Comme en 1974, la Rd-Congo a hérité du Maroc pour le dernier virage de la course pour la Coupe du monde 2022. C’est une double confrontation qui compte énormément pour les fauves rd-congolais qui veulent participer à une phase finale du mondial 48 ans plus tard.
La sélection rd-congolaise croisera une nation qui a réalisé une meilleure performance durant le deuxième tour de la phase qualificative avec six victoires sur six rencontres disputées. Les Lions d’Atlas sortent d’un parcours sans faute avec 18 points (+20 buts marqués et n’ont encaissé qu’un petit but).
« La Rd-Congo n’a pas de cadeau à faire au Maroc »
A cette étape de la compétition, la Rd-Congo n’avait pas à préférer encore moins de sélection à éviter. Pour les analystes sportifs, hériter du Maroc, cela ne fait pas d’un mauvais tirage pour les fauves rd-congolais qui joueront le tout pour le tout en mars 2022.
Patrick Lupika : « Très sincèrement, la RDC ne fera aucun cadeau au Maroc, c’est une certitude. Ça passe ou ça casse. C’est une piqûre de rappel pour les gens qui semblent oublier ce magnifique pays du football. Le Maroc est une nation qui a réalisé un carton plein durant les éliminatoires. C’est le seul pays qui a fait pratiquement 18 points (+20), c’est énorme ! C’est exceptionnel. Mais il faut regarder la réalité en face. Le Maroc a bénéficié du fait qu’en Guinée Conakry il y avait un putsch –Coup d’État, NDLR-. Ils ont profité de jouer tous les matchs à domicile. Donc, le Maroc n’a pas joué à l’extérieur. Je ne vais pas cracher sur la qualification des Lions d’Atlas mais cette sélection a bénéficié de plusieurs avantages ».
Ce journaliste de Canal+ enchaine : « Aujourd’hui, sur le papier, la RDC ne représente rien. Cela pourra être avantageux pour les hommes d’Hector Cuper. Du fait qu’ils sont conscients du potentiel qu’ils peuvent dégager, ils ont mesuré cette dimension de se transcender, de se mesurer à l’issue de la manche retour. Personne ne voyait ces Léopards venir. Ce qui est bien, la RDC ne perd pas au stade des martyrs ».
De son côté, Japhet Toko dit : « A mon sens, à ce stade, on ne peut parler d’un bon ni d’un mauvais tirage. La procédure a été définie au préalable, les équipes les moins bien classées sur les 10 (classement FIFA, ndlr) devront se frotter à celles qui sont mieux classées avec un match retour à l’extérieur. Nous n’avions pas de choix, le hasard a fait que nous tombions sur le Maroc tout comme on pouvait aussi tomber sur une autre nation. A présent, il faut se préparer et jouer à fond. S’agissant du Maroc, sur le papier, il est favori au regard des performances actuelles et c’est ce qui justifie sa présence dans le chapeau 1 avant ce tirage ».
Ce membre de la rédaction d’Actualite.cd renchérit : « Mais le football se joue sur le terrain et ce n’est pas toujours le favori qui gagne ou passe … La CAN actuelle en est une parfaite illustration s’il ne faut citer que ça pour ne pas remonter très loin. La RDC a son coup à jouer et c’est très possible. C’est vrai que le Maroc a été la seule équipe à avoir fait le carton plein lors du deuxième tour. Mais cela peut aussi se justifier. Le Maroc, en plus d’avoir disputé tous ses matchs ou presque à domicile, était quand même logé dans un groupe aussi presqu’à sa portée ».
Trésor Mutombo pense que : « C’est difficile de dire que c’est un bon ou mauvais tirage. Je pense que le Maroc est un adversaire difficile à jouer, surtout lorsqu’on voit ses dernières sorties à la Can et aux éliminatoires de la Coupe du monde. Les Lions d’Atlas ont réalisé un carton plein lors du 2e tour de ces éliminatoires. Durant cette CAN, les marocains ont également montré de belles choses. Sans doute, ils sont favoris sur papier. Après c’est le haut niveau. À ce niveau, il ne faut pas avoir peur de l’adversaire. On a le Maroc en face. Une équipe bien organisée. On doit préparer cette double confrontation dans la sérénité. Sans se mettre trop de pressions ».
Et de rajouter : « Et lorsqu’on consulte l’histoire, on voit que RDC-Maroc a toujours été une rencontre très disputée. Même si, la RDC reste quand même sur une victoire lors de sa dernière confrontation face au Maroc en match officiel. C’était à la Can. En 1974, on a écarté le Maroc pour jouer notre première Coupe du monde. Après, c’est une autre époque ».
« La préparation, rien que la préparation »
Cette double confrontation est à prendre très au sérieux. Selon les analystes, le sérieux c’est aussi mettre tout en œuvre pour que les Léopards se préparent dans des bonnes conditions afin d’arracher ce ticket historique.
Trésor lâche : « On doit être sérieux. C’est un match très important. Je pense qu’il ne faudra pas se mettre trop de pressions. On doit être serein et conquérant. Surtout ça parce que c’est un rendez-vous avec l’histoire. Les joueurs doivent mettre en tête qu’ils sont en train d’écrire l’histoire. Comme le match aller sera à Kinshasa, il faudra faire le nécessaire de marquer plus de deux buts sans encaisser. Ce qui n’est pas évident face au Maroc porté par le talent d’Achraf Hakimi, Sofiane Boufal, En-Nesri et Yacine Bounou. C’est une alternative ».
Et ce journaliste de Sahutiafrica.net propose : « Si on veut aller à la Coupe du monde, il faudra faire un match sans faute à Kinshasa, c’est-à-dire gagner à plus de deux buts d’écart sans encaisser. Pour ça, il faut être conquérant. Avoir le sens de sacrifice parce que c’est un match, qui demandera beaucoup d’efforts. En tout, on doit être déterminé, en jouant une seule idée : Aller au Qatar. Il faudra aussi que cette rencontre soit préparée dans un bon climat autour de la sélection. Et que tous nos joueurs soient en grande forme ».
Japhet dit : « Le secret de toute réussite, c’est la préparation. Quelles sont les chances que nous nous donnons pour y parvenir ? C’est cela la question et la réponse s’appelle préparation sur tous les plans. Je crois qu’il faut préparer ce match en conséquence tout en capitalisant aussi ce match aller où nous allons recevoir. Les valeurs sur le terrain, nous les avons même si ce n’est pas au même niveau que le Maroc. Mais c’est suffisant pour aller bousculer cette équipe. Il faut y aller sereinement, c’est la clé. Je crois que ce match ainsi que cette qualification sont vraiment très jouables. Bonne chance aux Léopards ».
Patrick laisse entendre que : « La RDC doit miser sur l’équipe. On ne peut pas chercher à se qualifier avec les individualités. Il faut arriver à fédérer un groupe qui est en mesure de se battre. Il faudrait avoir de très bons soldats. Je ne vais pas parler des certains joueurs Kakuta, Bakambu,…c’est qui est plus important pour le sélectionneur c’est d’abord d’activer des ressorts physiologique et morale en appuyant sur un levier très important qui est le vivier des joueurs expérimentés comme Mbokani. Il y a l’alchimie entre lui et Bakambu. Il faut aussi laisser le Staff technique travailler ».
Lupika rajoute : « La qualification de la RDC ne doit pas se préparer dans les deux semaines de la double confrontation. C’est maintenant qu’il faut mettre toutes les batteries en marche, qu’il faut voir même les petits détails. Parce que les nations là qui se qualifient pour le mondial, jouent sur des petits détails qui mettent toutes les manœuvres en jeu pour se qualifier ».
Cet ancien journaliste de Digital Congo lâche : « Puisqu’à l’heure actuelle il y a un conflit interne entre le ministère des sports et la FECOFA, je pense que pour l’intérêt de la nation, les deux partis devaient quand-même faire taire leurs armes. Le plus important est de redonner confiance au groupe qui a réussi à se qualifier. Qu’on ne vienne pas du tout déstabiliser ces enfants là ! Il y a un groupe qui a mérité cette qualification ».
Notez que la Rd-Congo et le Maroc se sont affrontés à 9 reprises entre 1972 et 2017. La dernière confrontation a eu lieu en phase de groupes de la CAN Gabon 2017 et s’est soldée par une victoire au profit des Léopards sur une réalisation de Junior Kabananga (1-0).
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ETIENNE KAMBALA