Leader de Brom Touch -groupe d’artistes rappeurs et danseurs évoluant dans la ville de Kisangani située au nord-est de la République Démocratique du Congo, NB Pro One nous a accordé une interview où il passe en revue la situation du rap dans ce coin et présente sa structure artistique ainsi que ses perspectives. Positif, NB Pro One tient avec le concours de ses collègues de conquérir toute la RDC et le reste du monde. « Ici à Kisangani, certains jeunes talents se battent pour donner le meilleur d’eux-mêmes afin de se faire consommer et cela nonobstant un sérieux problème des moyens qui se posent », a-t-il déclaré.
En quelques phrases, parlez-nous de Brom Touch ?
Brom Touch est un groupe de cinq artistes vocalistes principales dont Dan Dur, Mrs, Gameston, Spirit et NB Pro one.
C’est depuis septembre 2015 que nous nous sommes lancés dans cette aventure et nous avons sorti sept chansons version audio et deux clips (Snich et Malembe). Le groupe est aussi composé d’un comité de quatre membres qui organisent les affaires administratives, financières et parfois matérielles et d’un beatmaker.
Que signifie Brom Touch ?
Brom Touch est un qualificatif tiré de deux mots, BROM qui est un jargon des jeunes de Kisangani pour signifier BOYOMA et TOUCH, un mot anglais qui signifie la touche. Bref, Brom Touch signifie la touche boyomaise.
Comment s’est déroulé votre concert du 12 février 2017 à Kisangani ?
Notre concert du 12 février 2017 au café français s’est bien déroulé. Le show était au top avec les matos de qualité et un grand public. Mais quelques temps après, le propriétaire de l’espace nous a fait une crise d’incompréhension pour dire qu’on devrait arrêter le spectacle, et le concert a été interrompu. Le public qui était sur le lieu et une foule des personnes qui achetaient déjà les billets dehors, eux tous n’ont pas voulu partir et ils se sont mis à chanter « Toko kende te !!! Toko lala awa !!! ». Pour dire qu’ils voulaient que le show continu. Une revendication qui n’a pas été prise en considération par le boss du lieu.
Que prévoyez-vous pour le reste de cette année 2017 ?
Pour le reste de cette année, nous comptons d’abord sortir un single « Tembe » dont le shoot du clip se prépare déjà. Il est produit par le label Mental Engagé et d’autres chansons qui seront connues plus tard.
Il est à noter que pour cette année avec le label Mental Engagé, nous allons plus miser sur des prestations scéniques. Question de remuer le mouvement hip-hop dans la ville de Kisangani.
C’est qui votre producteur ?
Actuellement, nous somme produit par le label Mental Engagé.
Comment se comporte le rap à Kisangani et ses environs ?
A Kisangani et ses environs, le rap cherche à sortir d’un trou qu’il s’est lui-même plongé. Certains jeunes talents se battent pour donner le meilleur d’eux-mêmes afin de se faire consommer et cela nonobstant, un sérieux problème des moyens qui se posent.
Il faut aussi souligner qu’il y a beaucoup d’anti-valeurs qui sont dans le truc. Ce qui fait que certaines personnes puissent avoir des jugements néfastes pour ce qui concerne l’évolution du rap.
Vivez-vous de cet art ou c’est juste une passion ?
Jusque-là, nous ne gagnons pas grand-chose financièrement de cet art. Nous pouvons dire que nous le faisons comme passion, mais vu que nous avons du cran qu’il faut et que nous y travaillons durement, nous comptons pouvoir en faire notre métier pour qu’enfin nous vivions de cela.
CINARDO KIVUILA