A Carthage, le jazz sera à l’honneur du 30 mars au 1er avril

Depuis 2005, la mythique ville de Carthage a lancé son festival de jazz qui demeure une grande référence parmi les évènements culturels en Tunisie. Il est célébré chaque printemps de l’année et est riche en couleurs avec de nombreux artistes en provenance des 4 coins du monde, du 30 mars au 2 avril 2017. Pour cette édition 2017, Scoop Organisation, à travers, Farida Ayari, a accordé une interview à Eventsrdc.com pour toucher encore d’autres jazzmen du monde, singulièrement ceux de la République Démocratique du Congo.

Quelle est la vision de ce festival sur la musique jazz ?

Cette douzième édition est sous le signe de l’innovation avec une décentralisation vers Sousse, la grande ville touristique à 130 kilomètres de Tunis. Trois concerts auront donc lieu dance ville, du 30 mars au 1er  avril, avec respectivement, Ajar’t Band -un duo tunisien composé du percussionniste Med Hatem Hniila et du chanteur Allem Aoun. Ces artistes puisent leur répertoire dans le patrimoine musical tunisien, mais les revisite avec des arrangements modernes.

 

Le 31 mars, l’excellent trompettiste américain Shareef Clayton donnera un concert avec le collectif du jazz club de Tunis. Le même Shareef a déjà fait cette expérience en septembre 2016 pour clôturer jazz à Tabarka et ce fut, une soirée inoubliable pour le public tunisien.

Le 2 avril, la légende du jazz et de la soul musique, Fred Wesley et son groupe Générations se produira à Sousse. Rappelons que Fred Wesley a été durant 15 ans, le directeur musical de James Brown et a composé plusieurs succès du Godfather of soul. Par la suite, il a monté son propre groupe et a intégré dans sa musique le style funk, au point que l’on le surnomme Fred Wesley  » The funkiest trombone ever » (le plus funky des tromboniste).

La deuxième innovation est un concert de rue gratuit sur la principale artère de Tunis, avenue Habib Bourguiba, qui aura lieu le 30 mars, à la veille de l’ouverture officielle de Jazz à Carthage. C’est encore Fred Wesley et son groupe Générations qui animeront cette soirée une grande première pour le public tunisien et pour le jazz à Carthage.

La troisième innovation est le retour des Jazz Club des concerts qui commenceront vers 23h30’ dans un espace dédié où le public pourra écouter de la musique dans des conditions d’un club de jazz le tout premier sera animé par Fred Wesley le 1 avril et le second le 8 avril avec le Kyla Brox Guartet, une chanteuse britannique qui puisse son inspiration dans les musiques noires.

Cette année, qui sont vos partenaires ?

Pour cette année, nous avons encore innové. Car, pour la première fois, suite à l’adoption d’une loi sur le partenariat public-privé, Scoop Organisation a conclu un partenariat avec le ministère des affaires culturelles qui est d’ailleurs, l’initiateur de la décentralisation de jazz à Carthage et du concert gratuit de rue.

Comme tous les ans, nous avons un partenariat avec l’Office National du Tourisme Tunisien et la compagnie aérienne Tunis Air. Enfin, cette année nous nous enrichissons d’un nouveau partenaire privé qui est la banque UBCI, filiale du groupe français BNP -Paribas, dont la Fondation est engagée depuis plus de 20 ans dans le soutien des musiciens de jazz.

La Fondation BNP Paribas soutient aussi Tanjazz et Jazzablanca au Maroc, Saint Louis Jazz au Sénégal et Jazz à Ouaga au Burkina Faso. Enfin, nous sommes également soutenus par Top Net (provider internet) et la chaine de parfumerie Fatales.

Que pouvez-vous dire de la présence de l’artiste tunisien Sabry Mosbah à ce festival ?

Sabry Mosbah est née et a grandi dans une famille de musiciens. Il fait partie de la nouvelle scène musicale tunisienne qui s’est épanouie après la révolution de 2011 avec des sons aux multiples influences, mais surtout des textes revendicatifs qui reflètent les espérances de la jeunesse tunisienne.

À noter que ce jeune musicien et chanteur noir partagera l’affiche avec la grande poétesse américaine du hip hop Akua Naru que nous avons réinvité cette année. Car, il y a 2 ans, en 2016, son concert a eu lieu à guichet fermé. Les thèmes contre le racisme pour l’égalité et le respect des différences sont des thèmes chers au jeune public tunisien.

Comment se présente le programme du festival jazz à Carthage pour cette année ?

C’est un programme d’ouverture qui sera très éclectique qui n’est pas pur jazz, mais qui reflète les musiques appréciées par la jeunesse. Ainsi, aux côtés du Big Band américain Pink Martini, nous aurons des jeunes artistes comme Tom Odell de la Grande Bretagne que certains n’hésitent pas à qualifier de nouveau David Bowie, Morgane Ji qui vient de l’île de la Réunion et Ben L’oncle Soul, le crooner français.

 

Il y a aussi des alternatifs comme le duo français Aaron ou le groupe pop Folk Cocoon. Mais aussi, le pianiste et chanteur italien Raphaël Gualazzi qui vient de participer à l’album  » Disney loves jazz » le groupe espagnol Chamboo, les purs jazzmen autrichien de Mario Rom’s Interzone au total 21 artistes internationaux vont se produire sur la scène de jazz à Carthage du 31 mars au 9 avril (le programme complet est disponible sur le www.jazzacarthage.com).

 

Quels sont les artistes ou groupes africains qui seront présents à ce festival ?

Cette année, nous n’avons pas d’artistes spécifiquement africains, mais des artistes métissées dont les racines se trouvent en Afrique. Tel que Morgane Ji qui vient de L’île de la Réunion, mais il y a deux grands artistes britanniques, Liam Bailey qui est d’origine jamaïcaine et qui avait été découvert par Amy Winehouse et Myles Sanko d’origine franco-ghanéenne. Ils se partageront l’affiche à l’ouverture du festival et l’un et l’autre vont surprendre le public tunisien par leur créativité et leur énergie.

YVES DIBOKO