Concert Solidarité Congo : Malgré le report, Patrick Muyaya soutient l’initiative

Le concert caritatif « Solidarité Congo », organisé pour venir en aide aux populations rd-congolaises victimes du conflit dans l’est de la Rd-Congo, fait face à une vive opposition. Sous la pression de l’ambassade du Rwanda et de la communauté Tutsi en France, la ville de Paris a demandé son interdiction, invoquant des raisons sécuritaires. Le show a été reporté.

Face à cette controverse, le ministre rd-congolais de la Communication et Médias et porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a pris position en soutien à l’événement et à ses organisateurs.

Initialement prévu le 7 avril pour mobiliser des fonds en faveur des victimes des violences en Rd-Congo, le concert Solidarité Congo avait pour ambition de rassembler plusieurs artistes de renom, dont la chanteuse béninoise Angélique Kidjo. Cependant, l’initiative a été dénoncée par l’ambassade du Rwanda, qui l’accuse d’alimenter un climat hostile envers Kigali.

Face à ces critiques, la ville de Paris a évoqué des risques de tensions communautaires pour justifier sa demande d’interdiction. La préfecture a répondu favorablement en repartant l’événement. Une décision que les organisateurs jugent infondée, rappelant le caractère purement humanitaire de l’événement.

Réagissant à la polémique, Patrick Muyaya a exprimé le soutien du gouvernement rd-congolais aux organisateurs et aux artistes impliqués.

« D’après mes échanges avec Charles Tabu m Elvis Adidiema, qui font partie de l’organisation, il y a eu des concertations, d’autant plus que certains artistes, pas uniquement congolais, comme Angélique Kidjo, souhaitent s’associer pour apporter leur soutien à un peuple en détresse. Vous voyez donc déjà que le fondement de l’événement est louable. »

Le ministre a également dénoncé la tentative du Rwanda de politiser un événement à vocation humanitaire : « C’est l’attitude du Rwanda qui veut transformer un événement de solidarité en un événement politique. En RDC, nous ne sommes pas des négationnistes, parce que la peine qu’a connue le Rwanda à travers des génocides est indéniable. »

Enfin, il a rappelé que la RDC continue de payer un lourd tribut en raison des conséquences du génocide rwandais de 1994 : « Je ne pense pas qu’il y ait un seul pays au monde qui ait payé un prix plus lourd en conséquence de ce génocide que la RDC. C’est depuis ces génocides que nous sommes rentrés dans un cycle permanent de violence. »

Au-delà de l’événement en lui-même, cette polémique illustre une fois de plus la tension persistante entre la Rd-Congo et le Rwanda, sur fond de crise sécuritaire et diplomatique. La demande d’interdiction du concert est perçue par beaucoup comme une tentative de réduire au silence la mobilisation en faveur des victimes rd-congolaises. Une nouvelle sera annoncée prochainement.

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PLAMEDI MASAMBA