« La liberté d’expression à l’épreuve de la situation sécuritaire en Rd-Congo. Nouvelle loi sur la presse pour une nouvelle dynamique », est le thème national retenu pour la célébration de la 30ème journée mondiale de la liberté de la presse en Rd-Congo ce 3 mai 2023.
À l’occasion de cette célébration, il s’est tenu à Kinshasa au Fleuve Congo Hôtel une activité qui a réuni les professionnels des médias, le régulateur du secteur et les membres du gouvernement, mais aussi, le président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi, pour établir un bilan de la liberté de la presse en Rd-Congo en ce jour qui la célèbre.
Dans son mot de circonstance, le Chef de l’État se dit heureux des progrès considérables accomplis dans le secteur depuis la tenue des états généraux de la presse tenus en 2022, notamment avec la promulgation de la loi sur la liberté de la presse.
« Plus d’une année après notre dernière rencontre, je me réjouis de vous retrouver dans cette salle où nous avions pris rendez-vous en janvier 2022 à l’occasion de l’ouverte des états généraux de la communication et de médias, pour engager les réformes du paysage médiatique en vue d’assurer à la fois la promotion de l’exercice de la liberté de presse, la sécurité des journalistes ainsi que la réorganisation de notre paysage médiatique », a-t-il signifié.
Et de rajouter : « Je suis heureux de constater qu’une année après lesdites assises que de progrès considérables ont été accomplis notamment à travers la promulgation de l’ordonnance loi fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la presse, la liberté d’information et d’émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication en République démocratique du Congo. 27 ans après la dernière modification, cette nouvelle loi charnière qui régit notre presse vient poser les fondamentaux du retour à la norme de la pratique professionnelle et de la nécessité d’adaptation technologique qu’impose la révolution numérique ».
Une occasion pour le ministre rd-congolais de la communication et médias Patrick Muyaya d’outiller les journalistes sur le traitement de l’information durant cette période où le pays vit une crise sécuritaire dans sa partie Est mais aussi, durant cette année électorale.
« Nous voulons à travers nos échanges de ce jour, partager des expériences et outiller de nouveau des journalistes tant sur des mesures de sécurité qu’ils doivent observer dans les zones en conflits, que dans la manière de couvrir l’information durant cette période si sensible. Dans le même registre, ils vont devoir en cette année électorale renforcer leur capacité afin d’assurer un traitement impartial de l’information électorale, nous travaillerons pour cela en collaboration avec le conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication – CSAC -, la commission électorale nationale indépendante sur des programmes qui pourront rendre plus fluides l’accès à l’information électorale. Nous comptons sur l’expérience des intervenants et la contribution des participants pour des échanges de qualité qui permettront de contribuer à améliorer le rendement de nos professionnels des médias », a-t-il dit.
Liberté de la presse et la Salubrité médiatique
S’agissant de la salubrité médiatique, le ministre Muyaya, a rappelé ici que la première phase du contrôle de conformité administrative et documentaire des éditeurs des programmes et des sociétés de télédistribution pour la ville province de Kinshasa a été bouclée par la commission permanente ad hoc.
« Les résultats ont été présentés lors de la 95ème réunion du conseil des ministres qui en a pris acte. À l’expiration du délai de grâce de 15 jours qui court jusqu’au 9 mai 2023, nous allons procéder à la déconnexion des éditeurs des programmes non en règle et à la connexion de ceux qui le sont, à la déconnexion de ceux qui émettent encore en analogique, à extension de ce contrôle administratif et technique dans une seconde face en différentes radios et aux autres catégories de médias. Ainsi, l’application stricte de cette mesure ne viendra en aucun cas museler la liberté d’expression, celle de la presse en particulier plus tôt de conformer les usagers du secteur aux exigences qu’impose l’exercice de ce beau métier », a-t-il fait savoir.
Présent à cette activité, le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication – CSAC -, Christian Bosembe, a saisi l’occasion d’interpeller les professionnels des médias sur le sens du devoir et de la responsabilité qui les incombent.
« Ce 3 mai ne devrait pas seulement nous rappeler combien des journalistes sont morts micro et stylo en main, ou combien sont ceux qui sont en prison où en détention alors que la place du journaliste est dans sa rédaction. Mais cette journée devrait aussi rappeler au professionnel des médias le sens du devoir, de la responsabilité qui les incombent. Celle d’informer sans diviser, de dénoncer sans diffamer, de critiquer sans offenser, de parler sans faire du mal. Le journaliste en effet n’intimide pas, n’harcelle pas, ne ment pas, ne calomnie pas, n’extorque pas et ne monnaie ni sa conscience ni sa liberté. Autant il est question que le pouvoir public ne musèle pas la presse autant il faut nous battre pour que les poches ne musèlent pas la presse. Chaque presse devrait choisir entre servir son peuple ou trahir sa mission », a-t-il déclaré.
Rappelons que selon le classement annuel de Reporter Sans Frontières – RSF -, la Rd-Congo occupe la 124ème place sur la liste des pays sur la liberté de la presse.
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GLODY NDAYA