A Kinshasa comme partout en République Démocratique du Congo, les Personnes vivant avec handicap -PVH- sont victimes de discrimination et de plusieurs autres traitements qui ne favorisent pas leur épanouissement. La situation inquiète au point que des ASBL et ONG ont été créées pour militer en faveur des PVH. Dans ce lot, nous retrouvons « Action Handicap Zéro », coordonnée par la journaliste de la radio « Top Congo FM », Sergine Rehema, connue sous le pseudonyme de Gino. En prévision de la Journée internationale des PVH, Gino et sa structure envisagent sensibiliser sur la convention internationale portant promotion des droits des PVH. « Nous comptons aussi mener un plaidoyer auprès du Parlement pour l’adoption de la proposition de loi portant protection et promotion des droits des PVH », a-t-elle annoncé lors d’un entretien avec Eventsrdc.com.
Vous êtes coordonnatrice de l’ASBL « Action Handicap Zéro ». Quelle lutte menez-vous à travers cette structure ?
Dans «Action Handicap Zéro», nous militons pour une société où tous se sentent égaux. Une société où toute personne doit apporter sa pierre pour bâtir notre cité. Il est question ici d’amener les uns -valides- à considérer les autres -Personnes vivant avec handicap- comme eux et vice versa.
Qui peut-on considérer comme handicapé ?
Par définition, un handicap est une insuffisance. Cet handicap peut être physique, mental ou autre. Mais, ce terme a toujours prêté confusion dans le chef de ceux qui l’utilisent. Chez certains, le mot handicap ou handicapé fait automatiquement référence à une personne qui boîte, qui ne sait parler ou qui ne voit. Or, on peut avoir ses deux jambes sur terre ou avoir ses beaux yeux pour voir ou encore savoir parler, mais on a un handicap sur la façon de vivre dans la société. Manquer la sagesse est un handicap, mal se comporter l’est aussi. Les exemples sont légions et plus nombreux qu’un handicap physique ou un déficit de vision.
Quel secteur de la vie est la principale cible de votre action ?
Je sensibilise tout le monde (personnes dites valides et non valides) pour un monde meilleur, pour une société où tous se sentent égaux. Nous devons nous considérer égaux. Pas de discrimination.
Que faites-vous concrètement pour l’avènement de ce monde meilleur ?
Notre action est continuelle. Elle est plus menée dans les médias et dans les réseaux sociaux. En marge de la journée du 3 décembre, -célébrant la Journée Internationale des PVH, ndlr-, nous allons sensibiliser sur la convention internationale portant promotion des droits des personnes vivant avec handicap. Nous comptons aussi mener un plaidoyer auprès du Parlement pour l’adoption de la proposition de loi portant protection et promotion des droits des PVH.
Avec quels moyens financiers et matériels menez-vous ce combat ?
Des moyens. C’est là, le plus grand problème. Jusque-là, nous travaillons avec des moyens de bord… des petits moyens issus de nos propres ressources alors que le travail à faire est tellement énorme. Nous en appelons à un grand soutien de la part de ceux qui pensent que notre combat est louable. Je travaille avec la majorité des collègues journalistes, mais aussi d’autres personnes qui ont accepté de mener ce combat avec moi. Nous lançons un appel à toute personne qui veut bien nous accompagner de nous contacter au +243819203687 ou au +243842292939.
Un conseil aux parents qui refusent de scolariser leurs enfants vivant avec handicap ?
Le conseil est de voir, aujourd’hui, ces hauts cadres qui sont des personnes en situation d’handicap. Ils ont progressé dans la vie grâce aux études. Un enfant handicapé est un enfant comme tout autre. Le scolariser reste un droit. L’instruction fera de ces enfants des hommes et femmes respectueux dans la société. Cette instruction fera en sorte qu’ils participent à la gestion de la cité (bien que là aussi, il y a un autre combat à mener).
Que dites-vous alors aux chefs d’entreprises qui rejettent les dossiers des PVH ?
Aux chefs d’entreprises, je demande de considérer plus la tête (les connaissances, la maîtrise du domaine) et non de ne se tenir qu’au physique. Ne dit-on pas que l’apparence a souvent été trompeuse?
CINARDO KIVUILA