«JE TE PRéSENTE KINSHASA» : Yekima De Bel ’Art redore l’image de sa Capitale

Après avoir presté avec son groupe Négro’s l’âme dans plusieurs salles et événements à Kinshasa, entre autres l’Institut français de Kinshasa au cours de cette année, le slammeur, humoriste et auteur-compositeur RD-congolais Yekima De Bel’Art, dit SoldatDuSlam a sorti un single intitulé «Je te présente Kinshasa». Ce tube retraçant les réalités de la capitale RD-congolaise d’un bon côté a été lancé le 7 octobre dernier pour l’audio, et le clip est disponible depuis le 18 novembre dernier. Actuellement, ce morceau est téléchargeable sur différentes plateformes de téléchargement de musique dont Talents2Kin, Baziks Pulse, Ndombolhino, KulunaMusic ainsi que d’autres streamings. Puis, le clip est disponible sur YouTube. La réalisation de cette vidéo a connu la touche d’un des grands réalisateurs RD-congolais Ronnie Kabuika et du réalisateur-cinéaste Tshoper Kabambi. Dans une interview exclusive accordée à «AfricaNews», Yekima Costa confirme avoir repeint Kinshasa comme une ville qui vit, dans sa chanson. Il a également renseigné que «Je te présente Kinshasa» est une carte postale orale, sonore et visuelle, dont son texte constitue une lettre ouverte à tous. Entretien.

Vous venez de sortir un single avec le tout premier clip de votre carrière musicale intitulé «Je te présente Kinshasa». Quel est le message clé contenu dans cette œuvre?

JTPK est une carte postale orale, sonore et visuelle. Son texte constitue une correspondance ouverte à tous, représentant la capitale de la RD-Congo. Loin des problèmes liés à l’électricité, à la pénurie d’eau dans certains coins de l’ex-Léopoldville, des lieux dans l’insalubrité ou la cherté de la vie locale, il y a dans ce pays, une ville qui vit, qui se reconstruit peu ou prou, qui bouge et mue. Une ville 100% vivante où dans certains coins, trop de mouvements empêchent le soleil d’aller se coucher. Les sons divers qui accompagnent cette carte postale slamée ne sont pas une somme d’effets spéciaux, mais tirent leur inspiration et leur création du vrai quotidien kinois capté au fur et à mesure en live et composé ensuite comme une vraie musique, afin de représenter la débrouille urbaine quotidienne.

Qu’est-ce qui vous a plus motivé pour écrire une telle chanson?

Ce projet est mû par le génial besoin de parler de ma ville, fabriquer de petites cartes postales sonores poétiques à portée des mains. Aux Kinois, c’est une revue, une relance ou une allégorie, à d’autres nationaux et expatriés, c’est carrément un vrai Système de Géolocalisation par satellite -GPS-, si pas une découverte ou une invitation au tourisme. L’inspiration a été accompagnée d’une vraie revue de la littérature afin d’être à la hauteur d’un tel projet, de façon synthétique, qui, à la base, semblait déjà bien ambitieux et laborieux. Je crois, en toute humilité, qu’aujourd’hui ce projet, tout autre élément nécessaire, à compléter  devrait, ou pourrait servir de matériel didactique aux écoles nationales dans le cadre des cours de géographie. C’est une vraie mine de renseignement, la musique reste mieux dans la tête que de simples paroles, car même le poème n’est accompli que si à la fois il se fait chant, parole et musique disait Senghor.

Quelle est l’image que vous avez voulu donner de Kinshasa face aux RD-Congolais d’autres provinces, ainsi qu’aux étrangers?

Moi, à l’instar des griots africains, ou de feu grand Luambo Makiadi, pour parler d’ici, je suis témoin de ma société et je la peints et peints les contemporains avec leurs vertus, vices et manies quotidiennes. Oui, ce slam est aussi satirique par moments, mais surtout, a pour but de restaurer la fierté que devrait avoir tout Kinois d’appartenir à une ville comme la nôtre.  Aussi, d’avoir une belle langue comme la nôtre, le lingala et ses autres phraséologies plus ou moins pittoresques et cools, à côté de belles autres langues plurielles; mais aussi, et surtout rendre chaque RD-Congolais de partout fier de sa capitale et motivé. Ce, afin de militer à chaque fois pour son développement et émergence continus avec un effet d’entraînement sur les autres provinces.

Comment évolue le single depuis le début du mois d’octobre, où l’audio a été lancé et le clip officiel, le 18 novembre?

Le single audio lancé en début du mois d’octobre a été bien reçu, avec un bel effet de surprise que venait de réconforter et de renforcer le clip officiel, en sa première version lancé depuis le 18 novembre en direct de la grande édition du journal télévisé de «B-one» qui m’a reçu. C’est le premier clip de ma carrière de slameur professionnel du haut de ses petits 6 ans, et c’est le premier clip slam RD-congolais. Nous recevons beaucoup d’encouragements et de félicitations qui nous viennent de partout. Ici, je dis une fois de plus, à n’en pas avoir cesse, merci à Ronnie Kabuika le réalisateur, à Tshoper Kabambi avec qui nous avons débuté ce projet. Merci également à Cédric Mbongo, qui a capté et enregistré ce son. Mais aussi à tous les participants dans ce presque court-métrage que, je le dis en rigolant car ce serait plutôt un honneur, certains comparent à «Viva Riva» déjà. Gab Powers, Laetitia Lokua, Bénédicte Sutsha, Neveu National, Nina Mwepu la maquilleuse, Salva Mose…

Cliquez ici pour suivre le clip en intégralité : https://www.youtube.com/watch?v=pYa7vF3yTIY&feature=youtu.be

Êtes-vous le premier slammeur à avoir présenté la capitale RD-congolaise à travers une chanson?

Que je sache. Après, je ne confirme rien. Mais, j’aime faire des choses particulières et je suis dans ce que je fais avant-gardiste sur plus d’un plan. Le but étant de motiver les autres à y croire et ne point faiblir. J’aime ce métier de slameur et je suis fan de bien des artistes qui pratiquent cette discipline avec délicatesse. Ils sont nombreux et je suis tenté de nommément désigner Peter Komondua, Microméga, Haadji, le Grand Enfant, Rolka, Stella, Do, Diba, Lardiak, Negue Fly qui m’a épaté la dernière fois… À savoir que le slam est une somme de verbes qui se conjuguent au présent du collectif et non du subjectif.

Depuis son lancement que rapportent les plateformes de téléchargement où il est logé?

Je crois bien que cette question devrait être posée aux administrateurs de ces plateformes, mieux placés pour une réponse plus effective s’agissant ici des chiffres. Pour ce que ça dit, ce single est surtout promotionnel et a été distribué gratuitement. Il annonce la sortie imminente, bien sûr si Dieu le veut, de l’album annoncé et attendu depuis 2014, qui finalement est prévu pour 2017. Si non du reste ça l’air bien consommable comme article oral et sonore et vu sa singularité face à d’autres slam d’ailleurs… la première version du clip est de 4 minutes 58 secondes vu que l’on a rajouté un hommage au coach Florent Ibenge à la fin.

RENE KANZUKU (AFRICA NEWS)