D’actualité avec son EP « Comme tous les weekends », l’artiste musicienne franco-rd-congolaise Coco Mupala rêve remplir une salle de spectacle à Kinshasa, au cours d’un concert caritatif. « Je reverserai tous les bénéfices de cette production scénique auprès d’une association », a-t-elle confiée au cours d’une interview à bâtons rompus avec la rédaction Eventsrdc.com. Entretien.
Votre actualité est dominée par la sortie de votre EP « Comme tous les weekends », qui comprend plusieurs styles musicaux notamment l’Afro, le Pop, le RnB et la Rumba. Où puisez-vous vos inspirations ? Et quel genre de musique faites-vous ?
Mon premier projet comprend beaucoup de morceaux au rythme afro, mais également pop. En effet, je tenais particulièrement à ce que ce premier projet représente totalement ce que je suis en mélangeant justement mes deux cultures. Née en France et d’origine congolaise, j’ai toujours été influencée par la musique africaine, la rumba congolaise, les grosses rythmiques, etc.
J’ai grandi en écoutant du Papa Wemba, presque tous les jours. Ce qui explique le mélange d’instruments africains dans beaucoup de titres et l’utilisation du lingala qui est ma langue d’origine. Pour moi, la double culture est une richesse et c’est important de le faire valoir également à travers ma musique. D’où, le style Afro-pop dans ce premier EP.
Sorti au mois de mars 2019 avec huit titres qui explorent différents domaines de la vie. C’est quoi le projet derrière cette diversité de thématiques ?
Comme l’indique le titre « Comme tous les week-ends », celui-ci reflète un même état d’esprit que l’on retrouve dans chaque morceau. Mon EP est composé de 8 titres, qui évoquent différents thèmes et situations tout en restant dans un esprit de répétition, de situations déjà vécues.
« Comme tous les week-ends » (titre 1), on tombe sur une personne qui nous met une « Disquette » (titre 2). C’est une expression française pour dire que la personne nous ment. Comme tous les week-ends « Fallait pas me chercher » (titre 3), Comme tous les week-ends on « Danse » (titre 4), mais ça n’ira pas plus loin donc « Bye bye » (titre 5). Comme tous les week-ends, il a la « Bocca » (titre 6), ce qui veut dire parler beaucoup, et comme tous les week-ends « On est posé » (titre 8).
Bercé par la musique Gospel, aujourd’hui, Coco fait la musique dite « profane ». Comment s’est passée votre reconversion ?
Effectivement, aujourd’hui, je fais de la musique mondaine et c’est pour toucher tous les types de personnes, peu importe leurs origines, les couleurs de chacun, les croyances et les différentes cultures. L’objectif étant de pouvoir se reconnaître à travers ma musique, par rapport à une histoire, un vécu, une situation…
Le Français et le Lingala sont les deux langues qui dominent vos textes. Pourquoi ce choix ?
J’ai grandi avec la culture française et la culture congolaise. Je trouve donc important de le faire ressentir à travers ma musique et de pouvoir ainsi toucher les personnes qui sont également congolaises comme moi.
A quand une production scénique en Rd-Congo ?
Dès que l’opportunité se présentera, car, ça me tient réellement à cœur de venir en Rd-Congo et partager ma musique avec le public.
Parlez-nous de vous ?
Je suis née à Paris dans le XIème arrondissement, le 23 novembre 1991. Ça faisait déjà 3 ans que mon père, Maître Tshiwa (Kabala Kingwesi) était installé en France et ma mère seulement 1 an (Mme Mpenge Itela).
Mon père, nous berçait en écoutant les musiques et tous les albums de son grand ami de Papa Wemba, presque chaque jour. Et, ma mère et ses sœurs (dont Beyou Ciel avait signé chez Tabu Ley à l’époque, père de Youssoupha). Après, elles étaient dans l’univers de gospel et nous berçaient au quotidien par des chants religieux. C’est à l’âge de 5 ans que j’ai commencé à chanter à la maison en chœur avec ma mère et mes tantes. Puis à 11 ans, j’ai commencé à écrire mes propres chansons accompagné de mon grand-frère, qui, lui aussi était inspiré musicalement.
J’ai commencé mes premières scènes très jeunes, notamment à l’âge de 14 ans où je m’inscris à un premier concours avec le soutien de mes parents. Concours « La nouvelle voix » que je remporte l’année d’après. Ma famille m’a, toujours soutenu, en France comme à l’étranger lors de mes différents concours jusqu’à la réalisation, aujourd’hui de mon premier projet.
En 2017, j’ai décidé de me consacrer à fond à ma carrière musicale et j’ai rejoint ma nouvelle équipe (le label Backup Music pour la production et Bendo Music Universal pour la distribution), avec laquelle j’ai travaillé sur ce premier projet sorti en mars 2019.
A 15 ans déjà, vous êtes la meilleure voix du 1er concours « La Nouvelle Voix » et en 2015, vous êtes en finale de « Luton Mela Show ». Racontez-nous ces deux aventures ?
A 15 ans, je remporte ce 1er concours « La Nouvelle Voix » de manière unanime, face à des adultes. Concours auquel ma professeur de chant du collège m’avait inscrite sans que je prenne moi-même conscience de ma voix. Mes parents ont pris conscience très vite que la musique allait avoir une place importante dans ma vie. À partir de ce moment-là, j’ai commencé à aller en studio d’enregistrement, à co-écrire avec des professionnels, tout en restant aussi concentrée à mes études. J’ai, donc toujours, jonglé entre ma musique et mes études. Car pour moi, les études restaient une priorité.
En 2013 et 2014 dans le cadre de ma formation en faculté (Licence Administration des Échanges Internationaux), je vais me rendre en Australie et aux États-Unis d’Amérique, ce qui va également me permettre d’enregistrer mon 1er titre en anglais « Masquerade » composé par le beat maker, Toney.
En 2015 à l’initiative de ma famille, je m’inscris au concours international Luton Mela Show à Londres dans lequel je suis parti jusqu’en finale. Remarqué par le directeur de la maison de production Nash Media à Luton, Nick Asgill, va me faire enregistrer l’un de mes titres en français « Voyage ».
Et grâce à l’interprétation de plusieurs covers en français et en anglais, je vais attirer l’attention de Trace TV France et de BBC Three en Angleterre. Mais, je décide tout de même de rentrer en France pour terminer mes études jusqu’à l’obtention fin 2015 de mon Master 2 en Management des entreprises. Et, ainsi en 2017, je décide de signer à Paris dans le label Backup Music.
Qu’est-ce que ces prestations vous ont apporté dans votre carrière musicale ?
Grâce à toutes ces prestations que j’ai appris à avoir confiance en moi vocalement et à développer mon aisance scénique très tôt.
Dans ce domaine musical, c’est qui votre modèle ? Et pourquoi ?
C’est Beyoncé. C’est l’une des artistes féminines avec la plus longue et belle carrière. C’est une artiste qui se démarque vocalement et qui s’adapte dans le temps, et qui prône la culture africaine.
Diplômée d’un master en management des entreprises, la musique est votre seule activité ou bien, il y a une autre activité qui colle à vos études ?
La musique n’est pas ma seule activité professionnelle. Je suis également gérante de mes deux entreprises depuis 2015.
Des singles qui frappent, un EP réussi, Coco envisage-t-elle de larguer un album ?
Je n’ai pas des dates précises à vous donner. Tout ce que je peux dire c’est qu’on ne cesse de travailler… J’espère que la suite vous plaira tout autant.
Quelles sont vos perspectives dans la sphère musicale et dans d’autres domaines de la vie ?
Un prochain album et remplir une salle de spectacle au Congo et reverser tous les bénéfices à une association (une aide pour les inscriptions scolaires).
Un message aux jeunes africains et plus particulièrement, les rd-congolais
Aimons-nous les uns et les autres, ça nous mènera encore plus haut.
Le mot de la fin
Merci à Eventsrdc.com pour cette interview.
Congo na ngai, nakoya !!!
ETIENNE KAMBALA