Les confidences touchantes d’Asalfo 5 ans après la mort de Papa Wemba

Le 24 avril 2016, le monde de la musique s’effondrait en apprenant la disparition inopinée de Papa Wemba sur la scène du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo – FEMUA – à Abidjan. Une mort du roi de la rumba qui a provoqué une onde de choc déferlante. 5 ans après, l’artiste musicien Salif Traoré dit A’Salfo du mythique groupe ivoirien Magic System et organisateur du FEMUA, fait des confidences touchantes.

« Quelques heures avant qu’il monte sur scène, je suis passé voir Papa dans sa loge. J’avais l’impression de voir un footballeur qui s’apprêtait à monter sur le terrain. Il était énorme train de s’échauffer, altérant des étirements et de mouvements de fitness. Il était en pleine forme et me l’avait dit : il était très heureux d’être à l’affiche du Femua », s’est-il confié à nos confrères de Jeune Afrique.

Et de poursuivre : « La nuit était avancée quand il a commencé à chanter avec sa grande veste et son haut chapeau rouge […] Quelqu’un je ne sais même plus qui tant ces instants sont confus m’a dit : “Il y a un problème”. J’ai courru sur scène. J’ai vu Papa Wemba allongé par terre, avec l’équipe médicale autour de lui ».

Après son évacuation à l’hôpital de l’hôtel Dieu de Treichville, A’Salfo affirme avoir comme une impression de chavirer. Dans le hall de l’hôpital, avec Cornely Malongi et Bazoumana Coulibaly, collaborateur d’Hamed Bakayoko, A’Salfo affirme que l’attente débutait, mais celle-ci fut dur avant l’annonce par le médecin. Il ne pensait pas à quelque chose de grave, sauf un simple malaise.

« Il (le médecin) m’a appelé, et on s’est tous levés, mais il a insisté : il voulait me voir seul. On s’est mis à l’écart, il a glissé la main dans la poche de sa tunique blanche et il en a sorti la montre de Papa Wemba. J’entends encore ses mots. Il m’a dit : « C’est fini. Le vieux a décidé de quitter cette terre à Abidjan ». Tout s’est effondré autour de moi et j’ai eu l’impression de chavirer ».

Avant de poursuivre : « Hamed a été le premier à me rappeler, quelques minutes plus tard. Il m’a rassuré, m’a dit que le président Ouattara allait prévenir Joseph Kabila, le chef de l’État congolais. On a appelé les proches de Papa Wemba, et puis très vite, il a fallu préparer un communiqué. C’était un dimanche matin, les gens allaient se réveiller et tout le monde allait s’interroger […] À 11 heures pile, on l’a annoncé : Papa Wemba, le baobab de la rumba, est mort. À y repenser, j’en ai encore la chair de poule ».

L’artiste ne meurt jamais.

CHADRACK MPERENG