Avec l’essor de l’internet et sa montée en flèche, tous les secteurs de la vie quotidienne ont connu une sorte de révolution. Les choses ont bougé. Elles ont changé. Dans le secteur musical, l’on est tourné vers la commercialisation et l’audition des chansons via internet. Les musiciens rd-congolais ne sont pas restés à la traine. Ils s’y sont mis et vendent leurs œuvres sur internet en dépit du fait que le coût de connexion à internet au pays de Lumumba est excessif. Initiateur de Baziks, plateforme de téléchargement et de vente de musique en ligne, Baya Ciamala s’est donné de scruter le secteur du cyber musical en Rd-Congo.
A son avis, le Congo a un gros potentiel dans la vente de musique en ligne, le pays comptant près de 10 millions d’internautes. « Le congolais dépense environs 1$ par mois pour se connecter à internet. Et, on sait que le Congo est une terre de la chanson -si je dois reprendre l’expression empruntée du livre du même nom écrit par Manda Tchebwa-. Suite à ce constat, on a raison de croire que le marché existe bel et bien, mais cela nécessite une vraie stratégie pour un bon time to market », a-t-il analysé, s’affichant tout de même conscient du fait que les disciples d’Orphée font de bonnes affaires grâce aux concerts. « Il est vrai que les artistes dans le monde entier font des bonnes entrées grâce aux concerts, encore faut-il être dans un bon réseau ou avoir une équipe efficace capable de vous trouver des dates », a-t-il reconnu. Et d’estimer: « si des grandes stars sortent des albums, c’est parce que le marché existe ».
A l’en croire, l’existence de ce marché est à même d’entraîner l’épanouissement social des musiciens. « Si cela a été possible dans les années 7080, à combien et plus forte raison cela peut l’être aujourd’hui au regard des outils juridiques et technologique dont nous disposons? », s’est interrogé Baya. Selon le constructeur de l’application Baziks, cet épanouissement dépend de la prise de conscience des enjeux et de la mise en commun d’une vision cohérente des objectifs que les artistes et tous les intervenants de la filière des industries culturelles et créative auxquelles la musique est rattachée, se donnent pour aboutir à cet épanouissement social.
« La problématique centrale ici, c’est d’abord la question du statut d’artiste qui pourrait lui permettre de bénéficier d’une protection sociale. Ainsi que le respect et une bonne administration des droits d’auteurs et des droits voisins, parce que l’exploitation d’une œuvre génère du revenu profitable à tous et même à l’Etat », a-t-il précisé, non sans marteler: « sans le respect des droits, notre industrie musicale ne sera pas compétitive et les majors comme Sony Music et Universal ne viendront pas ».
CINARDO KIVUILA