Dans une lettre adressée au conseiller spécial du Chef de l’État en matière de sécurité, un groupe de hauts conseillers du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication – CSAC – exprime son profond regret face à la position du conseiller, qui semble privilégier la protection de Christian Bosembe malgré la crise persistante au sein de cette institution régulatrice des médias en République Démocratique du Congo.
Alors que la majorité des hauts conseillers du CSAC dénoncent la gestion calamiteuse de Christian Bosembe à la tête de cette institution, le conseiller du Chef de l’État s’accroche à sa défense. Dans leur lettre, les signataires soulignent la gravité des menaces qu’ils ont subies depuis l’émergence de cette crise.

« Tout simplement parce que vous tenez à tout prix à faire couler une institution d’appui à la démocratie pour protéger Monsieur Bosembe Lokando Christian, rejeté par la majorité des membres qui l’avaient élu président de cette institution », affirment-ils.
Et de rajouter : « Nous ne comprenons pas du tout quel lien vous établissez entre la déchéance d’un Bosembe jugé incompétent ( par ses pairs qui l’avait élu président) et la déstabilisation de la sécurité nationale. »
La crise actuelle découle de la colère des membres du conseil, qui rejettent Bosembe pour ses violations flagrantes des textes régissant la régulation des médias. Sa gestion a compromis l’impartialité et la neutralité du régulateur, menaçant ainsi les principes démocratiques que le CSAC est censé défendre selon la Constitution et les lois de la République. Son comportement conflictuel envers ses collègues et divers acteurs du secteur des médias n’a fait qu’aggraver la situation.

Les signataires de la lettre précisent :
« Vos intimidations et menaces n’étaient pas seulement orientées vers nous. Ce sont en fait des menaces contre la démocratie dans ses aspects de droit à la liberté d’expression et la liberté de presse. »
Ils ajoutent : « En raison de ces menaces, nous nous tenons désormais en insécurité. Si vous pensez que vous pouvez tous nous arrêter et nous faire du mal parce que Monsieur Bosembo doit rester président du CSAC, nous sommes prêts à nous livrer à vous. Toutefois, nous prenons à témoins l’opinion tant nationale qu’internationale pour tout mal qui pourrait advenir à l’un d’entre nous. »
Cette lettre intervient après que le Conseil National de Cyber Défense – CNC – a convoqué, le 8 avril dernier, trois hauts conseillers pour les interroger concernant la crise au sein du CSAC.
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GLODY NDAYA