La poésie est là, insubmersible. Écouter Youssoupha, c’est construire une cathédrale de savoirs et de valeurs. En plus d’être une voix “bibliothèque” aux principes sacrés dont les boulimiques mélomanes avertis de notre société raffolent, le rappeur est un véritable patriarche de foyer, conseiller et protecteur pour ses deux enfants Malik et Imany à qui il donne tout son amour en chansons. Dans « Mon Roi » et « Dieu est Grande », diptyque mémorable en hommage à sa progéniture, Youss s’adresse à tue-tête à ses lingots d’or, ses amis et toute sa vie.
Il est un inimitable lyriciste, artiste dans l’âme et voyageur spirituel dont la grâce du sens enveloppe la sainte écoute par sa connaissance logique. Le moins qu’on puisse dire est que Youssoupha a une sagacité onctueuse dont le motif d’une culture poussée ne se dissout pas dans ses titres. Il porte aussi bien engagement et authenticité que rigueur et valeur.
Tel un homme vénérable, le rappeur revendique une réputation soluble et incorruptible depuis des années sur la scène du rap. Comme en musique où il est un modèle pour des milliers de jeunes, Youssoupha est aussi un exemple à suivre pour sa petite famille dont ses enfants Malik et Imany. Il sait leur parler de l’intellectualité, mais aussi de la rue. Cette dualité lui permet de jeter des bases solides sur des futurs citoyens du monde, mais surtout ceux qui vont conserver leur fierté à travers leur culture.
Un amour de famille
Après “Mon Roi” sorti en 2021 extrait de son album Neptune Terminus, titre dans lequel il s’adresse à son fils Malik, Youssoupha, en fervent géniteur affectueux, est revenu à la charge pour cette fois s’adresser à sa fille Imany dans “Dieu est Grande”, chanson dévoilée vendredi 10 janvier 2025.
Écrivant en lettres d’or son rôle capital de père, Youss oscille dans ce nouveau titre entre paternité, tendresse, fierté, assumation et tradition. On sent un père qui laisse un bel héritage : l’éducation à sa fille en des termes protecteurs et encourageants question de garder intacte la flamme de valeurs qui brûle en sa petite dynastie.
L’amour rime tout de suite avec affection et rigueur. Youssoupha connecte le passé au présent à travers les grand-mères de sa fille qui ont fait preuve de bravoure et d’élégance. “Dieu est Grande”, c’est surtout une adresse face aux codes imposés et aux jugements du monde. Youssoupha exhorte sa fille à s’accepter telle qu’elle est. Le but n’est pas de donner une leçon de moralité mais de façonner celle, qui plus tard, fera face aux dictatures et à la cruauté civique de l’humanité.
Un titre que nous vous recommandons.
CHADRACK MPERENG