30 ans dans l’au-delà et une mémoire toujours aussi immortelle. L’aura, le prestige et l’œuvre immense de la Tigresse aux griffes d’or sont une preuve qu’elle incarnait de son vivant une noblesse hormis son talent hors pair. La ministre de la Culture, Arts et Patrimoines, Yolande Elebe, a profité de cette date, pour rendre hommage à cette icône de la chanson.
En ce jour de septembre, le ciel est dégagé et le soleil accablant pointe le bout de son nez. 10 h 30′, cimetière de la Gombe. La ministre de la Culture, Arts et Patrimoines Yolande Elebe se recueille sur la tombe d’Abeti Masikini, voix mythique de la chanson africaine. Moment marquant d’hommage, de souvenirs et de préservation de la mémoire. Mais aussi celui d’émotion et de bienveillance. Geste de reconnaissance ponctué par le dépôt d’une gerbe de fleurs de Yolande Elebe sur la tombe de la première chanteuse africaine à livrer un concert à l’Olympia.
Pas de prières récitées, mais bien un bref témoignage de Véronique Finant, la sœur de celle qu’on surnommait « Tantine ». De l’émotion saisissante et une fière chandelle à la ministre de la Culture, Arts et Patrimoines pour ce geste.
« Voir le gouvernement se déplacer pour venir l’honorer, ça c’est ma première fois. Toute la famille, nous remercions la ministre de la culture pour ce geste », a-t-elle déclarée.
Après le cimetière de la Gombe où le recueillement et le dépôt de gerbe de fleurs n’auront duré qu’un quart d’heure, Yolande Elebe et sa procession prennent le chemin du retour au cabinet. À leur arrivée, le son du piano aux rythmes des chansons d’Abeti Masikini résonne. Quelle déférence ! Quelle classe ! Yolande Elebe, ses membres du cabinet, la famille Finant, les journalistes et autres invités prennent la direction de la salle de conférence.
Une commémoration aussi bien artistique que scientifique
Dans la salle de conférence du ministère de la Culture, Arts et Patrimoines, les chaises sont placées en rang d’oignon. Un écran plat diffuse un reportage sur l’héritage musical d’Abeti Masikini. À côté, des affichettes de « Tantine » sont placardées sur les murs. Des étoiles plein les yeux, l’assistance a fière allure de se remémorer les qualités de cette grande artiste.
L’allure est bon enfant et sympathique. Yolande Elebe s’improvise même en maîtresse de cérémonie et ouvre les débats. Mais quelle élégance ! Une décontraction et des sourires illuminent ce moment marquant en mémoire d’une artiste de talent et d’une femme de poigne, véritable figure charismatique.
Au-delà d’une célébration de ces 30 ans de la disparition d’Abeti, cette journée du 28 septembre 2024 aura été une occasion pour discuter autour des droits d’auteur, notamment de l’exploitation des œuvres des artistes décédés. Des pistes de solution ont été données sur comment valoriser leurs répertoires avec notamment le renforcement de la gestion transparente des œuvres, la transposition de différentes anciennes œuvres dans les supports numériques et la sensibilisation des héritiers.
« C’est ainsi que nous avons voulu le faire dans le format que vous voyez aujourd’hui. Je vous remercie d’être venus pour commémorer et célébrer la vie d’Abeti, sa carrière et tout ce qu’elle a fait dans notre pays. Pour faire en sorte qu’on ne l’oublie jamais. Nous voulions une commémoration et nous voulions que cela soit ludique, parler aussi des droits d’auteur. Il est important que les familles des artistes connaissent la loi pour préserver l’héritage qu’ils ont », a souligné Yolande Elebe.
Une marque de reconnaissance envers une artiste qui aura influencé une ribambelle des hommes et des femmes et dont l’œuvre est restée immortelle.
CHADRACK MPERENG