Véritable eldorado des terminaux mobiles, l’Afrique dispose de son lot d’applications développées sur le continent. Voici notre top 10 des « apps » africaines. D’après les chiffres de la Banque mondiale, le nombre de cartes à puces vendues pour la téléphonie mobile a explosé en Afrique, passant de 16,5 millions en 2000 à plus de 735 millions fin 2012. Et, en 2015, selon l’association mondiale des opérateurs téléphoniques, le continent africain devrait compter 915 millions d’utilisateurs de mobiles.
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Un chiffre colossal qui fait de l’Afrique la région la plus prometteuse du secteur et qui a de quoi attirer les convoitises. Depuis plusieurs années, de nombreux Africains se sont lancés dans le dévellopement d’applications mobiles, touchant à tous les secteurs d’activités, de l’agriculture au cinéma, en passant par la messagerie instantanée et le « mobile banking ». Jeune Afrique a sélectionné les 10 applications africaines à ne pas manquer.
- MPayer
Mpayer est une application permettant aux entreprises de réaliser et recevoir des transferts d’argent en temps réel. Développée par une firme kényanne, Zege Technologies, elle aide également les entreprises à garder la trace des clients, distinguer leurs différents paiements et générer des rapports en temps réel. Vainqueur du prix du jeune innovateur en 2011 lors de la conférence Aitec (pour Association internationale de techniciens, experts et chercheurs), MPayer est on ne peut plus simple d’utilisation. Il suffit de s’enregistrer sur le site www.mpayer.co.ke pour en faire l’expérience. Présente au Kenya, l’application pourrait s’étendre aux pays voisins d’Afrique de l’Est.
- Afrinolly
Développée en 2011 par une agence nigériane de marketing en ligne (Fans Connect Online), Afrinolly est une application mobile qui permet aux utilisateurs d’accéder à des bandes-annonces de films africains, des vidéos musicales, des comédies en ligne, ou encore les dernières nouvelles de divertissement et d’autres contenus. L’application dispose d’une version iPhone et Blackberry et peut être téléchargée gratuitement sur le site www.afrinolly.com ou sur Android Market.
- Saya
Saya est une application de messagerie instantanée. Celle-ci permet les communications multiplateformes entre les utilisateurs. Contrairement aux applications communes, Saya fonctionne sur les téléphones bas de gamme, permettant des fonctionnalités avancées telles que la messagerie de Facebook, les discussions de groupe, la localisation ou l’échange de multimédia. L’application connecte les utilisateurs avec leurs contacts téléphoniques et amis Facebook. Saya fonctionne sur iOS, Android, Blackberry et les plates-formes Java. Produit de l’école entrepreneuriale de Meltwater de Technologie (Mest), basée à Accra, l’application est disponible à l’étranger. Elle a notamment rencontré un grand succès en Inde.
- M-Farm
L’entreprise agricole MFarm Ltd, fondée par les Kényanes Jamila Abass, Susan Eve Oguya et Linda Kwamboka, a lancé une application mobile, MFarm, en 2011. Les agriculteurs peuvent ainsi avoir accès, en temps réel, à des informations relatives à la météo, au prix de vente en détail de leurs produits, aux potentiels acheteurs, ou encore aux lieux où acheter leurs semences à Nairobi, Mombasa, Kisumu, Eldoret et Kitale, les cinq principaux marchés du pays. L’application n’est pour le moment disponible sous Androïd qu’au Kenya.
- M-Pedigree
Le Ghanéen Bright Simons a lancé l’application MPedigree en 2007. Solution mobile qui permet l’authentification des médicaments, elle fédère les principaux opérateurs africains de téléphonie mobile, les industries pharmaceutiques et les instances gouvernementales de santé. Les utilisateurs envoient gratuitement le code inscrit sur le médicament qu’ils veulent acheter par SMS, afin que les serveurs de MPedigree le vérifient auprès des industries pharmaceutiques. Lauréat du 4e Forum NetExplorateur 2011, elle est actuellement en cours de déploiement dans d’autres pays, tels que le Niger, la Tanzanie, le Kenya, le Nigeria ou l’Ouganda.
- Jumia
Jumia, le plus grand site de vente en ligne en Afrique, a lancé, au dernier trimestre 2013, son application mobile au Nigeria, au Maroc, en Côte-d’Ivoire et au Kenya. Le nouvel outil est disponible pour tous les smartphones Android. L’application donne aux utilisateurs l’accès aux quelque 50 000 articles du catalogue de Jumia. L’application a été téléchargée plusieurs centaines de milliers de fois depuis son lancement sur le Google Play Store.
- Feem
« Chattez et partagez vos fichiers par Wi-Fi sans Internet et sans câbles ». L’application mobile Feem permet d’envoyer et de recevoir rapidement des fichiers entre appareils grâce à un réseau Wi-Fi local. Fritz Ekwoge, Camerounais fondateur de l’entreprise Feeperfect, a eu l’idée de concevoir cette solution à cause du faible pouvoir d’achat qui empêche encore les détenteurs de portables de contracter une connexion Internet mobile. En téléchargement gratuit sur le site www.tryfeem.com.
- Icow
iCow est un service par téléphone mobile dont l’objectif est d’accroître la productivité agricole grâce à un accès aux connaissances et aux spécialistes. La plateforme permet notamment de surveiller les périodes de gestation des vaches, de suivre l’évolution du cours du lait ou encore de recevoir des conseils sur les soins à apporter. Une fois l’agriculteur inscrit, le système lui envoie des SMS à intervalles réguliers en fonction du produit choisi. En moyenne, les abonnés reçoivent 3 SMS par semaine à 0,034 dollar US chacun. Environ 50 000 personnes utilisent aujourd’hui l’application, qui ambitionne de s’étendre dans d’autres pays d’Afrique de l’Est.
- MedAfrica
MedAfrica est une application portable qui permet d’avoir accès à des informations médicales, comme les hôpitaux, les noms de médecins et même les symptômes de maladie. Avec cette application, les malades peuvent désormais trouver un spécialiste, ou identifier rapidement la disponibilité d’un produit dans une pharmacie. Le produit, développé par le groupe kenyan Shimba Technologies, a d’abord connu une version qui n’était disponible que pour le Kenya (MedKenya). Depuis lors, l’entreprise a obtenu de nombreux soutiens, dont un prix Ericsson en 2012, et espère devenir populaire à l’étranger.
- No Bakchich
No Bakchich est une application pour téléphone mobile fonctionnant sous Androïd. Lancée le 5 juillet 2011 par le Camerounais Hervé Djia, informaticien et développeur, elle a pour but de permettre aux Camerounais d’entreprendre des démarches administratives en toute sérénité, sans avoir à payer de dessous de tables et, surtout, en s’adressant à des fonctionnaires honnêtes et compétents. Les utilisateurs de No Bakchich peuvent ainsi dénoncer les demandes de pot-de-vin et participer à l’élaboration d’une liste des services les plus corrompus. Une initiative sans doute à étendre sur le continent.
MATHIEU OLIVIER