« Renforcer les compétences des jeunes magistrats de siège en matière de rédaction et d’argumentation des jugements », tel est l’objectif d’un séminaire de perfectionnement organisé, du jeudi 14 au vendredi 15 juillet 2016, par l’Association des Jeunes Magistrats du Congo -AJMC sous la supervision du Conseil Supérieur de la Magistrature, à la salle de conférence Les délices du Palais et animé avec dextérité par le Conseiller à la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete, Félix-Willy Mfutu Bolenge.
Durant ces deux jours, des juges des Tribunaux Grande Instance, Tribunaux pour Enfants, Tribunaux du Travail, Tribunaux de Commerce et Tribunaux de Paix de la ville de Kinshasa ont été conviés à une remise à question de leurs connaissances sur la problématique de la rédaction des jugements.
Employant la dialectique participative, le Conseiller Félix-Willy Mfutu –présent dans la Magistrature depuis 1989- a, pendant son exposé, amener son auditoire à l’analyse-critique de certains faits usuels de la Magistrature et autres publications scientifiques des doctrinaires de renom eu égard des textes de loi existants. Partage d’expériences, conseils, etc., ont appuyé les enseignements de ce routier de la Magistrature afin de dissiper les zones d’ombre de ces juges autour de la problématique de la rédaction des jugements. Succinctement, l’orateur et son auditoire ont échangé, durant les deux jours, notamment autour des généralités sur le jugement, du style des jugements, des règles de la rédaction d’un jugement et des vices pouvant affecter le jugement. Loin d’en faire une rencontre purement théorique, Félix-Willy Mfutu Bolenge a clôturé ses enseignements par des travaux pratiques (étude des cas sur le défaut de motivation dans la jurisprudence rd-congolaise) pour s’assurer du niveau d’appréhension et compréhension de ces magistrats de siège.
Au terme de ce séminaire, la Présidente et Représentante légale de l’Association des Jeunes Magistrats du Congo -AJMC, Marie-Lydie Ngalula Makelele ne s’est pas empêchée d’exprimer son satisfaction, au micro d’Eventsrdc.com -Leader des Événements et des Interviews, quant à la qualité des enseignements et du déroulement de l’activité. « Durant la formation, tout le monde était impliqué, tout le monde était motivé à poser des questions pour connaître et savoir. Vraiment, nous avons beaucoup appris de ce séminaire. Et, le formateur a été aussi au-delà de nos attentes dans ses enseignements », s’est-elle réjouie.
A en croire la Présidente de l’Association des Jeunes Magistrats du Congo -AJMC, les différentes formations organisées par sa structure viennent répondre un besoin qui se fait sentir dans la Magistrature. « Avec les récentes affectations du mois de mai 2016, bon nombre des magistrats du parquet surtout les jeunes ont été envoyés à la Magistrature de siège. Il se fait sentir un besoin de formation de ces jeunes magistrats par rapport à leurs nouvelles charges », a-t-elle expliqué.
Selon cette juge du TRIPAIX-Gombe, cette formation qui n’est qu’une première de la série, vient donc à ce besoin en attendant la construction de l’École Nationale de Formation du Personnel Judiciaire en plein chantier. Déjà, le Droit -OHADA est retenu par l’Association des Jeunes Magistrats du Congo -AJMC pour faire l’objet de la prochaine formation.
Il sied de noter que l’Association des Jeunes Magistrats du Congo -AJMC a été en janvier 2015. Elle est née du constat que les jeunes magistrats rd-congolais ne sont pas dotés d’une structure collective leur permettant de débattre, de réfléchir, de douter et de faire entendre leur voix au sein de la Magistrature et dans le débat public.
L’AJMC évolue en 4 pôles d’action dont le perfectionnement des jeunes magistrats par la formation continue; le respect des normes déontologiques applicables aux magistrats; les réflexions sur les pratiques quotidiennes et les réformes de la justice ainsi que la communication et à l’éducation civique. Tenez, l’Association des Jeunes Magistrats n’est pas un apanage de la Rd-Congo. Il existe aussi des AJM dans d’autres États du monde tels qu’en France, au Québec, en Tunisie, au Mali, etc.
DEO KOKOLO