Malgré son fort potentiel économique, la République Démocratique du Congo rencontre des obstacles majeurs qui l’empêchent d’accéder à des plateformes de paiement internationales comme PayPal. Ces restrictions sont principalement dues à des réglementations contraignantes, mais aussi à des lacunes dans les infrastructures financières et à l’absence de partenariats efficaces avec les institutions bancaires locales.
L’accès à des solutions de paiement internationales constituerait une avancée significative pour l’économie rd-congolaise. Cela renforcerait la compétitivité des entreprises locales sur le marché mondial, améliorerait leurs marges bénéficiaires et favoriserait leur croissance. Pourtant, l’accès à PayPal et à d’autres plateformes de ce type reste limité en RDC.

Selon Grace Wilfried Monzele, expert en questions bancaires, plusieurs facteurs expliquent cette exclusion. La réglementation stricte sur les transactions transfrontalières vise à limiter la fuite des devises, tandis que le système bancaire rd-congolais n’est pas encore totalement aligné sur les normes internationales. De plus, le pays est confronté à un risque élevé de cybercriminalité, ce qui inquiète les acteurs financiers. Grace Monzele précise que PayPal ne collabore qu’avec des institutions capables d’assurer la conformité de ses transactions.
Parmi les obstacles majeurs, on trouve les restrictions sur les changes, qui contrôlent strictement la sortie de devises. Les normes KYC – Know Your Customer – et AML – Anti-Money Laundering – sont également exigeantes, et l’absence d’un système d’identification numérique fiable complique la mise en conformité. Le cadre juridique pour les fintechs reste flou, rendant difficile l’entrée de plateformes étrangères sur le marché rd-congolais.

Les infrastructures bancaires ne sont pas encore prêtes à accueillir ces plateformes. Peu de banques locales sont connectées aux réseaux internationaux, et les transactions entre banques et services de mobile money demeurent complexes en raison d’un manque d’interopérabilité. De plus, l’open banking est encore peu développé, ce qui limite l’adoption des API ouvertes.
Défis et opportunités pour la Rd-Congo
Cette situation a des conséquences notables pour les entreprises et les particuliers. Comme l’indique Monzele, les PME, les freelances et les acteurs du e-commerce sont pénalisés par cette situation. « Ils trouvent difficile de vendre à l’international ou de recevoir des paiements, souvent contraints de recourir à des solutions alternatives coûteuses », a-t-il dit.
Cependant, malgré ces défis, des évolutions sont possibles. La Banque Centrale du Congo – BCC -travaille sur un cadre légal pour les fintechs, et des progrès sont réalisés en matière d’identification numérique avec l’ANIP.

Il existe également des opportunités pour les plateformes de paiement en RDC, notamment grâce à la montée en puissance des fintechs locales, qui pourraient faciliter l’intégration de solutions telles que PayPal. La demande pour des paiements internationaux est en forte croissance.
Pour avancer, Monzele souligne l’importance de favoriser le dialogue entre PayPal et la BCC, de promouvoir l’usage des cartes bancaires, et de soutenir l’innovation locale. Rendre PayPal accessible en RDC pourrait avoir un impact direct sur l’économie locale, en dynamisant les PME, les freelances, et en stimulant l’e-commerce ainsi que le secteur fintech.
GLODY NDAYA