« BBSN Part.2 », les vibrations urbaines de Suintement

Dans l’univers de Suintement, musique et humour font un cocktail détonant. Dans son « BBSN part.2 » publié le 30 août 2024, le rappeur n’a pas changé son fusil d’épaule. Une direction particulière dans la chanson urbaine rd-congolaise dont il assume avec fierté.

Sous un soleil de plomb, Suintement est en culotte blanche et torse nu tatoué jouant du saxophone. Son pied gauche sur le pneu d’une voiture et ses yeux fermés, il est visiblement porté par la fougue et la passion. La pochette de son « BBSN Part.2 » est un symbole efficace d’un album qui prend de nouvelles conduites en terme de composition. C’est en même temps la description de la personnalité d’un artiste à la méthode libre et impétueuse.

Suintement, c’est le côté excentrique et farfelu dans ses clips, des paroles cocasses mais symboliques. « Je suis le reflet de tout le monde », disait-il dans une interview accordée à Eventsrdc.com

« BBSN part.2 », tout en maturité

Plus de rigueur et de maturité, mais une même méthode. Dans « BBSN part.2 », Suintement termine un voyage qu’il a depuis entamé dans la partie 1 du projet.

Le rappeur joue la carte de moraliste et de romantique. Pas de titres longs comme à la vielle école, mais des chansons ne dépassant que très rarement les trois minutes à la façon moderniste avec des riffs de guitare qui captivent.

Avec neuf titres dont quatre featurings avec notamment Muzbiti et Zuko ya Deble dans « Petit déjeuner », « Conscience » avec HNK Kuro, « Mata prière » en duo avec Fellow et « Viens bébé » avec Bolo, le rappeur oscille entre rap, afropop et afrobeats. De l’amour, de l’ambiance mais aussi de la prière et de la rédemption notamment dans « Muana no ».

Suintement fait en même temps un check à Papa Wemba samplant sa chanson « Somo trop » avec sa danse culte « Kila Mogrosso » dans son titre « Ama na boîte de nuit ». Un album que nous vous recommandons.

CHADRACK MPERENG