Le featuring est-il indispensable aujourd’hui ? La musique ne cesse d’évoluer. On a dû passer de l’époque de vinyles, de cassettes ou encore de CDs pour atterrir au streaming. Cette chronologie des supports d’accès à la musique nous plonge encore un peu plus dans un monde futuriste.
Si le côté avant-gardiste dans la musique a pris une véritable vitesse de croisière, les artistes continuent également à s’adapter au jour le jour. D’où, l’ouverture au monde s’avère aujourd’hui indispensable.
Si on remontait dans le temps, les collaborations entre les artistes de différents horizons existaient déjà, mais n’avaient guère une ampleur aussi monumentale. De « While my guitar gently weeps » de Beatles ft Éric Clapton (1968) à « One Sweet Day » de Boyz II Men ft Mariah Carey (1995) en passant par « Say, say, say » de Michael Jackson ft Paul Mc Cartney, le featuring était avant tout une transmission d’émotions, ensuite un échange culturel. Aujourd’hui, il est plus facile qu’à une certaine époque de voir deux ou plusieurs artistes collaborés dans une même chanson. Ceci prouve encore l’hégémonie de la technologie qui peut les réunir même à distance et tout bouclé.
Le featuring de plus en plus indispensable ?
Comme un bouffon dans le monde du théâtre, l’artiste ne veut plus rester lui aussi statique. Ce-dernier éprouve une folle envie de s’adapter dans différents styles de musique afin d’élargir son champ de connaissance. La mixture de styles, c’est ce qui fait encore la beauté de la musique. Depuis près de deux décennies, les artistes s’ouvrent au monde et collaborent de plus en plus.
Une ruée fréquente vers le featuring qui aujourd’hui semble prendre de plus en plus de la place. Difficile de ne pas retrouver une collaboration à chaque sortie d’albums. Une aubaine surtout pour la jeune génération montante cherchant la lumière à inviter les anciennes gloires dans leurs titres.
Le featuring semble aujourd’hui gagner du terrain. Même si un titre en solitaire voue toujours une grande réussite, mais une collaboration avec un autre artiste prend une autre dimension artistique surtout dans le chef des fans.
La chanson rd-congolaise n’est pas en reste
La chanson rd-congolaise est également obligée de s’ouvrir au monde. Longtemps restée dans l’égocentrisme, elle a su quand même rebondir de la plus belle des manières.
Dans l’histoire de la chanson rd-congolaise, l’on a connu des collaborations qui ont ostensiblement marqué les fans. « Lisanga ya ba nganga » de Franco et Tabu Ley, « Cavalier solitaire » de JB Mpiana et Papa Wemba ou encore « Plus fort que moi » de Koffi Olomide ft Reddy Amisi, la moisson était cependant peu abondante en terme de complicité. Aujourd’hui par contre, c’est sans doute la floraison spectaculaire. Outre Papa Wemba, Fally Ipupa est l’artiste rd-congolais qui a donné plus de goût à des collaborations pour la chanson rd-congolaise. Déjà avec son tout premier album « Droit Chemin », il a su inviter des artistes comme Benji, Modogo Abarambwa etc. Aigle a su poursuivre sa lancée qui a d’ailleurs inspiré plusieurs jeunes artistes du pays.
Gaz Mawete, Innoss’B, Alesh…les artistes rd-congolais enregistrent de plus en plus des featurings qui font de gros cartons. Un phénomène qui a non seulement permis à la musique rd-congolaise de prouver sa présence dans l’échiquier mondial, mais aussi a permis à ses artistes de faire du métissage afin d’explorer d’autres styles qui est une opportunité indéniable.
CHADRACK MPERENG