Plus d’une semaine après la nomination du nouveau gouvernement, le premier ministre Sama Lukonde a déposé le mardi 20 avril 2021 à l’Assemblée nationale de la Rd-Congo, le programme de son équipe gouvernementale avant son investiture dans quelques jours.
À moins de 3 ans de nouvelles élections, le gouvernement Lukonde se frotte à des défis majeurs afin de mettre les bouchées doubles et mener des actions de grandes envergures selon la vision du chef de l’État Félix Tshisekedi. Même si les axes prioritaires demeurent incontestablement la sécurité, la santé, l’enseignement, la justice, l’économie, le processus électoral l’infrastructure ou encore le numérique, son gouvernement veut cependant donner un nouveau souffle à tous les secteurs du pays.
Laissé pour compte ou presque par les élites, le secteur culturel rd-congolais continue à broyer du noir. Pour aider la culture du pays à se relever, le premier ministre et toute son équipe gouvernementale veulent mettre en place des solutions idoines en un tour de main pour construire un État fort, prospère et solidaire.
Relever le défi de la production
Alors que la production culturelle en Rd-Congo continue de faire grise mine, le gouvernement Sama espère redorer ce blason terni. Parmi les grands axes pour la promotion culturelle, figure l’installation d’une grande maison de production musicale, théâtrale et cinématographique et ce, en partenariat avec le secteur privé. Ensuite, le gouvernement souhaite également mettre sur pied une direction nationale de production et de promotion culturelle –DNPPAC-. La mise en place de 7 extensions de l’industrie musicale, théâtrale et cinématographique ainsi que le recrutement des administrateurs et animateurs de l’industrie cinématographique et ses extensions restent les priorités pour la promotion culturelle en Rd-Congo. À cela s’ajoute, la promotion des œuvres culturelles en vue de promouvoir toutes les actions culturelles à entreprendre.
Les droits d’auteur
L’épineuse question du droit d’auteur en Rd-Congo a poussé le gouvernement Lukonde à saisir le taureau par ses cornes. Pour y remédier à cette tuile, le nouveau gouvernement va désormais prendre contact avec les grandes maisons d’édition de disque pour le partage d’expériences sur les droits d’auteurs et droits voisins à l’ère du numérique. En outre, le gouvernement Lukonde voudra résoudre le ton conflictuel entre la SOCODA et la SONECA par l’entremise de la justice.
Fonds de Promotion Culturelle et le numérique
En raison d’un manque de subvention par l’État rd-congolais, le Fonds de promotion culturelle pallie depuis quelques années à cette responsable de Kinshasa quoique minimaliste. Le gouvernement Sama Lukonde veut à ce que le FPC assume désormais ses missions légales aux fins de l’accomplissement de toutes les actions à caractère culturel. En ce qui concerne le numérique, le gouvernement veut protéger les oeuvres culturelles rd-congolaises. En adaptant la législation fiscale, Kinshasa va percevoir des droits et taxes sur les œuvres culturelles numérisées. Au surplus, la lutte contre le piratage des œuvres culturelles et musicales s’avère être le cheval de bataille du gouvernement Lukonde.
Jeunesse et infrastructures
Le nouveau gouvernement Sama Lukonde dégage une aura de jeunesse soit 47 ans de moyenne d’âge. Aider les jeunes à s’épanouir s’avère être l’une de ses priorités pour la valorisation culturelle. Sur ce, le nouveau gouvernement veut promouvoir la culture, les arts et les sports en investissant notamment dans les infrastructures et la réhabilitation de l’économie culturelle. Organiser le grand prix rd-congolais de la culture et de grandes œuvres artistiques, mais aussi faire le suivi de la procédure de reconnaissance de la rumba rd-congolaise comme élément du patrimoine de l’UNESCO.
Le gouvernement Sama Lukonde espère non seulement créer par décret un centre stratégique de la culture éthique nationale, une académie pour l’apprentissage, la promotion et la protection des langues nationales mais aussi octroyer des passeports diplomatiques à tous les congolais qui vendent au mieux la culture congolaise par leurs talents. Un programme colossal qui devra être validé par les députés avant l’investiture du gouvernement prévu dans les prochains jours. Sera-t-il réellement exécuté en moins de trois ans ?
Lire aussi :
CHADRACK MPERENG
