Connu scéniquement sous l’identité de Yekima De Bel Art, Mélo Costa Yekima est NduleSlaman rd-congolais. C’est-à-dire musicien et slameur rd-congolais. Il est actif, mais silencieux. Il a joué et continue de rejouer dans plusieurs coins de Kinshasa et d’ailleurs pour le bonheur de tous les amoureux des arts. Pour 2016, il prévoit une tournée dans la Capitale rd-congolaise en spectacle slam et en spectacle « The One Man Slam » -un mélange du slam, de l’humour et de la musique pendant 45 minutes. Il envisage aussi la sortie des singles de son tout premier album et plein d’autres surprises.
Où trouvez-vous vos inspirations ?
Je trouve mon inspiration un peu partout. A dire vrai, il n’y a pas un coin spécifique, un processus particulier, ou un environnement singulièrement propice pour m’y aider. Quand ça se déclenche, c’est comme inopiné, intempestif, spontané. Comme en échangeant avec toi, un mot, une phrase, un sourire, un émoticône, oui peuvent faire un déclic, un bond dans une inspiration aussi inouïe que sa venue. Si bien que ma banlieue où je reste m’inspire beaucoup sur le social, le quotidien, la réalité d’ici, mais exportable aussi ailleurs.
C’est-à-dire des réalités miennes ou nôtres, mais dans lesquelles tout le monde de partout s’identifie, mes textes deviennent des reflets, des miroirs, des eaux étalées faces aux faces des regardants, heurtent chaque ouïe comme un son autrefois écouté et refoulé dans le subconscient qui revient soudain neuf.
Qu’avez-vous fait après le festival Toseka 3 tenu en août 2015 ?
Toseka 3 était un vrai tremplin et une force, et aussi une ouverture vers d’autres projets. Je dois entériner les travaux de mon album, présenter un nouveau format live, mais vraiment très degustable et particulièrement, travaillé avec une toute nouvelle image de moi ; cela au public, mon public et un nouveau public à conquérir toujours. Je vais repartir donc dans ces préparatifs avec mon équipe bien réduite. Il y a un grand projet cette année dont nous reparlerons au moment venu et qu’il me faut nourrir de tout aliment. Avec la Team Toseka, il est prévu quelques tournées, dans l’espérance que des programmes ne se heurtent pas. Mais beaucoup de bonheur à venir Inch’Allah. Nous continuons à faire la promotion permanente du Slam congolais. Je me bats également pour organiser des événements pour sa vulgarisation et son imposition dans la plateforme culturelle congolaise.
Plus récent, j’étais en studio avec Princesse la Grande, invitée sur un titre Esclave de ton Amour qui est un mélange du R’n’B et du Slam. C’est une version glam dans le Slam. Cette chanson sort dans son album enregistrée chez le Maestro Zola Tempo.
J’étais invité du spectacle Passion du Maître de l’école de Papa Wemba avec qui nous avions interprété 2 de ces titres, à savoir Esclave et Blessure. Nous les avions revisités avec du Slam, accompagné de Viva la Musica, Kojack Kossakamwe le virtuose de la Guitare et bien d’autres, à l’hôtel Sultani.
J’étais également invité à célébrer Franco Luambo en Slam comme Héritier Oral de celui-ci, par le 1er Ministre Matata, à la Cité de l’Union Africaine dans Franco de Mortel à Immortel. Au cours de la même année, j’étais aussi Auteur et directeur artistique de la chanson Plus de Couleurs en hommage aux personnes vivant avec l’albinisme sous l’égide de Yan Mambo.
Quelques phrases sur votre parcours ?
J’ai commencé ma carrière dans le Slam depuis 2008. A l’époque, certes, je croyais avoir créé un style. Si bien que j’ai découvert via Abd Al Malik et Grand Corps Malade que ce style existait et s’appelait le Slam. Plus tard en 2010, j’ai créé mon premier groupe musical le Négro’s l’âme avec qui nous avons fait le tout premier concert Slam congolais à l’Institut Français de Kinshasa –CCF, le 8 décembre 2012. Voulant me démarquer de deux Slameurs internationaux Français précités, j’ai associé à mon Slam une musique basée sur les sonorités congolaises et africaines (la recherche). Ce concert m’a valu plusieurs productions en invitation. En 2013, au mois de Février, je fais une grande rencontre avec Grand Corps Malade qui est venu ici comme invité dans le cadre des 15 ans de la Planète Radio RFI. Il me retient avec 2 autres Slameurs après des ateliers pour prendre l’art comme invité à son concert avec Jupiter. Devant 1.200 spectateurs cosmopolites, je présente Kinshasa (You tube) en un Slam Carte Postale. Mon texte est publié sur le site de la Rfi (Yekima De Bel Art/Rfi/Grand Corps Malade).
J’ai ouvert le colloque International Luambo Makiadi devant le 1er Ministre et tout son gouvernement où j’interprète Luambo en Slam. Je joue pour Vodacom Congo Alerte Rouge au lancement de sa campagne, un Slam Message qui est passé pendant au moins une année. Au mois de mars 2014, j’organise en partenariat avec l’Institut Français de Kinshasa, le concours Slam où je vais challenger plusieurs Slameurs venus de toute la Capitale. Le 21 du même mois, je joue mon 2ème concert à l’IFK ayant eu comme invités : Olivier Tshimanga sur Mwan’Etumba le tout 1er slam congolais entièrement en Lingala, le Ballet National Arumbaya sur Femme égale Eloge, le Professeur Gaby –le créateur du Jazz Kinois et Jacques Tshimankinda le Père du Folk blues sur On est esclaves. Pendant tout ce temps, je suis en studio à la Rtnc chez Zola Tempo où j’enregistre déjà mon album le tout joué par Olivier Tshimanga et réalisé en une partie par le Maestro Maïka Munan. Le projet de cet album sera plus tard relayé par Elokomakasi qui est ma nouvelle maison de production phonographique. En 2015, mois de mars, j’organise le 2ème concours Slam, plus vivant et plus galvanisant, une foule immense s’était déplacée. Au mois de Juin, je rejoins les ateliers Toseka et fais ma première restitution au Centre Wallonie Bruxelles. Je crée donc le Slam-Humour congolais, mais surtout, le Stand-Up rimé.
De ma musique en passant par le concours A Capella, à l’animation pour virer à l’humour, ma corde ne se lasse pas d’arcs. Compté parmi les 7 de la Team Toseka, nous avons ouvert au mois d’août, le 26 la 3ème édition du Festival Toseka dont j’avais ouvert les vannes d’ailleurs.
Vivez-vous de toutes ses casquettes ou êtes- vous aussi dans les affaires ?
(Rire). A dire vrai, la passion me dévore et pourrait de temps en temps me tenir des instants comptés aveugle face au Cash Flow, mais…vu les réalités du pays, il s’avère bien nécessaire que de temps en temps, mon cachet soit bien fourni. Je prends mon temps pour bien en discuter, sauf au cas où je me permette le luxe de jouer au frais de princesse pour ma visibilité ou dans un cadre humanitaire soit vraiment pour mon propre plaisir.
CINARDO KIVUILA