L’audience en appel de l’artiste pluridisciplinaire et directeur de l’espace culturel des Mwindeurs, Malafi Niamba, incarcéré depuis plus de deux semaines, a eu lieu ce lundi 19 août 2024 au centre pénitentiaire de Makala. Le Collectif des Artistes et Culturels (CAC), mené par Roch Bodo, a répondu présent pour soutenir l’un des siens dans cette inculpation sans queue ni tête.
Venu en solidarité pour l’un des leurs, les artistes du Collectif des Artistes et Culturels, accompagnés de leurs avocats, ont fait savoir à la cour d’appel que les faits reprochés aux danseurs défendus par Malafi n’avaient aucun fondement, comme l’indique Teddy Iya, avocat au barreau près de la cour d’appel de la Gombe et avocat de Malafi.
« Aujourd’hui, nous venons de plaider l’affaire au second degré à la cour d’appel de Kinshasa/Matete à l’audience foraine. Nous avons fait savoir à la cour que les infractions contre nos clients n’avaient aucun fondement ; autrement dit, il n’y avait pas de preuves. En droit, on condamne lorsqu’il y a des preuves. Nous avons donc, par le moyen du droit et des faits, avec une jurisprudence abondante, démontré à la cour qu’il était nécessaire d’acquitter nos clients de toute poursuite judiciaire. C’est pourquoi cette affaire a été mise en délibéré et la cour va se prononcer endéans 10 jours. »
Pour Roch Bodo, c’était un devoir pour eux d’être aux côtés de Malafi ainsi que de ces jeunes danseurs et d’obtenir leur libération.
« Il était de notre devoir, en tant qu’artistes, de venir en solidarité à nos collègues qui ont été arrêtés ici à la prison centrale de Makala. C’est pourquoi, dès le lendemain de leur condamnation, nous nous sommes mobilisés pour prendre en charge ce dossier judiciaire afin d’obtenir l’appel, ce que nous avons obtenu. Au final, nous espérons obtenir leur acquittement. En tant que personnes partageant le même métier, il est de notre devoir de nous soutenir tant dans le malheur que dans le bonheur. Aujourd’hui, nous revenons de l’audience en appel ; les avocats ont fait leur travail et maintenant nous attendons que le juge puisse trancher. Nous sommes confiants en la justice et osons croire que Malafi et les cinq danseurs vont recouvrer leur liberté », a-t-il dit.
Pour rappel du trame de cette affaire : Le procureur Jonas Kisubi Bantui Koko a été saisi par un habitant du quartier qui s’est plaint des costumes des danseurs qui faisaient leur vidéo d’exhibition devant le portail de sa voisine. Selon ceux qui ont accusé, les danseurs avaient porté des tenues indécentes.
Les danseurs ont été appréhendés par des hommes en civil qui ont amené ces jeunes au Parquet sans mandat d’arrêt. Malafi, venu pour les défendre, a également été arrêté. Ils ont passé une nuit au cachot du Parquet avant d’être transférés à la prison pour un mois ferme et une amende de 200 000 FC. Parmi les cinq danseurs, il y a trois filles.
PLAMEDI MASAMBA à la prison Makala