À l’issue de deux jours d’échanges et de network à Kinshasa, des entrepreneurs participant au forum Sultani Makutano ont plaidé samedi soir pour plus de synergie dans le monde des affaires en Afrique.
En moins d’une année, Sultani Makutano est devenu le lieu de rassemblement annuel des entrepreneurs de la RD Congo. À nouveau cette année, pour sa deuxième édition, organisée à Kinshasa du 16 au 17 septembre, le forum a ouvert ses portes aux chefs d’entreprise africains.
Une initiative de Nicole Sulu, gérante de l’hôtel Sultani et très encline au networking, qui réussit là une belle percée dans le milieu des affaires. Présent en RDC depuis une décennie, Brussels Airlines a pris en charge le transport des participants venus d’Europe alors que Jeffery Travels — une société de transports congolaise — s’est occupé de leur acheminement de l’aéroport de N’Djili à leurs lieux d’hébergement.
Makutano veut provoquer des synergies d’affaires en Afrique, soutient Nicole Sulu
Durant deux jours, près de 300 entrepreneurs ont participé à des « rencontres business et network dans le but de provoquer des synergies d’affaires en Afrique », s’est réjouie Nicole Sulu, épaulée dans ce projet par Elphine Kakudji, administratrice gérante de Sokam Holding, société active dans le secteur pétrolier, et par plusieurs institutions bancaires dont la Banque commerciale du Congo (BCDC), Rawbank, Ecobank, Sofibanque, Standard Bank, ProCredit Bank et la FBNBank.
Responsabilité sociale au cœur des échanges
Lors des cinq ateliers du forum, organisés au siège de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), la question de la « responsabilité sociale » des entrepreneurs est revenu très souvent dans les discussions.
« Chacun doit désormais penser au rôle économique qu’il peut jouer en ce grand rendez-vous entre l’Afrique et l’émergence », a plaidé Nicole Sulu, appelant à la mise en place d’une « nouvelle génération de leaders, capables de relever plusieurs défis à la fois notamment celui de la création de l’emploi et de la promotion de entrepreneuriat ». D’autant que « l’Afrique et la RDC ont plus besoin d’entrepreneurs que de slogans », a-t-elle ajouté.
Abondant dans le même sens, Luc Gérard, hôte de marque de la rencontre, a appelé de son côté les entrepreneurs présents de faire un « grand mea-culpa » parce qu’ils auraient également, selon lui, une part de responsabilité dans le « grand désastre » économique du pays.
Bientôt un fond pour financer les PME congolaises ?
Co-fondateur de Tribeca Asset Management, l’une des plus grandes sociétés d’investissement d’Amérique latine, cet entrepreneur d’origine congolaise installé en Colombie a alors plaidé pour la mise en place d’un « code de déontologie » dans le monde des affaires en RDC mais surtout pour la création d’un fonds d’investissement destiné à financer les PME congolaises, ainsi qu’une université d’élite.
Un appel de pied a ainsi été lancé subtilement aux 500 000 riches congolais qui disposeraient aujourd’hui de plus d’un million de dollars dans leurs comptes.
« S’ils décident de donner 10 000 dollars pour créer ce fonds, 10 000 PME seront financées », a soutenu Luc Gérard, sous les applaudissements d’une assistance convaincue.
Aide aux jeunes entrepreneurs et aux startups
Après avoir convaincu les entrepreneurs présents sur son produit de comparateur des prix en RDC, Toto Madradu, chairman de la start-up lemeilleur.cd (projet de comparateur de prix en cours de développement), espère la mise en place rapide de ce fonds d’investissement pour soutenir les initiatives des jeunes entrepreneurs comme lui.
En attendant, la fondation Gertler a donné, à l’occasion de ce forum, une enveloppe de 2 000 dollars à Toto Madradu.
Le forum Sultani Makutano aura ainsi servi de tremplin aux jeunes entrepreneurs invités pour faire connaître leurs projets innovants et espérer obtenir un financement. À l’instar de Sandrine Mubenga, ingénieure d’origine congolaise et CEO de Smin Power Group, qui veut se lancer dans les énergies solaire et éolienne.
Étaient aussi présents Stéphane Ugeux et Sinouhe Monteiro Nunes, co-fondateurs d’Ewala, travaillent à un outil financier pour la diaspora africaine.
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