympique et un terrain de handball à réhabiliter. Donc, c’est impossible vu les exigences du temps, et le contexte. Puisqu’une fois changée, cet espace doit être validé une fois de plus par les experts du CIJF qui doivent revenir pour des études et aller faire rapport pour une probable revalidation vers le mois de mars 2021. Alors que la FIKIN est déjà l’abri de toutes ses démarches.
Des observateurs avertis voient en cette cacophonie créée par la Présidence de la commission nationale comme une manœuvre à discréditer la RDC afin que le CIJF retire les jeux à la RDC pour que non seulement les congolais ne bénéficient pas de cette rencontre internationale à Kinshasa mais aussi souiller le mandat du Chef de l’Etat qui du reste n’est pas de la même obédience que les deux ministères Pilotes. Puisque pour eux, réussir ces jeux à Kinshasa sera une bonne carte pour le régime actuel. D’où il faut crée un spectacle à l’approche pour brouiller les données.
Ce qui est sûr, la maquette du projet sur le site de la FIKIN bénéficie déjà de l’appui du Comité international des Jeux de la Francophonie. Changer du site actuellement est synonyme de faire tabula rasa. Recommencer à zéro. Comme l’a dit un proverbe africain, « Le temps ne compte pas pour ceux qui l’ignorent ». Qui Vivra au Congo, verra.
A ce stade, pensent les observateurs avertis, la Présidence de la République doit, elle-même présider, le comité exécutif pour faire avancer la machine. Même les pays africains qui l’ont organisé avant, ont procédé de cette manière-là.
Entre les ministères de la coopération, des sports, de la jeunesse, de la communication, des finances, il s’observe une méfiance ou un égo dans l’exécution rapide du dossier Jeux de la Francophonie. Tous veulent la part du lion au détriment des jeux en question. Pendant ce temps-là, l’organisation des jeux de la Francophonie n’existe que sur les discours pompeux. Comme le dit un proverbe africain, le temps ne compte pas pour ceux qui l’ignorent. Qui vivra au Congo verra.
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SL (ARTS.CD)