Dans la province de la Mongala, un nouveau phénomène voit le jour. La fermeture des stations des radios dans ce coin de la République Démocratique du Congo devient monnaie courante.
L’ONG Journaliste en Danger s’inquiète de la détérioration de la liberté de la presse dans la province de la Mongala, où l’on enregistre de plus en plus des cas d’attaques et des menaces contre les journalistes et les médias. Le cas le plus récent est la fermeture, le vendredi 5 février 2021 de la radio Mwana Mboka et de la radio Liberté Lisala, deux stations de radio émettant à Lisala, chef-lieu de la province de la Mongala.
Cette ONG signale également que la radio Mwana Mboka située à Bumba dans la même province est aussi fermée sur ordre verbal du gouverneur intérimaire, Marie Clémentine Sole Ekungola. La raison évoquée par ces autorités serait l’outrage à l’autorité provinciale et incitation à la haine.
« Ces médias diffusaient des émissions demandant à la population locale d’aller accueillir à l’aéroport l’ancien gouverneur de province, Crispin Ngbundu et son ancien vice-gouverneur, tous deux déjà destitués par l’Assemblée provinciale de Mongala », peut-on lire dans cette dépêche de l’ONG JED.
Et de poursuivre : « Le même jour, la gouverneure intérimaire accompagnée d’un groupe d’éléments de la PNC s’est rendue dans les installations de la radio télévision nationale congolaise – RTNC -, station provinciale de Lisala où elle a ordonné l’interruption de la diffusion d’une émission qui passait en direct et qui était consacrée à la sensibilisation de la population locale sur le retour de Crispin Ngbundu. Surplace, ils ont arrêté le journaliste-présentateur de l’émission Didier Balimopala et son invité Amadeo Edame -conseiller en communication du gouverneur déchu et conduits à la prison 22 de Lisala« .
Le journaliste a été relâché quelques heures après, alors que son invité est encore détenu et poursuivi pour outrage à l’autorité provinciale et incitation à la haine. Ce communiqué de cette ONG défenseur des droits de journaliste nous fait savoir que dans cette partie de la Rd-Congo, les autorités politico-administratives se substituent en représentants légaux du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication – CSAC -. Or, depuis sa création en 2011, cette institution d’appui à la démocratie n’a jamais arrêté un professionnel de la presse ou de la communication.
Devons-nous continuer avec ce mode de fonctionnement et ce mode opératoire ? Nous concluons que dans ce pays continent, la presse perd de plus en plus sa place de quatrième pouvoir.
HUGUES MPAKA