« La Rumba : Jury d’immersion », un projet du parcours de Communication visuelle de l’ABA pour réfléchir sur la promotion de la rumba

Enrichir la réflexion pour la promotion de la rumba inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO, poursuivre le combat effréné de son appropriation, tirer profit des bénéfices de l’économie culturelle afin d’arriver à élaborer une charte, tels sont les objectifs du projet « La rumba : Jury d’immersion » qui réunit les étudiants de différentes promotions du département de Communication visuelle de l’Académie des Beaux-Arts à Kinshasa.

La rumba est plus qu’un style, elle est une science, une valeur qui transcende nos clivages. La rumba n’est pas qu’une simple musique, elle est toute une culture qui contribue à la naissance d’autres mouvements comme la Sape. Elle est un héritage qui tient tout son prestige et se réinvente. La rumba de Wendo, Kabasele, Luambo et Rochereau, celle de Longomba et Mangwana, celle de Wemba, Koffi et Ipupa s’appuie sur des valeurs sacrées et son originalité invétérée prouve qu’elle est encore là malgré la vague de nouveaux styles.

En décembre 2021, la rumba a été inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Fruit d’un travail de longue haleine, des plaidoyers menés pour sa reconnaissance par les experts du Comité scientifique qui ont battu en brèche pour cette valorisation, symbole de l’unité et du vivre ensemble.

Pour consolider ces efforts dans la valorisation et la pérennisation de la rumba, le parcours Communication visuelle de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa a mis en place le projet de recherche dénommé « La Rumba : Jury d’immersion » qui réunit différents étudiants créateurs dans le but de réfléchir, proposer et mener des plaidoyers en faveur de ce patrimoine. À l’issue de ce projet, sortiront, selon Serge Nguya -vice-doyen au département de Communication visuelle et coordonnateur adjoint du projet, une charte et un catalogue retraçant le parcours des pères fondateurs de la rumba.

« Le département de Communication visuelle a plusieurs métiers de communication qu’on organise en son sein, partant de la bande dessinée à la production cinématographique. Ainsi, nos étudiants qui représentent un dixième des étudiants que nous avons à l’Académie des Beaux-Arts, vont se livrer à cet exercice pour pondre à la fin une charte de la rumba congolaise ainsi qu’un catalogue retraçant le parcours des pères fondateurs de la rumba et tant d’autres productions qui feront en même temps une promotion sur les métiers de la communication visuelle qui sont organisés ici à l’Académie des Beaux-Arts« , a précisé Serge Nguya.

Mettre en place une industrie de production locale

Le projet « La rumba : Jury d’immersion » est paré à mener des plaidoyers autour de la valorisation de la rumba, mais pas que. L’objectif va au-delà des attentes. 

Alors que la rumba doit participer à l’émergence culturelle, son « économie suppose toute une chaîne des valeurs à travers la commercialisation des œuvres » comme le dit souvent André Yoka. Cette politique salutaire est un moyen de penser aux industries culturelles et créatives.

À travers « La rumba : Jury d’immersion« , l’idée est surtout de créer une industrie de production locale. « Créer ces passerelles entre nos artistes musiciens et nous autres mécènes de la communication scientifique, et nous autres qui sommes producteurs des éléments graphiques pour ensemble mener un plaidoyer pas que pour la rumba, mais aussi pour la mise en place d’une industrie de production locale qui serait juste d’un grand bénéfice par rapport à la communauté« , a souligné Serge Nguya.

Notons que le projet est coordonné par Maître Lema Kusa -peintre, graphiste et enseignant à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Le jury est composé de Henri Kalama -directeur général de l’Académie, Didier Mumengi -parlementaire et écrivain ainsi que Joseph Ibondo -professeur d’université. 

Il sied de souligner que ce projet a pour objectif principal « Faire une vitrine autour du département de la Communication Visuelle et montrer comment les métiers (disciplines) appris peuvent contribuer dans la conception, vulgarisation et la promotion des produits (culture, idéologie, production etc…) et organiser une campagne bien structurée et coordonnée pour une bonne vulgarisation ». 

Il a, entre autres pour objectifs spécifiques : « réunir les scientifiques, les mécènes, les artistes des domaines variés autour du génie créatif congolais (Apprenants du Beaux-Arts) dans une expérience unique de partage et d’agir pour pondre des résultats à même de mener un plaidoyer auprès des autorités sur la mise en place de l’industrie de production locale ; et Mettre nos étudiants en vitrine devant les philanthropes, mécènes, agences et entreprises de production des contenus et ainsi les faciliter l’accès à l’emploi ».

CHADRACK MPERENG