À Kinshasa, on assiste depuis plusieurs années à une pléthore d’églises. Recherche de salut ou gagne-pain ?
Cette prolifération est due à divers facteurs selon les kinois interviewés ce mercredi 16 août 2023, par notre rédaction tels que l’influence de la religion dans la société rd-congolaise, la recherche de spiritualité, ainsi que des motivations financières et politiques.
« Ceci est un phénomène incontournable. Dans la plus part de cas, cette prolifération est devenu comme un business religieux qui, au delà d’enseigner la parole de Dieu et ramener les âmes vers le Christ, eux créent les églises pour gagner de l’argent », a indiqué José Mafuta, chrétien.
Quant à Thérèse Tshibala, elle estime que la prolifération des églises est due à l’irresponsabilité de l’Etat rd-congolais, étant donné qu’il est incompréhensible de trouver un nombre pléthorique d’églises sur une même avenue à Kinshasa.
« Il y a plusieurs églises qui se créent sans que l’Etat ne les connaisse. Nous trouvons souvent sur une avenue quatre ou cinq églises. On se demande si réellement tous ces pasteurs ont fait la théologie et ont obtenu un diplôme. Comme l’Etat congolais ne prend pas en main ses responsabilités, voilà pourquoi les églises naissent comme les champignons. »
Francis Ahuka, chrétien pratiquant, aborde dans le même sens appelant à une réglementation par Kinshasa.
« L’Etat doit régulariser cette zone. Il faut qu’il ait des mesures prises par notre l’Etat pour bien régler ce problème de prolifération des églises à Kinshasa. Les églises naissent sans que l’Etat puisse les surveiller. Il suffit qu’une personne se réveille d’un bon matin sous prétexte d’avoir une révélation pour commencer à déranger ses voisins soit disant qu’il est appelé par Dieu. On ne comprend pas comment deux églises voisines peuvent avoir un même horaire de culte. Et ce sont les personnes qui vivent aux environs qui subissent cette nuisance sonore. »
Notons que la prolifération des églises à Kinshasa est un fait social majeur, qui témoigne de la dynamique et de la diversité du christianisme rd-congolais, mais qui pose aussi des défis et des risques pour la société et l’État.
CLÉMENT TSHIMBALANGA