Développeur autodidacte et CEO de Simulator One Cloud, Herdys Kanyonga est ce jeune rd-congolais qui a crée l’assistant virtuel appelé « Simone », capable de transformer les questions simples des abonnés ou des clients d’une entreprise, d’une église, d’un restaurant et autres en réponses faciles en moins de 10 secondes, grâce à des codes placés sur le Messenger et/ou le site web d’une structure. Après plusieurs tests réussis, le chatbot made in DRC par Herdys est prêt à la commercialisation pour palier aux retards de réponse que connaissent les organisations oeuvrant en République Démocratique du Congo et à travers le monde. « Nous devons concevoir des programmes en fonction de ce que veulent les gens et non le contraire. Nous espérons y arriver avec Simone », a avancé Herdys Kanyonga.
Après plusieurs formations en ligne, vous aviez conçu plusieurs logiciels entre autre celui qui vient en appui aux call center et au Community Manager. Quelles sont ses spécificités ?
Essayer de contacter une entreprise, un restaurant ou une église aujourd’hui ; essayer de poser votre question sur leur Messenger ou leur site web, certes, ils vont vous répondre, mais avec des heures voire des jours de retard et parfois même, ils ne répondent pas. Bien sûre qu’il y a de ces questions qui nécessitent absolument une réponse humaine mais, pour des requêtes simples comme avoir une adresse, un numéro, connaître le programme des cultes d’une église, combien coûte un plat dans un restaurant, etc. L’être humain n’est pas obligé d’attendre deux jours pour cela.
L’aide que nous apportons est un assistant virtuel installé dans Messenger qui répond en moins de 10 secondes 24h/24-7j/7 à des questions simples sur un établissement abonné à notre service. Nous pouvons aussi en concevoir un sur mesure à un établissement sur son Messenger et son site web. Simone transforme les questions simples de ces utilisateurs en intension, extrait les mots importants, en découvre le sens puis trouve la meilleur réponse possible dans sa base des données, en moins de 10 secondes. Ils n’ont pas à installer une application, ils ont juste à entamer une conversation sur Messenger et commencer à discuter comme avec un ami. Messenger a plus d’un milliard d’utilisateurs et c’est là que les entreprises sont. Nous avons donc pensé que c’est la meilleure plateforme pour nous de commencer.
Ne craignez-vous pas d’instaurer des frustrations et des tensions socio-professionnelles avec ce logiciel très proche de l’homme ?
Non. Nous n’avons encore la technologie qui permet aux ordinateurs d’être totalement autonome. L’humain a encore sa grande place aujourd’hui. L’objectif n’est pas de remplacer l’humain mais, de concevoir des systèmes qui facilitent la tâche aux humains. Si les algorithmes d’apprentissage nous permettent d’atteindre cet objectif nous l’utiliserons, ce qui est le cas. La technologie n’est pas une fin en soi mais un moyen. Nous restons dans des domaines bien spécifiques limités à des questions pas très compliquées sinon le programme ne comprend pas et vous demande de poser différemment votre question. Avec les systèmes d’apprentissage le programme s’améliore avec l’expérience. Etant donné que la durée de connexion à chaque application baisse et que les applications de messagerie sont les plus utilisées, il est essentiel de concevoir des programmes simples qui répondent aux besoins des gens en très peu de temps.
Que doivent faire les entreprises commerciales, églises, restaurants et autres organisations qui veulent l’acheter pour améliorer leurs services ou rendements quotidiens ?
Ils peuvent nous contacter au +243 994431706 pour une démo. Ensuite, nous aurons à discuter pour la suite.
Le monde avance. La technologie aussi. Comment définissez-vous l’intelligence artificielle ?
C’est une science qui consiste à faire reproduire certaines facultés de l’intelligence humaine à des machines. Comme voir, entendre, comprendre, parler, apprendre, etc. Je vais insister sur apprendre car ces systèmes s’inspirent de la façon dont les humains apprennent, à partir d’exemples. On peut programmer un ordinateur à identifier un chat mais le problème c’est qu’il y a une grande variété des chats, de couleur différente, des images des chats qu’on peut voir en entier ou en partie et il sera impossible à l’ordinateur de se retrouver. Alors pour qu’un ordinateur reconnaisse un chat dans une image ou une vidéo, on lui fournit des milliers d’exemples où on lui dit ceci est un chat. Si on lui donne suffisamment d’exemples, avec des bons algorithmes d’apprentissage, l’ordinateur sera capable de reconnaitre n’importe quelle image de chat même s’il ne l’a jamais vu.
Pouvons-nous en parler en République Démocratique du Congo ?
Oui. Plus ou moins avec les robots de circulation même s’ils seraient encore très cryptés et qu’il y a encore beaucoup à améliorer. Mais par rapport à ce qui se passe ailleurs, la RDC est quasiment inexistante. La France vient d’investir des milliards de dollars pour la recherche dans le domaine. Ils ont la chance d’être très bon en mathématique. Mais la plus part de leurs meilleurs chercheurs sont partis aux Etats-Unis d’Amérique où chaque jour, il y a des innovations les permettant de se maintenir comme première puissance mondiale. Du coup, quand l’Amérique autorise la circulation d’une quantité limitée des voitures autonomes (qui se conduisent toutes seules), la France commence à investir là-dessus et la RDC s’interroge sur la machine à voter ou pas.
Quelle est sa place dans le développement du pays ?
L’Intelligence Artificielle est comme de l’électricité. Elle impacte tous les domaines. Elle permet à chacun d’entre nous de vouloir faire avec ce qu’il veut. Elle n’est pas visible, mais elle est partout sur le web. Ce que vous voyez sur votre fil d’actualité de Facebook par exemple est choisit par une Intelligence Artificielle en fonction de votre comportement sur les réseaux.
En ce qui nous concerne, nous nous en servons pour améliorer la compréhension du langage naturel par des machines. Nous pouvons l’utiliser dans le domaine de la santé pour prédire des épidémies grâce à l’analyse des données. Elle peut analyser les images mieux qu’un radiologue, etc. Avec de la data, nous pouvons apprendre aux ordinateurs à tout faire ou presque. Mais la réalité en Afrique est bien plus différente. Nous avons une main d’œuvre importante avec un taux de chômage important aussi. Ça ne sert donc à rien d’automatiser le peu de travail qu’il y a déjà.
En dehors de tout cela, un scientifique a dit que l’IA était une question de souveraineté nationale. Il n’y a pas longtemps le président russe Vladimir Poutine a dit que celui qui aura la main mise sur l’IA sera maître du monde. Si les grandes puissances investissent là-dessus c’est parce qu’ils savent que si l’IA tombait entre les mauvaises mains, elle sera pire que la bombe atomique. L’ONU milite pour l’arrêt du développement des robots tueurs autonomes, car il est possible que les guerres du futur soient sans soldats humains au front.
Tout ce que j’ai dit c’est sans compter le fait qu’internet demeure encore un luxe dans certains pays d’Afrique.
En ce siècle de vitesse numérique, que conseillez-vous aux informaticiens et ingénieurs rd-congolais en télécommunications ?
Ce qu’ils font est déjà bon, mais je pense que si les gens n’utilisent pas ce que nous faisons c’est parce qu’ils ne se retrouvent dans ce que nous faisons. Il y a un adage qui dit : « your solution is not my fuckin problem ».
Nous devons concevoir des programmes en fonction de ce que veulent les gens et non le contraire. Nous espérons y arriver avec Simone. Même sur Google quant vous cherchez une église par exemple, vous trouverez des questions que certains ont posés sur la Knowledge graph à coté. Des questions qui sont restées sans réponses. Il faudra aussi pour attirer des investisseurs réfléchir sur la façon de gagner de l’argent avec ce que nous faisons. Ça ne sert à rien de concevoir un nouveau Whatsapp ou un nouveau Facebook sachant qu’ils ont déjà une si grande part de marché.
C’est chaque jour que les jeunes rd-congolais créent des sites Internet de plusieurs types (médias, e-commerce, institutionnels …). Pensez-vous qu’ils sont conçus selon les normes ou il y a encore beaucoup à faire ?
Aujourd’hui pour avoir un site web beau et présentable est plus facile avec des Templates que vous pouvez acheter. Les plus grands enjeux sont au niveau de la technologie. Il y a beaucoup de moteurs de recherche, mais Google reste le meilleur parce qu’ils ont la meilleur technologie qui leur permet de se démarquer de la concurrence. Un bon site web, selon moi, est celui qui est sécurisé, rapide, qui s’adapte à mes goûts et préférences. Pourquoi pas celui qui se soit doté d’un assistant intelligent lui permet de discuter avec les visiteurs sur ce que propose le site ?
Présentez-nous votre start-up appelée « Simone Cloud » ?
Simone est une agence de développement des assistants intelligents ou chatbot qu’on intègre dans des services de messagerie ou site web. Je l’ai co-fondé avec un ami, Nathan Muteba, actuellement aux États-Unis d’Amérique.
Quels sont vos différents services ?
Avant nous touchions un peu à tout mais, aujourd’hui nous sommes focalisés dans le développement des robots de conversations. Nous aidons les entreprises à améliorer leur service client en les débarrassant des questions simples qui reviennent souvent. Notre technologie comprend le contexte des questions posées, comprend le sens des questions pour vous donner exactement ce que vous voulez en temps record. Tous ceux qui sont intéressés par notre innovation peuvent nous contacter au +243 994644317 et +243 826226675 pour Whatsapp.
CINARDO KIVUILA