La scène artistique urbaine rd-congolaise s’est invitée sur la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) samedi 29 mars 2025, dans un élan inédit de mobilisation contre la guerre à l’Est du pays. Rappeurs, slameurs, danseurs de breakdance, skateurs et graffeurs, menés par la ministre de la Culture, Arts et Patrimoines, Yolande Elebe, ont transformé l’antenne nationale en un véritable espace d’expression, mêlant engagement politique et créativité.
Ce rendez-vous, organisé dans le cadre du « Front culturel », lancé le 15 mars 2024 et issu du Front populaire, a marqué une première dans l’histoire des médias publics en RDC.

Au fil des prestations, des figures populaires comme Poison Mobutu, Gaz Fabilous et LMsoldat ont livré des performances marquantes, dénonçant avec force et émotion les violences qui secouent l’Est du pays. Entre freestyles percutants, textes poignants et chorégraphies engagées, chaque intervention portait un message clair : « Congo Telema », un appel à l’unité et à la résistance à travers l’art. La scène, habituellement dominée par des discours politiques, s’est transformée en un véritable espace de révolte et d’espoir.

L’événement a pris une dimension encore plus symbolique avec la participation des ministres Yolande Elebe – Culture, Arts et Patrimoines – et Patrick Muyaya – Communication et Médias – . Aux côtés des graffeurs, ils ont ajouté leur empreinte à une fresque géante, inscrivant respectivement « Paix » et « Unité ». Un geste fort, montrant que l’art urbain, longtemps marginalisé, pouvait trouver un écho jusqu’aux sphères gouvernementales.

Au-delà du spectacle, la culture urbaine, et plus largement le monde artistique rd-congolais, s’opposent fermement à cette agression imposée à la RDC et s’indignent du manque de soutien et du silence de la communauté internationale. En promettant de pérenniser ce type d’initiatives, le gouvernement semble ouvrir une nouvelle ère où la jeunesse artistique pourrait jouer un rôle clé dans la construction du discours national. Un signal fort pour une génération en quête de reconnaissance et de changement.
PLAMEDI MASAMBA