Communicateur de la MP et Président national de la ligue des jeunes de la Convention des Congolais Unis-CCU, Jean-Thierry Monsenepwo est loin de faire fine-bouche face aux questions d’actualité brûlante de l’heure. Au cours d’un entretien à Eventsrdc.com, l’homme ne s’est pas de donner de la voix au dossier Jacky Ndala. Sans polémiquer, il pense que c’est la réponse à tous ceux doutent de la démocratie en RDC.
« C’est la preuve de l’existence de la démocratie en République Démocratique du Congo qu’aujourd’hui, on assiste à l’expression libre des opinions par les citoyens », a-t-il rassuré. Jean-Thierry Monsenepwo a également passé en revue d’autres sujets comme le dialogue, le glissement, la dernière position des USA sur la RDC, la reconnaissance de la culpabilité de Jean-Pierre Bemba par la CPI et la saisine de la Cour Constitutionnelle par la CENI.
Vous êtes un des communicateurs de la majorité présidentielle -MP. Pourriez-vous dire où en sommes-nous avec le dialogue ?
Le dialogue se trouve, aujourd’hui, au stade où le facilitateur désigné par la communauté internationale et accepté par la République Démocratique du Congo, doit dégager un consensus qu’il faut avant de faire un rapport au Président de la République. Et en ce moment-là, on fera un grand pas vers. Déjà, comme le porte-parole de la majorité présidentielle l’a déclaré de sa bouche que la MP est prête en ce qui concerne sa participation au dialogue convoqué et initié par le Chef de l’Etat pour un processus électoral paisible, consensuel et surtout démocratique et moderne.
Une certaine source nous a confié qu’il faut déjà mettre une croix sur le dialogue et qu’il ne sera plus organisé. Que dites-vous ?
Je ne pense pas que cette source soit bien informée puisqu’on ne peut pas mettre une croix sur le dialogue alors que les forces vives de la Nation sont en train de mettre tout en marche pour que l’ait lieu. Alors que les congolais attendent que la classe politique puisse réfléchir sur des questions importantes touchant le processus électoral. Donc, aujourd’hui on ne peut pas et c’est très mal aisé de dire que le dialogue est enterré.
Les Etats-Unis d’Amérique viennent d’exiger, dans une déclaration, le dialogue entre congolais dans le respect du délai constitutionnel. Comment réagissez-vous à cette déclaration ?
Je pense qu’aujourd’hui quiconque demanderait à la République Démocratique du Congo, aux autorités du pays en commençant par le Président de la République, c’est aujourd’hui comme si nous chrétiens catholiques, on commençait à demander au Pape François de porter la soutane à chaque messe. C’est dire quelque-chose qui est déjà réel. Le Chef de l’Etat, à chaque occasion, soutient le respect de la constitution. Et aujourd’hui, vous pouvez lancer un défi à qui vous voulez de vous démontrer à quel instant et par quel article la constitution a été violée. Il n’y a pas d’éléments. Donc, ce ne sont que des procès d’intention. Ceux qui, d’une part, pensent qu’il y a un plan caché pour violer la constitution encore qu’elle est l’émanation des vœux de tout un peuple. Le propriétaire de cette constitution, c’est le peuple congolais. Il ne faut pas arracher au peuple congolais sa souveraineté en donnant la responsabilité de veiller sur la loi fondamentale à des étrangers. La loi fondamentale est la propriété du peuple congolais. Et le peuple congolais sait bien aujourd’hui que c’est le Président de la République qui l’a emmené vers les habitudes démocratiques. Le Président de la République n’est pas du tout de ceux qui peuvent se tirer la balle dans le pied en détruisant l’édifice qui a été construit. Donc, tenez-vous bien que tout ce qui se passe et se dit aujourd’hui, ne sont que des élucubrations qui nous n’émeuvent pas du tout.
La CENI se dit incapable d’organiser les élections dans le délai constitutionnel. Comment réagit la MP ?
La Commission Electorale Nationale Indépendante est réellement indépendante. C’est elle qui gère les questions liées au processus électoral. Lorsqu’elle dit, elle va soumettre une demande de prorogation à la Cour Constitutionnelle puisqu’elle est dans l’incapacité de réaliser les élections dans le délai, je pense qu’il d’abord prendre son mal en patience et connaitre ses raisons. Elles seront sûrement étayées lors de cette adresse à la Cour Constitutionnelle. Alors aujourd’hui, je ne peux pas me prendre et me donner la place de la CENI en disant que cet acte est ignoble ou malvenu. Non. C’est la responsabilité même de la CENI. Il y a même de ceux qui, sans honte, se permettent de dire que la CENI n’est pas habilitée à faire cette saisine. C’est ridicule puisque l’article 76 de la Constitution est claire quant à ce en son alinéa 4 que pour des raisons évidentes, la CENI a le droit de saisir la Cour Constitutionnelle pour demander une prorogation. Et je crois que si la CENI le fait, c’est au regard des lois et des textes de notre pays.
Cette démarche de la CENI vous arrange la MP. Elle vous donne encore plus d’une année au pouvoir. C’est pour quoi vous pouvez que soutenir la démarche de la CENI
Non. Vous devez savoir que ce qui arrange le plus, c’est la paix au Congo. Ce qui arrange le plus, c’est le développement qui est fait chaque jour par les efforts du Gouvernement. Ce qui arrange, ce que les congolais puissent avoir de l’emploi, puissent de l’eau potable, puissent améliorer leurs conditions de vie. C’est ce qui importe. Les autres débats qui sont, tout à fait, d’ordre politicien, ce sont des débats de seconde zone, de seconde nature pour nous. Nous, au niveau de la Convention des Congolais Unis surtout nous de la ligue des jeunes, notre grand souhait, c’est cet élan de développement qu’à imprimer le Chef de l’Etat dans la gestion de notre pays. Que cet élan ne puisse pas s’arrêter qu’il puisse avancer. Qu’il puisse aller de l’avant et qu’il puisse se pérenniser.
CCU est un parti qui s’est toujours réclamé de tendance nationaliste. Un compatriote en l’occurrence Jean-Pierre Bemba, Président du Mouvement pour la Libération du Congo a été reconnu coupable des crimes de guerres et crimes contre l’humanité commis par ses hommes en Centrafrique. Comment la CCU commente-t-elle cette décision de la CPI ?
Personnellement, je suis de ceux qui pensent qu’il est grand temps que nous puissions juger nos ressortissants sur le sol africain comme c’est le cas avec Hussein Habré au Sénégal. Pour le cas de Jean-Pierre, je ne suis pas apte à commenter sur une action judiciaire. Je crois que les avocats de Jean-Pierre Bemba ont maintenant 30 jours pour interjeter appel et essayer d’obtenir la réduction de la sentence qui sera présentée, parce qu’on nous parle là d’une sentence de 30 ans. Je crois que nous devons soutenir cette action.
Tous les milieux en parlent. On ne peut pas terminer cet entretien sans parler d’un cadre de la Convention des Congolais Unis, Jacky Ndala qui s’illustre depuis un temps par des déclarations contraires aux positions du parti. Qu’est-ce qui se passe ?
Je crois que c’est librement que les citoyens s’engagent au sein des formations politiques. C’est aussi librement qu’ils sortent de ces formations. Si monsieur Jacky Ndala a décidé de quitter la CCU, qui suis-je pour le juger par rapport à cela? Et si aujourd’hui il a des opinions contraires à celles qu’il avait hier, qui suis-je pour le juger par rapport à cela ? Mais, je crois qu’il faut simplement comprendre que c’est la preuve de l’existence de la démocratie en République Démocratique du Congo. Qu’aujourd’hui, on assiste à l’expression libre des opinions par les citoyens. Donc, sans pour autant entrer dans une idée de contradiction avec ce qu’il dit, parce que, réellement il y aurait à redire par rapport à certains points de vue. Mais, ce sont des points de vue d’un citoyen congolais libre qui a sa liberté de conscience, sa liberté de pensée. Par rapport à cela, il n’y a pas commentaire particulier à faire.
DEO KOKOLO