La 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations s’est clôturée le dimanche 6 janvier 2022 avec le sacre du Sénégal qui a remporté pour la première fois de l’histoire cette compétition en s’imposant sur l’Égypte (0-0, 4-2 t.a.b) au stade d’Olembe. Cette grande fête du football continentale a été marquée par plusieurs faits sur le terrain et hors la pelouse.
De tests Covid scandales avant le coup d’envoi de la compétition à l’irruption d’un technicien à la conférence de presse qui a pris son matériel puis a fui comme une gazelle en passant par l’arbitre qui siffle la fin du match avant les minutes réglementaires, un joueur de champ qui devient gardien de but, le drame du stade d’Olembe…c’est en 5 points qu’Eventsrdc.com va résumer la CAN 2021 qui s’est déroulée au Cameroun.
1. Le Cameroun et ses tests Covid
La CAN 2021 disputée dans un contexte de la pandémie a été marquée par les tests Covid qui jouaient (dans la plupart de cas) au profit du Cameroun, pays hôte. A la veille du coup d’envoi de la compétition le 9 janvier 2022, le Burkina Faso, adversaire de Cameroun pour le match d’ouverture s’est vu privé de plusieurs ses cadres après les tests.
Malgré les revendications des Étalons du Burkina qui avaient crié au scandale, la Confédération africaine de football – CAF- est restée catégorique. Au total, 9 personnes ont été reconnues positives. Pendant ce temps, chez les Lions indomptables, aucun cas positif n’a jamais été signalé.
Les tests Covid étaient encore mis en doute lorsque le Cameroun allait affronter les Comores, le 24 janvier 2022 au stade d’Olembe. 12 cas positifs au sein de la sélection comorienne, dont les deux gardiens disponibles. Pendant ce temps, aucun joueur camerounais n’a été déclaré positif. C’était à 48 heures du 8ème de finale. Qualifiée pour la première fois de son histoire pour la Coupe d’Afrique des nations, la sélection est parvenue à décrocher son billet pour les 8es mais a été écartée de la course après une histoire floue autour des tests de la Covid-19.
Alors que les férus du ballon rond crient au scandale, le président de la Fédération camerounaise de football, Samuel Eto’o s’est défendu : « L’agence choisie pour faire les tests n’est pas sous le contrôle du Cameroun, c’est à 100% sous le contrôle de la CAF. Je pense que les règles du jeu étaient connues par tous avant le début de la compétition. Je souhaite vraiment, humblement, que mon pays soit respecté ».
Et de faire une comparaison : « La Tunisie a eu sept joueurs testés positifs face au Nigeria. Je ne pense pas que la Tunisie jouait face au Cameroun. Le Maroc, lors de sa première rencontre, a été pénalisé, mais ne jouait pas face au Cameroun. Ce n’est pas fair-play d’insinuer des choses, d’accuser le gouvernement camerounais, de m’accuser. J’ai essayé d’être un grand champion, mais je l’ai été parce que j’ai mérité toutes mes victoires. Je n’ai jamais accepté la tricherie et je ne l’accepterai jamais ».
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2. Deux arbitres dans l’histoire
Son nom aura marqué la 33ème édition de la CAN 2021. Le 12 janvier 2022, au stade de Limbé, l’arbitre Janny Sikazwe s’est distingué par des décisions complètement incompréhensibles dans les dernières minutes du choc entre le Mali et la Tunisie en phase des groupes (1-0). Après avoir sifflé la fin du match dès la 85ème minute, avant de se raviser une fois informé de son erreur, l’officiel avait ensuite provoqué la colère des Tunisiens en actant définitivement la fin de la partie après 89ème minute.
Un événement marrant mais qui a dû coûter la mort de cet officiel zambien. « Il faisait très chaud, avec un taux d’humidité terrible, de plus de 80%. Dès mon échauffement, c’était dur. J’avais beau prendre de l’eau, j’avais l’impression d’avoir toujours aussi soif. Et ça s’est détérioré au fil des minutes », dit-il dans les colonnes de Lequipe.fr
Et de rajouter : « Ils ont appelé ça un coup de chaud mais ça aurait pu être bien plus grave. À 5 minutes près, je pouvais tomber dans le coma, m’ont-ils dit à l’hôpital. J’aurais pu rentrer dans un cercueil. Car c’était très dangereux ce qui s’est produit. Ma chance, c’est que je suis en bonne santé ». Cet arbitre s’est attiré une grande pluie de critiques du monde entier. Il regrette ce moment et se dit prêt à aller de l’avant.
La CAN 2021, c’est aussi des records. La rwandaise Salima Rhadia Mukansanga est devenue la première femme à arbitrer un match de la CAN pour avoir officié le match Guinée-Zimbabwe (1-2), le 18 janvier 2022. Elle avait déjà été la première femme quatrième arbitre d’un match de la CAN, lors de Guinée-Malawi du 10 janvier 2022 (1-0), le 10 janvier 2022. Salima figurait aussi parmi les arbitres de champ du tournoi olympique des Jeux de Tokyo 2021.
« Après le match que j’ai officié, j’ai pleuré dans le vestiaire. C’était des larmes de joie. Je me disais que tous mes efforts ont servi à quelque chose. Je viens d’ouvrir une porte. J’ai montré qu’une femme peut arbitrer un match masculin de haut niveau en Afrique. Je suis fière de ce que j’ai fait et fière de moi-même », a confié Salima Mukansanga à Sky Sports.
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3. Cameroun-Comores, un drame, une histoire
La rencontre entre le Cameroun et les Comores est aussi dans le lot des faits marquants de la CAN 2021. A quelques heures du coup d’envoi de cette explication comptant pour les 8èmes de finale, une bousculade inimaginable à l’entrée du stade d’Olembe a fait huit morts le lundi 24 janvier 2022. Selon le ministre camerounais des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, ce drame est dû à l’ouverture imprudente d’une porte par les forces de sécurité face à une marée humaine.
Décimés avec des tests (12 cas positifs discutables) que nous avons évoqués un peu plus haut, les Comores privés de leurs trois gardiens (Boina blessé, Ali Ahmada et Moyadh gênés par la Covid), c’était un défenseur de métier qui était choisi pour garder les buts Comoriens. Chaker Alhadhur, défenseur latéral de l’AC Ajaccio était donc dans les buts.
Bien que son équipe ait été éliminée, Chaker est considéré comme un héros. Déjà en position de faiblesse avec des joueurs remplaçants, cette sélection qui se trouve pour la première fois à cette étape de la compétition, écope un carton rouge matinale. A 10 contre 11, avec un joueur de champ dans la cage, les Comores étaient malmenés.
Oui ! Malmenés jusqu’à la dernière goutte. Puisqu’un jour après cette élimination, la Fédération des Comores a écopé d’une amende d’environ 17.000 USD pour plusieurs sanctions par la CAF. Parmi ces sanctions, l’une d’elles a été prononcée en raison du mauvais flocage sur le maillot de Chaker et aussi pour avoir fait jouer un joueur de champ dans le poteau. L’entraineur des gardiens est suspendu pour trois prochains matchs. Les amoureux du sport roi et les médias ont crié au scandale.
4. Un technicien emporte son matériel avant la conférence de presse
C’est aussi un événement marquant de la CAN 2021. Le 28 janvier 2022, quelques secondes avant la conférence de presse d’avant match Tunisie – Burkina Faso comptant pour les 8èmes de finale, une personne a grimpé sur l’estrade, a pris les micros et des câbles puis est parti en courant comme une gazelle. Des officiels ont essayé de le rattraper, mais il s’est enfui.
Après plusieurs enquêtes, il s’agissait d’un technicien louant son matériel, furieux de n’avoir toujours pas été payé (35.000 francs CFA. Ce qui fait environ 56 USD). Des journalistes présents sur place ont rassemblé du matériel et prêté micros et câbles, mais il manquait un micro pour la salle et les représentants des médias posaient leurs questions d’une voix puissante pour être entendus. Marrant !
Avant cela, une grève des interprètes a été déclenchée dans deux autres villes. Un manque de l’organisation de la part du Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations –COCAN-.
5. Le record de Pierre Ndaye reste imbattable
Depuis 1974, l’attaquant rd-congolais Pierre Ndaye Mulamba est le meilleur buteur à une seule édition de la CAN avec 9 réalisations. Son record a failli être battu par le camerounais Vincent Aboubakar qui a planté 8 buts durant la Coupe d’Afrique des nations 2021.
Vincent s’est rapproché de plus prêt comme l’avait fait l’égyptien Hossam Hassan en inscrivant 7 buts ex-aequo avec le sud-africain Benni McCarthy en 1998. Décédé en 2019, Ndaye a laissé un devoir aux générations futures.
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ETIENNE KAMBALA