Le marché du streaming musical en République Démocratique du Congo se veut déterminer de marquer les pas depuis quelques années.
La révolution musicale étant l’une des conditions sine qua none, les artistes rd-congolais sont désormais appelés à s’adapter dans la vente et la distribution de leurs œuvres. Nous sommes bien passés de l’époque des Vinyles et à celle des Cds où les services musicaux étaient bien différents. Mais les temps ont changé et les choses ont dû évoluer comme une traînée de poudre.
L’industrie du disque qui a accueilli avec joie l’avènement des services de streaming légaux, se voit cependant minée à la persistante problématique de piratage. De Deezer à Spotify en passant par Apple Music, l’épée de Damoclès persiste.
La Rd-Congo dans la danse
En République Démocratique du Congo, grand pays musical, quelques plateformes de streaming adaptées aux réalités sociaux-économiques ont été créées dans le but notamment de palier aux difficultés que rencontrent les artistes du pays dans la distribution et la vente des œuvres, le marché local ou national n’existant que très peu. Certains ont dû signer des partenariats avec les télécoms pour faciliter le paiement mobile dans la vente de ces œuvres. De Baziks à MD Music en passant par Muska, DABet Beyond, l’éclosion de ces plateformes semble palpable.
Cependant, la Rd-Congo est comme d’autres pays aujourd’hui encore, en proie au piratage musical grandissant et sans scrupule. Le « stream ripping », cet usage illicite qui consiste à réaliser une copie pérenne des contenus diffusés en streaming continue à faire du chemin. Ajouter à cela, le partage illégal des fichiers.
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Les plateformes de streaming et le piratage
Dans un pays où la société des droits d’auteurs et des droits voisins n’a pas toujours marqué un pas pour gérer les revenus des artistes à l’heure des TIC, les artistes et les producteurs peuvent se confier aux plateformes sérieuses. En Rd-Congo, la plupart d’artistes choisissent de poster leurs œuvres dans des sites qui facilitent le téléchargement libre. C’est un vrai manque à gagner.
La triste réalité rd-congolaise prouve que beaucoup de fans préfèrent télécharger illégalement ou encore pirater l’œuvre d’un artiste que de l’acheter légalement. Dans une étude menée à Kinshasa par Etienne Kambala -journaliste pour Eventsrdc.com, 80% des consommateurs reçoivent les fichiers via téléchargement libre ou pirate (internet, bluetooth ou wifi direct sans payer un rond), 6% achètent des fichiers dans des points de ventes légaux, 12% reçoivent les fichiers via les transferts auprès des vendeurs ambulants, 2% téléchargent ou achètent des œuvres via des plateformes légales.
Au regard du résultat de cette étude, faudra-t-il parler de la question d’adaptabilité ? Non du tout. Plusieurs plateformes adaptées aux réalités rd-congolaises ont été déjà créées, d’où, aucune excuse ne devra être prise en compte.
Tout ceci est tout simplement une question de culture et de volonté. Aider un artiste rd-congolais dans l’achat de ses œuvres lui permettra aussi d’en tirer profit. Pirater ses œuvres lui laissera un trou abyssal dans ses revenus en l’occurrence le manque à gagner.
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DANNY KABANGA
CHADRACK MPERENG