Port des locks en RDC : « Arrêtez de traumatiser les jeunes », le coup de gueule de Zozo Machine

« Arrêtez de traumatiser les jeunes », Zozo Machine du groupe MPR se rebiffe contre l’interpellation à intervalles réguliers des jeunes congolais portant des dreadlocks. Un message limpide du rappeur aux services de sécurité afin de revoir leur méthode.

Porter des dreadlocks est au-delà d’un simple style, tout un langage, toute une revendication et toute une appartenance. Les cheveux sont ceux qui font de nous des hommes fiers de leur possession capillaire. Porter des cadenettes est une tendance qui traverse les époques et promeut une liberté malgré les stéréotypes de notre société. C’est un style particulier empreint d’une beauté sans commune mesure. En 2019, la Californie a voté une loi qui est entrée en vigueur en janvier 2020 autorisant le port des dreadlocks à l’école et en lieu de travail.

En Rd-Congo, porter des locks est marginalisé et paraît comme un “dérangement” pour les services de sécurité qui ne lâchent pas la grappe aux jeunes. Aussi vrai que cela puisse paraître, ceux qui portent des dreads ne sont pas tous des racailles comme tentent de le faire croire souvent la police. Il en est de même pour ceux qui portent des boucles d’oreilles. Dans ce grand bouillon de jeunes aux cheveux locksés, figurent artistes, DJs, footballeurs…

Inacceptable pour Zozo Machine du groupe MPR qui, via une vidéo, a poussé un coup de gueule contre ce qu’il qualifie de “traumatisme” à l’endroit de jeunes.

« Je fais cette vidéo par rapport au traumatisme que connaissent beaucoup de jeunes à Kinshasa à cause de longs cheveux, de locks et des boucles d’oreilles. Avoir des locks ou mettre des boucles d’oreilles ne signifie pas qu’on est Kuluna. Pourquoi arrêtez-vous seulement les hommes ? N’existe-t-il pas aussi des femmes Kulunas ? Nous sommes choqués », s’est insurgé le rappeur kinois.

Et d’enchaîner : « Au milieu des jeunes que vous étouffez, beaucoup sont footballeurs. Les cheveux, c’est de l’art. Beaucoup parmi eux vous coupent vous et vos enfants les cheveux. Les cheveux, c’est un art. Nul part il est dit qu’avoir beaucoup de cheveux est synonyme d’être un voleur. Ceux qui détournent l’argent du pays sont ceux qui ont les cheveux coupés, ils ne portent pas des locks comme nous, arrêtez de traumatiser les jeunes. »

Un message qui, dit-il, n’est pas dans le but de donner une leçon aux services de sécurité, mais plutôt une demande afin de revoir leur jugement.

CHADRACK MPERENG