Loin de faire la villégiature à Kinshasa, l’artiste musicien Sevy Rols basé en Europe, veut conquérir les mélomanes de la capitale rd-congolaise. Se confier à Eventsrdc.com, leader des interviews et des événements, il a fait savoir qu’il prépare son opus « Passeport » qui, a en croire, est un mélange de plusieurs styles de musique pour que chacun se retrouve. Au cours du même entretien, Sevy Rols a également annoncé la création incessamment d’un studio d’enregistrement et très prochainement le label « Sevy Rols Music » pour aider les jeunes artistes.
Comment sera intitulé votre prochain album ?
Au fait, je suis en train de préparer un album qui s’intitule « Passeport ». Et quand j’ai gagné « musique explorer », j’ai également gagné un contrat de production d’un maxi-single de titres. Maintenant, je vous avoue que je ne sais pas vraiment ce que je veux faire soit sortir d’abord le maxi-single et garder mon album, ou procéder autrement.
Quel genre de musique, faites-vous ?
J’ai baptisé ma musique d’afro-pop. Certaines personnes connaissent déjà l’afro-pop parce qu’il y a des mélanges. Mais c’est un style qui n’est pas vraiment sorti, il n’y a pas beaucoup de gens qui font de l’afro-pop. Et moi, je me suis battu pour ça parce que c’est un mélange, une fusion de styles. Par exemple, l’afro-pop a une base africaine.
Kinshasa est une ville acquise pour la cause de la « Rumba » et « Ndombolo ». N’avez-vous pas peur de faire imposer votre musique ici ?
Non, je n’ai pas peur. Le « Ndombolo » aussi était arrivé un jour. Ça n’a pas existé avant. Si c’est arrivé parce que les gens ont osé. Si on n’est que ce qui a toujours été fait, on limite notre culture étant donné qu’on a plusieurs ethnies, on a plusieurs langues, on a plusieurs mélodies, on a plusieurs lignes. Il ne faut pas se limiter à ça, il faut oser. Le Congo doit aussi se mettre au même niveau que d’autres pays. Et pour se mettre au niveau, il faut développer soi-même, développer ce qu’on a comme potentiel. Il ne faut pas que copier. Pour moi, l’afro-pop, je puise dans nos sources musicales et culturelles. Mon rythme, je le puise aussi dans nos rythmes ancestraux. Ceux qui ont de la « Rumba » et le « Ndombolo », font aussi pareil en puisant aux inspirations des rythmes luba, les mongo, les tetela, etc. C’est ça qui nourrit, en fait, notre musique. Moi, je me nourris de ça. Maintenant, le résultant que j’obtiens c’est tout un mélange. C’est comme quand on fabrique une sauce, on y met un peu beaucoup de choses, le sel, le piment… Je sais que je peux un tel ou tel autre rythme au Congo. Je peux même utiliser le « Ndombolo » ou la « Rumba ». et chacun va se retrouver dans ma musique, celui qui aime la « Rumba » comme celui qui aime le « Ndombolo ».
La musique aujourd’hui, c’est aussi le featuring. Certains artistes pour exister s’adonnent à cette pratique. Pendant que vous êtes à Kinshasa, vous y pensez-vous ?
Non. Pour moi, l’artiste ne vit pas par rapport aux featurings. J’ai beaucoup vécu à l’étranger le featuring a toujours existé peut-être ici c’est un nouveau concept. Il faut dire qu’il y a deux sortes de featuring. Le premier est purement commercial par exemple la maison de production peut me demander avec tel ou tel artiste ou encore ça peut être la volonté d’un artiste de vouloir collaborer avec un autre. Tandis que la seconde forme du featuring est purement artistique, c’est-à-dire qu’en écoutant un artiste et cela m’inspire dans ma manière de chanter. C’est ce que je prône le plus dans ma carrière. Moi, je ne pense pas aux featurings pour me faire connaitre. Je veux présenter mes œuvres au public qu’il me découvre.
Avec qui Sevy Rols pense toujours chanter en Rd-C ?
On a toujours la nostalgie de nos vieux nous les artistes musiciens d’aujourd’hui. J’aimerai bien chanter avec le grand-maître Franco Luambo ou encore le seigneur Tabu Ley. Mais dommage, ils ne sont plus là.
Et dans la génération actuelle ?
Je ne pense pas parce que je ne connais pas beaucoup. Une fois, j’ai déjà contacté Mbilia Bel pour une collaboration. Elle en était contente et d’accord mais jusque-là on ne l’a toujours pas. J’espère qu’on chantera finalement avec elle. Il n’y a pas longtemps aussi j’ai réalisé un featuring « Marcelina »avec Cappuccino « Le beau gars » dont j’étais le réalisateur. Après tout, je suis toujours en contact avec des artistes, je travaille avec des artistes.
Quel genre de relations, entretenez-vous avec d’autres artistes ?
Moi, j’ai simplement des relations professionnelles avec d’autres artistes. Quand j’ai la chance de rencontrer un artiste qui fait bien son travail, je ne manque pas de le féliciter vraiment.
Qui avez-vous déjà complimenté ?
Avec Fabregas par exemple. Je l’ai rencontré à la soirée « Ndule awards » où il a eu deux trophées et moi un. Je lui ai félicité pour la qualité de son travail.
Quelles étaient vos impressions d’être récompensé artiste rd-congolais de la diaspora à « Ndule awards »?
Il faut avouer que je ne m’y attendais pas, c’était une surprise, un honneur qui m’a été fait chez moi bien que je venais de recevoir un prix ailleurs. C’est important qu’on reconnaisse tes mérites chez soi-même avant que les autres le reconnaissent.
Votre parcours en quelques phrases ?
Je suis artiste musicien, arrangeur, réalisateur, ingénieur de son. Je suis chanteur de formation aussi, coach vocal et donne des cours de chants. J’ai commencé ma musique à Kinshasa à l’âge de 13 ans, j’ai évolué ensuite je suis parti en Europe où j’ai fait mes études en sociologie à l’université Paris VIII. Et je continuais à faire la musique à côté. Jusqu’un moment où j’ai décidé d’évoluer dans l’album multimédia donc apprendre tout ce qui est en rapport avec les techniques de son pour les studios d’enregistrement. J’ai fait aussi de la formation vidéo parce que j’étais toujours amoureux de la musique. C’était pour moi aussi important de connaître ce domaine-là parce que le savoir est très important même je faisais la sociologie. J’ai évolué dans le groupe SAO. J’avais fait un premier album « Paris – Kinshasa » les gens avec ça, après j’ai sorti un autre album en 2012 « Partir ailleurs ». J’évolue toujours en carrière solo. En novembre 2015, j’ai gagné le « concours international musique explorer France O ». donc, c’était plusieurs pays qui avaient participé. Moi, j’avais d’abord gagné ici à Kinshasa pour représenter le Congo. A l’issue de ça, je suis allé à affronter les gagnants et je suis sorti vainqueur de la « musique explorer » saison 2. Après cela, je me suis décidé de venir à Kinshasa premièrement pour monter mon projet du studio d’enregistrement ici ensuite j’ai décidé de penser à mon pays pour mon prochain album. Je me disais pourquoi ne pas fêter cette victoire et préparer mon album chez moi ?
Sevy Rols, un mot de la fin pour clore cet entretien ?
Je suis très content d’être au pays pour réaliser mon album, une première parce que j’ai eu l’habitude de réaliser mes albums ailleurs. Aussi pour monter un studio d’enregistrement ici pour promouvoir des jeunes artistes qui n’ont pas assez des moyens. Nous veuillons particulièrement sur le tarif. Et je profite de cette occasion pour appeler les artistes musiciens et surtout les jeunes à se former davantage sur notre art fin de maitriser ce qu’on fait. C’est pour eux que sont fait ce studio d’enregistrement et prochainement le label « Sevy Rols Music ». Donc, je suis encore là, je répète à la cité verte et incessamment vous aurez plus d’informations et de détails sur mon album.
DEO KOKOLO