En 2021, le Groupe Universal avait conclu un accord de licence avec la plateforme Lomotif, qui se présentait alors comme le rival direct de TikTok. Cette convention, avait pour but de permettre aux utilisateurs de l’application sociale d’accéder à des milliers de chansons créées par les artistes les plus populaires du label américain.
Grâce à Lomotif, une vidéo de danse virale peut propulser une chanson au sommet des charts Billboard, comme c’est le cas pour TikTok. Les Majors de l’industrie musicale, ont mordu à l’hameçon en appréciant de plus en plus, la magie des plateformes de la Musictech.
Mais que vient faire Lomotif dans le projet Ya biso Wengeeee! ?
D’après ce que nous pouvons lire en 2021 dans le Financial Times, Lomotif a enregistré un total de 225 millions de téléchargements de son application, avec 31 millions d’utilisateurs actifs par mois dans 200 pays différents et 300 millions de vidéos visionnées sur l’application chaque mois. En février de la même année, un groupe d’investisseurs, dont l’ancien président de MoviePass, Ted Farnsworth, a acquis une participation majoritaire de 80 % dans Lomotif pour environ 125 millions de dollars.
S’agissant de sa collaboration avec le Hit Factory Mansa Music RDC dans le cadre du projet Ya biso Wengeeee ! Il était question de diffuser le concert sur la plateforme, en tout cas c’est ce qui a été dit dans la conférence de presse par les organisateurs ici à Kinshasa. Mais il s’avère que cette présentation des faits, ne coïncide pas avec l’objet de ladite plateforme qui ne se limite qu’à créer des vidéos, des clips, ajouter des vidéos sur l’appli. Pour le public, il s’agissait en réalité de diffuser à l’international en pay-per-view le concert du 30 juin afin qu’une grande partie puisse y accéder virtuellement dans le confort requis sur base des packages souscrits par l’utilisateur. Ce qui n’a pas été le cas! Dans l’univers francophone, beaucoup ont découvert pour la première fois l’appli, qui malgré les 225 millions des download n’a pas su rivaliser avec TikTok sur le continent. Nombre des reproches enregistrés, se basent sur l’accès à la plateforme, le bug de l’appli et une difficulté à couper les vidéos pour les diffuser.
Par ailleurs, sachant que plusieurs utilisateurs de l’appli sont localisés en Asie du Sud-est, en Amérique centrale et latine, ces derniers ne pouvaient que rencontrer du mal à y accéder d’autant plus que le show tant attendu à débuter en retard de plusieurs heures. Pour un congolais résidant à Rio de Janeiro, il devait sacrifier son agenda professionnel, car le concert qui a débuté ici à 20h00’, l’est aux heures de pointe chez lui à Rio si nous nous en tenons au fuseau horaire de près de 6h00’.
Pour tout dire, l’idée était bonne celle d’essayer d’innover, mais c’est la communication autour de cette technologie qui a un peu fautée toute la magie liée à cet événement au niveau international. Déjà que le streaming peine à décoller sur le continent, les organisateurs doivent réfléchir sur comment rentabiliser le catalogue de cet ancien groupe Wenge Musica BCBG 4×4 Tout Terrain, qui doit être créé pour devenir un véritable sujet de droit. Les rd-congolais d’abord en Rd-Congo, ensuite dans la diaspora et enfin, d’autres amoureux de la musique congolaise n’ont pas pu suivre en streaming cet événement dit « du siècle ». À Kinshasa, Aru, Brazzaville, Paris, Bruxelles, Montréal et autres coins de la planète dans cette plateforme digitale de streaming vidéo. Est-ce un changement de dernière minute ou un problème technique partant de l’accès à internet à Kinshasa pour mettre en ligne l’intégralité du concert en direct ?
Mansa Music RDC qui regorge en son sein plusieurs talents, n’a pas du tout droit à l’erreur. La feuille de route qui a été présentée ici à Kinshasa dont le point d’achèvement est la publication d’un album, mériterait de développer encore plusieurs stratégies notamment en termes d’accords de licence ou d’exploitation des plateformes. Ceci dit, avant d’essayer de séduire le public latino qui ne connait rien de Wenge Musica BCBG 4×4, l’idéal serait de fidéliser le public africain qui s’identifiait à cet ancien groupe. Aujourd’hui, avec la révolution tech dans l’industrie, ils ont tout intérêt à s’adapter aux exigences de l’heure.
Quand bien même la popularité de TikTok, Thriller et plusieurs autres plateformes de partage de vidéos courtes reste incontestable, la plateforme Lomotif, dont le siège est à Singapour avait fait un carton plein en dépassant la barre de 200 millions d’installations, selon le document, dans plusieurs et dans plus d’une centaine des langues… Un premier live stream de Lomotif en République Démocratique du Congo a tâché son image et s’est soldé par le slogan rd-congolais « Kosa Leka ».
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MYRIAM NZEKE