Chantal Kanyimbo : « Le CSAC ne sanctionne pas les journalistes, sauf en cas de forces majeures pour préserver l’intérêt général »

Rapporteur du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication -CSAC, Chantal Kanyimbo n’entend pas rester dans son mutisme face aux accusations faites contre cette institution d’appui à la démocratie. A tous ceux qui accusent le CSAC de jouer le jeu des politiques avec la sanction, elle a, au cours d’une interview exclusive à Eventsrdc.com, précisé que l’institution n’agit que dans la limite de ses prérogatives. « Le CSAC ne sanctionne pas les journalistes, sauf cas de force majeure pour préserver l’intérêt général, comme disposé dans sa Loi organique. La loi prévoit les sanctions en cas de manquements commis dans les contenus des médias.

S’il y a des contrevenants aux dispositions fixées pour l’exercice de la liberté de la presse et à la déontologie et à l’éthique professionnelle, l’institution chargée de réguler les contenus des médias, n’est- elle pas compétente pour le faire ? Les règles ont été fixées par le Législateur, mais également les sanctions pour discipliner les intervenants dans le secteur des médias. C’est cela même l’essence de la régulation », a-t-elle souligné.

Ancienne star de la télévision rd-congolaise, Chantal Kanyimbo s’est également exprimée sur la question du genre, le comportement du journaliste pendant les élections, la pratique actuellement du journalisme par des femmes en Rd-Congo et d’autres.

Vous êtes parmi les rares femmes, dans le contexte rd-congolais, à assumer ou à occuper certains niveaux de responsabilités. Quel est votre secret pour être ce que vous êtes aujourd’hui ?

En termes d’avancement des femmes dans les postes de responsabilités, je pense qu’il y a quand même dans notre pays des points positifs dans certains domaines, mais beaucoup reste encore à faire. Il n’y a pas de secret, sinon me donner à fond dans mon travail et avoir des ambitions d’aller toujours plus haut dans ma carrière professionnelle en donnant les compétences nécessaires par mon cursus académique et une formation personnelle permanente. Il y a beaucoup de filles encore sur le banc de l’école qui rêvent de devenir comme Chantal Kanyimbo.

Qu’est-ce que vous leur conseillez ?

Le sérieux dans le travail. C’est vrai, on peut avoir des talents innés, mais il est impérieux de les affiner par la formation et des principes, de l’ambition comme je l’ai dit pour rencontrer le succès professionnel.

Comment sentez-vous lorsque plusieurs personnes vous citent comme modèle ?

De la fierté pour cet accomplissement personnel et de la responsabilité à continuer à assumer cette charge qu’est le regard positif que la société congolaise porte sur moi.

Vous avez et continuez toujours à inspirer plusieurs personnes à faire le journalisme. Mais vous personnellement qui vous a inspiré ?

D’abord, la lecture. La bibliothèque de mon défunt père contenait des nombreux ouvrages que je lisais depuis que je suis toute petite, même s’il y en a beaucoup que je ne comprenais pas, mais qui me faisais voyager et découvrir le monde et les possibilités de différents métiers à exercer et je suis tombée amoureuse du journalisme. Et j’ai commencé à rêver d’exercer le métier de journaliste qui permet de voyager à travers le monde et de s’intéresser à tout et à faire de vous un éclectique ! La lecture d’un livre : « Roules ta bosse », écris par un reporter globe- trotter a fini par m’enchanter définitivement !

Quelle appréciation faites –vous sur vos puînées dans le métier de journaliste (femmes des médias) ?

Il y a des formidables talents qui vont écrire les lettres de noblesse du métier et qui méritent d’assurer la relève.

Etant Rapporteur du CSAC, que répondez-vous à tous ceux qui disent que votre institution est là pour jouer le jeu des politiques dans la sanction des médias et des journalistes ?

D’abord, le CSAC ne sanctionne pas les journalistes, sauf cas de force majeure pour préserver l’intérêt général, comme disposé dans sa Loi organique. La loi prévoit les sanctions en cas de manquements commis dans les contenus des médias. S’il y a des contrevenants aux dispositions fixées pour l’exercice de la liberté de la presse et à la déontologie et à l’éthique professionnelle, l’institution chargée de réguler les contenus des médias, n’est- elle pas compétente pour le faire ?

Les règles ont été fixées par le Législateur, mais également les sanctions pour discipliner les intervenants dans le secteur des médias. C’est cela même l’essence de la régulation.

Nous sommes de plain-pied dans la période préélectorale. Que recommandez-vous aux médias et journalistes ?

Le strict respect des lois qui réglementent l’exercice de la liberté de presse, la Loi organique du CSAC ainsi que le Code de déontologie et d’éthique professionnelle.

Chantal Kanyimbo, hier, vous étiez journaliste à la RTNC et Présidentede l’UNPC, et aujourd’hui, vous êtes Rapporteur du CSAC. Qu’est-ce que vous ambitionnez demain ?

Je suis toujours journaliste et Sous- directeur des informations à la RTNC, présentement en détachement pour le CSAC. Après mon mandat, bien entendu, je retournerais à la RTNC poursuivre ma carrière. Peut-être plustard, j’envisagerais autre chose, si Dieu le veut Bien. Inch’allah !

DEO KOKOLO