Après onze ans des loyaux services aux côtés de Koffi Olomide, le patron de Quartier Latin, la chanteuse rd-congolaise Candy Kunku surnommée Cindy-le-Cœur décide de voler de ses propres ailes. Selon ses proches, l’artiste a servi et n’a pas été servie durant toutes ces années. Elle n’était qu’un simple personnage dans un long métrage où l’acteur était égoïste.
« Notre star n’a pas exercé sa carrière musicale en toute liberté depuis qu’elle a intégrée le Quartier Latin. Tous ses mouvements sont très contrôlés comme dans une prison. Cindy a du mal à rencontrer même les membres de sa famille », a soufflé un de ses proches.
Malgré tout ce qui se raconte sur sa manière de collaborer avec Koffi, personne ne croirait que la chanteuse claquerait la porte de cette grande formation musicale.
Appelé affectueusement la Reine des stars par son patron, Cindy est plus connue du public par à sa voix, plutôt qu’à sa discographie. Chose qui l’a sûrement poussée à cette révolte.
Parcours
Ancienne musicienne chrétienne, peu connue aux côtés du grand Kool Matopé, Cindy-le-cœur a rejoint Koffi Olomide en 2007. Elle a vu sa carrière s’améliorer dans l’album « Bord Ezanga Kombo » dans lequel elle a participé activement.
Tout a commencé en 2007, lors de multiple départs au sein de Quartier Latin des talentueux chanteurs tels que Fally Ipupa, Ferré Gola, Montana Kamenga, Lola Muana, Gipson Butukondo et Soleil Wanga. C’est en cette période là que Koffi la recrute.
De 2010 à ce jour, l’Honorable Cindy dit Wankoro joue le rôle de directrice artistique du groupe. Ce poste lui donne tout pouvoir d’exercer son autorité sur tout le monde, en qualité de deuxième personnalité de l’orchestre, après le patron, mais…
La même Candy D’ailleurs serait à la base du départ des chanteurs tels que Bourro Mpela, Babia Ndonga et Suzuki. Aujourd’hui, elle s’en va sans aucune déclaration.
Sur le plan artistique, elle se distingue sans reproches. Durant sa première décennie de prestation, elle a participé dans cinq albums de Koffi Olomide, dont « Bord eza nga kombo » où elle a été révélée du grand public à travers la chanson « Ikia ». Dans cette oeuvre dédiée à Claudia Sassou, sa voix lead et son style de chant avait énormément contribué à son succès.
Contrairement aux chanteuses de sa génération, Cindy n’a réalisé qu’un seul disque « 6-6-6 », dont toutes les chansons, y compris les remix sont des compositions d’Antoine Agbepa dit Koffi Olomide.
Chose grave. Cet opus de la graduée de l’Institut National des Arts était passé inaperçu, malgré toute la communication qui l’accompagnait.
D’après plusieurs observateurs, Koffi, lui-même, a été l’auteur de cet échec de la première œuvre de Cindy. D’abord, il a imposé une mauvaise politique marketing qui n’offre pas souvent l’occasion à la chanteuse d’affronter les médias pour faire sa promotion. Jamais. Elle ne peut en aucun cas engager un projet artistique ou une interview avec un journaliste de musique sans passer par lui. Même sa liberté d’expression dépend de son patron. Ce qui est bizarre dans cette carrière. Même ses appels téléphoniques sont contrôlés ou filtrés. Pour atteindre Cindy, il faut toujours passer par le Rambo de la musique congolaise. Pourquoi cette restriction ? Cindy a, durant 11 ans, été comme sa propriété privée. Une sorte comme d’ « esclave ».
Or, l’histoire de la musique congolaise renseigne que la carrière des chanteuses ou leur relation avec les patrons de groupes n’est pas une chose nouvelle. Est-ce sur les traces de Tabu Ley et Mbilia ?
On se souvient de Tabu Ley qui avait 20 ans de plus que Mbilia Bel, Bozi avec Jolie Deta, ou Mukangi Déesse…
Très différent de Koffi, Tabu Ley avait bien conduit Mbilia Bel en tant que manager, en lui donnant non seulement des opportunités, mais surtout elle avait bien évolué comme un véritable poisson dans l’eau. Pour comprendre certaines choses, il suffit d’écouter « Beyanga », «la Beauté d’une femme» ou encore d’autres chansons anthologiques composées par Rochereau pour Mbilia Bel.
Ce qui a permis à la chanteuse d’être propulsée et de devenir une célébrité légendaire de la musique féminine congolaise. D’ailleurs, les deux artistes sont allés plus loin jusqu’à produire une fille à qui, ils ont donné le nom de Mélodie Tabu. Pourquoi Koffi Olomide n’est pas parvenu à hisser Cindy-le-cœur au rang de la Cléopâtre de la chanson africaine ? S’interroge l’opinion.
Durant cette dernière décennie, Koffi s’est plus concentré aux polémiques avec ses collègues musiciens, plutôt qu’à la promotion de celle qu’elle appelle « Reine ». Qui est alors le « Roi »?
La relation qui existait entre Koffi et sa « Reine ne ressemblait à rien de « normal ». Certains amoureux de la musique se posaient mille et une questions sur la vie de la jeune chanteuse qui du moins n’a pas eu d’enfants avec… Pourquoi n’a-t-elle pas un copain ?
Et pourtant, avec un bon manager et un bon entourage, Cindy-le-Cœur rivaliserait Rihanna, Beyoncé, Nicky Minaj … et son avenir serait meilleur, grâce à sa voix angélique. Elle est capable de s’adapter à toutes sortes de musiques du monde.
Maintenant, qu’elle a opté pour une carrière solo, elle doit prendre en compte toutes les remarques de l’opinion congolaise qui souhaiterait la voir réellement Star.
April’s fool (Fish of april).
MYRIAM NZEKE