Étant parmi les artistes rd-congolais qui suivent de près le fonctionnement de l’Organisation internationale de la francophonie – OIF – et de ces différentes activités, l’écrivain, poète, slameur, opérateur culturel et Initiateur du mouvement littéraire « Les Révoltés de la plume », le rd-congolais Harris Kasongo nous a accordé cette interview exclusive pour décrier au nom de son groupe, la léthargie des autorités rd-congolaises par rapport aux des IXes Jeux de la Francophonie prévus à Kinshasa en 2021. Il souhaite qu’aussitôt investit le Premier Ministre rd-congolais Sylvestre Ilunga Ilunkamba mette en place un comité organisateur national qui travaillera nuits et jours sur l’organisation et la réussite de ce grand rendez-vous des acteurs du monde francophone de toute la planète. « Nous n’aurons pas des excuses à présenter à l’opinion. Mettons-nous au travail », a dit Harris Kasongo.
La Rd-Congo abritera les prochains Jeux de la Francophonie en 2021. Qu’est-ce que les autorités rd-congolaises doivent-elles faire pour réussir l’organisation ?
Nous tenons tout d’abord à réitérer nos remerciements à son Excellence Monsieur le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshisekedi Tshilombo, pour avoir accepter de donner à la RDC, un nouveau visage au sein de l’espace francophone, en acceptant d’organiser ces 9è jeux de la Francophonie, qui pour nous représente une bataille gagnée dans notre combat pour la Francophonie.
Les autorités congolaises sont invitées à se mettre déjà au travail car les délais impartis sont trop courts. L’hôtel de ville a annoncé l’aménagement de la Fikin qui abritera le village de la Francophonie mais aucun signe n’est donné jusque-là. Il va falloir mettre en place le Comité national d’organisation de ces jeux, avant la tenue du prochain Conseil permanent de la Francophonie prévu en fin octobre 2019.
Au niveau de notre mouvement, nous avons déjà commencé à sensibiliser la population sur l’appropriation de ces jeux.
A 23 mois de l’événement, la Rd-Congo pourra-t-elle réunir le conditions nécessaires à l’organisation ?
Il est vrai que beaucoup d’observateurs doutent encore de l’effectivité de ces jeux ou de la réussite totale de cette organisation en RDC, mais il nous faut un dépassement, pas seulement au niveau des infrastructures. Il faudrait préparer les athlètes et les artistes pour espérer obtenir des nombreuses médailles à ces jeux. Seulement nous disons ici que nous n’avons pas besoin d’être complaisant.
Ces jeux offrent une opportunité à la jeunesse de la Francophonie à se faire valoir davantage, et promeut la langue française entre autres, ils permettent de renforcer les liens de fraternité qui unissent les peuples de la francophonie.
La Secrétaire Générale de l’O.I.F. met un accent particulier sur la jeunesse qui est l’avenir de la Francophonie, cela me rappelle également le Premier ministre canadien Justin Trudeau lors du sommet d’Erevan, qui parlait de la jeunesse comme « moteur de la Francophonie »
À combien pouvez-vous évaluer le coût global d’organisation de ces Jeux ?
A ce stade, nous ne pouvons pas chiffrer exactement le coût des jeux. Néanmoins, il faut compter plus d’une dizaine de millions de dollars comme budget sommaire, à l’image des derniers jeux de la Francophonie en Côte d’Ivoire en 2017. Mais c’est un budget qui pourra être majoré par le comité qui sera mis en place. Vous vous souviendrez que si le Canada a lâché l’organisation de ces jeux, c’est justement à cause d’un budget huit fois plus cher présenté par le comité d’organisation, alors que le budget initial était à peine de 15 millions de dollars canadiens.
Entre une agence événementielle et le gouvernement à travers les ministères de Culture et Sports, à qui aimeriez-vous voir confier l’organisation de ces Jeux ?
L’organisation des jeux concernent d’abord un État. C’est l’État Congolais qui va organiser, mais peut associer des mains expertes œuvrant dans le domaine de l’évènementiel. Ce n’est pas mauvais.
Bien plus, l’Organisation internationale de la Francophonie va aussi se mettre à profit pour la réussite de cet évènement qui contribue au rayonnement de notre prestigieuse institution, en manque de visibilité.
Souhaiteriez-vous être membre du comité organisateur des Jeux de la Francophonie de Kinshasa ?
« Ce qui est fait pour nous, que d’autres ont décidé sans nous, en réalité, est contre nous, soyons des êtres actifs » dixit Nelson Mandela. Nous sommes prêts à apporter notre modeste contribution pour la réussite de ces jeux, car, nous avons milité pendant plus d’une décennie, et nous continuons à militer pour la Francophonie, à travers nos activités, sans subvention d’ailleurs. Même après les jeux de la Francophonie, nous continuerons à travailler. Notre combat pour la Francophonie est la littérature qui est un combat permanent.
Au sujet de cet événement, avez-vous un message pour la population rd-congolaise ?
Nous demandons à la population congolaise et spécialement la jeunesse congolaise de s’approprier ces jeux, de se préparer à accueillir ces jeux à bras ouverts et de se mobiliser pour la réussite de ce grand rendez vous sportif et culturel.
Nous invitons aussi les peuples de la Francophonie à se joindre à nous pour fêter avec nous comme l’a dit Louise Mushikiwabo à l’ouverture de l’assemblée générale des parlementaires francophones à Abidjan en juillet dernier: « je suis pour une francophonie des populations ». C’est la Francophonie des peuples que défend le mouvement littéraire « Les Révoltés de la plume ».
En quelques phrases, définissez-nous votre mouvement littéraire ?
« Les Révoltés de la plume » régroupe en son sein des écrivains, poètes, slameurs, chercheurs, et autres amoureux du livre autour d’une littérature de proximité et une Francophonie des Peuples.
CINARDO KIVUILA