Il est 10h00′ en ce mardi 27 décembre 2022 lorsque je rends visite au stade Socol de Boma (Kongo Central). Un stade municipal qui a fait la pluie et le bon temps du football rd-congolais, en accueillant plusieurs matchs du Championnat national et de la Coupe du Congo.
Je franchis le pont métallique qui se situe au dessus de la rivière Kalamu, cette rivière qui traverse la ville portuaire de Boma et qui se jette dans le majestueux Fleuve Congo, qui malheureusement, petit à petit est entrain de grignoter le terrain dans son côté nord. Plus il y a des pluies plus il y a des érosions, la rivière prend de l’épaisseur et s’approche dangereusement du terrain.
Sur le terrain du stade Socol, un entraîneur et quelques jeunes joueurs dont l’âge varie entre 15, 16 et 17 ans s’entraînent sur un terrain sablonneux dont la pelouse naturelle est à peine visible à certains endroits, sans compter les herbes qui poussent tout autour. Dans les gradins en construction inachevés, servent de réfugent à certains adultent sans emploie de la ville pour passer leurs journées et fumer des chanvres.
Ainsi, j’ai aperçu de loin un groupe des adultes assis avec des cigarettes à la main, ils fument et discutent à bâton rompu. Ils s’opposent à ce que je fixe l’objectif de mon appareil photo sur eux. Je gravis les gradins, je m’approche vers eux, un silence s’installe, je lance un bonjour à tout le monde, et, il me réciproque, je me présente et leur dit que je suis journaliste, que je n’ai besoin que des photos du stade.
Ainsi, l’un d’eux me dit, “ce stade a été détruit depuis 2014 par l’ancien gouverneur de province du Kongo Central, Jacques Mbadu Nsitu. Il avait promis d’en construire un nouveau stade répondant aux normes mais depuis rien n’a été fait, l’évidence est qu’il est décédé et le stade est resté à l’état. Je m’approche de l’entraîneur qui observait avec une attention soutenue l’exercice de course de ses joueurs, je lui lance qu’est ce qui s’est passé avec ce stade ? “Il me répond, comme tu peux le constater, rien n’a été fait depuis sa destruction. Vous voyez l’engin abandonné de l’autre côté ? C’est en faite, l’entreprise qui devait exécuté les travaux de construction. Ils ont élevés quelques murs et des gradins du côté sud du stade, puis plus rien n’a été fait sûrement faute des moyens. Les équipes des provinces viennent jouer ici dans ces conditions, les matchs de ligue provincial se jouent ici aussi. Mais, que faire. Personne ne peut se soucier de la jeunesse”.
Un monsieur qui traversait le terrain à pied pour se rendre de l’autre côté de la ville puisque le terrain permet de passerelle pour monter vers le boulevard Kabila.
Ce dernier me dira que “depuis 2014 que la population de Boma et sa jeunesse attendent le salut pour ce stade mais rien, nous enregistrons des promesses des gouverneurs qui se sont succédés mais rien n’a été fait”. Le stade Socol, un joyau oublié de cette ville portuaire qui a joué et tant sois peu continu de jouer son rôle dans la sphère du football du pays, est en péril.
Le problème des infrastructures sportives en Rd-Congo est réelle. Sans installations répondant aux normes, il est difficile pour le pays des Léopards de rivaliser avec ses adversaires, à l’occurrence le Maroc, qui vient d’écrire une page d’histoire à la Coupe du monde Qatar 2022 en brisant la barrière du quart de final qui a toujours fuit les sélections africaines depuis 1990.
FABRICE PUKUTA, depuis Boma