Face au radicalisme des « combattants », les artistes rd-congolais sont loin de la rédemption pour renouer sans gêne avec les concerts sur la scène européenne. Plus d’une décennie que ça dure et la pullule devient difficile à avaler. Entre seum et combat de trop, les groupes d’opposants radicaux semblent perdre la raison. Malgré leur déconfiture subie lors du concert de Fally Ipupa à l’Accor Arena en février 2020, ces derniers ne se laissent pas abattre et veulent aller jusqu’au bout. Mais où s’arrêteront-ils ?
La musique rd-congolaise en Europe est-elle prise en otage par un groupuscule narcissique et mal intentionné ?
Même si les combattants reprochent aux artistes rd-congolais résidant en République Démocratique du Congo d’avoir soutenu le pouvoir de Joseph Kabila en contribuant par leurs chansons pour sa campagne présidentielle de 2011, ces derniers semblent désormais éloignés de leur combat. Radicalisme ou seum? Il est clair que les artistes rd-congolais les plus en vogue sont désillusionnés et espèrent voir la lumière au bout du tunnel face à cette situation interminable.
Pas de concerts en Europe
Les combattants sont encore plus déterminés à faire échouer les concerts de leurs compatriotes en provenance de leur Rd-Congo commune programmés cette année en Europe.
Pour son grand retour sur la scène européenne notamment au Zénith de Paris après plusieurs années d’absence, Werrason a vu son concert du 25 septembre 2021 interdit par la préfecture de police de Paris qui craignait des « troubles graves » à troubler l’ordre public dans le chef notamment des opposants radicaux rd-congolais. Une interdiction qui a réjoui les combattants qui veulent en découdre avec les autres artistes qui ont prévu leurs concerts en France.
Comme si cela ne suffisait pas, cette haine ou malédiction a de nouveau frappé Ferré Gola et Félix Wazekwa qui prévoyaient livrer des concerts à Paris et Lyon, mais finalement annulé et reporté sine die.
Par conséquent, la prestation de Koffi Olomide à Paris la Défense Arena est menacée d’annulation par les groupes de combattants.
« Nous les combattants, nous travaillons déjà sur le dossier des concerts de nos artistes musiciens congolais prévus en France en vue d’obtenir l’annulation de ces manifestations », prévenait Boketshu 1er, l’un des combattants reconnus.
Le gouvernement rd-congolais aphone et impuissant ?
Face à l’épée de Damoclès d’une série d’annulations de concerts des artistes rd-congolais sur le territoire européen, le gouvernement Sama Lukonde brille malheureusement par son silence.
Pendant ce temps, les protagonistes se sentent abandonnés et ne savent plus à quel saint se vouer. Remettre la culture rd-congolaise dans le sens de la marche s’avère impératif étant donné que celle-ci meurt à petit feu.
Inacceptable ! Le silence des autorités pour trouver un terrain d’attente afin d’en finir complètement à l’hystérique groupe des combattants radicaux. Plus de 10 ans que cela dure, il est primordial d’arrêter l’hémorragie. La coopération culturelle bilatérale approfondie entre Kinshasa et Paris devra primer afin de permettre aux artistes rd-congolais à se produire sur le sol français par exemple. Paris est-elle complice à ce mouvement ? Paris punit-elle ceux qui dans le passé étaient indexés ou soupçonnés d’exercer le trafic d’êtres humains ? Paris soutient-elle indirectement d’autres cultures africaines voulant s’affirmer chez elle ? Paris est-elle incapable de sécuriser les musiciens rd-congolais et leurs biens ? Paris ! Quelle coopération ?
Le chef de l’État rd-congolais Félix Tshisekedi pour son mandat à la tête de l’Union africaine, a mis l’accent sur la culture avec comme thème « Arts, culture et patrimoine : un levier pour construire l’Afrique que nous voulons ». Pourquoi devrait-il rester taciturne et permettrait-il aux rd-congolais de sarborder leur propre culture ?
Une réflexion immédiate et la prise des décisions idoines s’imposent. La culture demeure l’Alpha et l’Oméga d’une nation, il nous faut la préserver jalousement. Certaines voix présentes à Bruxelles, Genève, Londres et Paris ont confié à notre rédaction par anonymat, qu’une frange de musiciens rd-congolais en situation irrégulière et régulière en Europe soutiennent silencieusement ce mouvement inhumain pour empêcher leurs collègues à prester sur le sol européen.
« Les musiciens en question jouent à l’hypocrisie vis-à-vis de leurs collègues. Ils se fréquentent et s’apprécient, mais ces derniers sont des informateurs de vrais combattants. Chose drôle. Les mêmes musiciens et mêmes combattants écoutent et danses les musiques fabriquées à Kinshasa. Une question de jalousie à ne pas négliger », nous a confié notre source.
Une situation déplorable qui continue malheureusement de durer. Les combattants doivent mettre un peu d’eau dans leur vin en acceptant un cadre de dialogue pour sortir de cette impasse qui met à mal la musique rd-congolaise notamment sur la scène européenne et favorise d’autres.
CHADRACK MPERENG