Apple dans le viseur : la RDC dénonce l’utilisation de “minerais de sang”

Aujourd’hui, plusieurs rd-congolais utilisent un iPhone d’Apple, qui a vendu près de 234,6 millions d’unités de smartphones en 2023. Pour ce qui est du chiffre d’affaires, au quatrième trimestre de l’année fiscale 2023, Apple a enregistré un chiffre d’affaires de 89,5 milliards USD.

Ces téléphones, souvent accompagnés d’AirPods ou de powerbanks appréciés par les rd-congolais, contiennent des minerais pillés dans le sous-sol de la République Démocratique du Congo. C’est dans ce contexte que la RDC a porté plainte contre Apple en France et en Belgique, accusant le géant technologique d’utiliser des « minerais de sang » issus de l’exploitation illégale dans l’est du pays.

Une chaîne d’approvisionnement barbare

Selon les plaintes déposées avec le soutien des cabinets Amsterdam & Partners et Bourdon & Associés, Apple serait impliquée dans un réseau complexe de blanchiment de minerais. Ces minerais, extraits dans des conditions d’extrême violence et en violation des droits humains, alimenteraient les conflits armés dans la région.

Les avocats de la RDC dénoncent des pratiques commerciales trompeuses de la part d’Apple, qui présente une image de transparence fallacieuse. Les plaintes soulignent que l’entreprise, en utilisant ces minerais, contribue indirectement à financer les groupes armés responsables de ces atrocités.

Un appel à la responsabilité

Les avocats de la RD-Congo ont également saisi la Commission européenne, appelant à une action concertée pour mettre fin à ces pratiques illégales. Ils insistent sur la nécessité de renforcer la responsabilité des entreprises multinationales dans leurs chaînes d’approvisionnement.

Un premier assaut

Cette action en justice marque le début d’une longue bataille juridique. Robert Amsterdam, l’un des avocats de la RD-Congo, a qualifié ces plaintes de « première salve ». Il a souligné la responsabilité d’Apple, une entreprise pesant plusieurs milliers de milliards de dollars, qui ne peut ignorer les conséquences de ses actes.

Les fondements de l’accusation

Les accusations du pays de Lumumba s’appuient sur des rapports d’organisations internationales, notamment ceux des Nations unies et de Global Witness, qui ont documenté les réseaux de pillage et de blanchiment de minerais en sol rd-congolais. Ces rapports montrent clairement le lien entre l’exploitation illégale des ressources naturelles et les conflits armés dans la région.

Alors que la guerre à l’est du pays est dénoncée avec force par les médias rd-congolais et le gouvernement, le front judiciaire s’attaque à placer tous les acteurs directs ou indirects face à leurs responsabilités, notamment les entreprises multinationales et diverses firmes qui, en achetant sans traçabilité les minerais dans cette zone du grand lac, pourraient contribuer à l’effort de guerre des rebelles agresseurs de la RDC.

PLAMEDI MASAMBA