En ces temps d’incertitudes, dans le contexte alarmant et de bouleversement social planétaire conséquents à la pandémie de Coronavirus, le Covid-19, toutes les sociétés de gestion collective des droits d’auteur ont adopté des mesures de solidarité, parce que la crise du Covid-19 affecte fortement les créateurs et travailleurs de la création.
Toutes les représentations publiques et les événements culturels ( concert, animation, tournage de film et séries, expositions….) étant suspendus, les conséquences de la fermeture des lieux de l’économique culturelle (bars, boîtes de nuits, salles de spectacle, etc.) touchent durement le monde de la créativité artistique qui, même avant le Covid-19, était déjà fragilisé par le manque de politique et de toute action culturelle de la part du gouvernement de la RDC.
Les mesures édictées par le Président de la République, et appliquées par le gouvernement et toutes les autorités du pays pour faire efficacement barrière à la propagation de la pandémie, ont entraîné l’arrêt temporaire de toute exploitation artistique. Dans ce contexte de lutte contre le Covid-19, les opérateurs culturels et les artistes, qui sont pourtant très sollicités pour sensibiliser la population, se retrouvent dans une situation sociale encore plus précaire, étant actuellement sans véritables activités lucratives.
Ainsi, pour répondre à cette situation exceptionnelle, dans certains pays, en Europe comme en Afrique (Burkina, le Sénégal, Côte d’Ivoire, etc.), les sociétés de gestion collective des droits d’auteur ont mis en place un fond de solidarité en faveur de leurs membres, appuyé par leur ministère en charge de la culture et des arts.
Pourquoi en RDC aucune initiative ni mesure de solidarité ne vient du Ministère de la culture ni de la Socoda ? Est-ce de l’indifférence ou de l’ignorance ou de l’incompétence. Le tout, probablement. C’est aussi la preuve de la non existence formelle et active de la Socoda. Car c’est sur la solidarité que se fonde la légitimité de la gestion des droits d’auteur.
L’ADACO (Société d’administration des droits d’auteur du Congo) propose au gouvernement d’initier une démarche de solidarité, qui se traduirait par des mesures d’accompagnement des artistes et des opérateurs culturels. Ainsi, dans l’urgence et par l’absence toute initiative, les artistes et créateurs de la RDC devront se faire entendre du Président de la République pour être incorporé dans le mécanisme de soutien du Fonds national de solidarité contre le Covid-19 (FNSCC), créé le 6 avril 2020 par ordonnance présidentielle, pour la durée de l’État d’urgence.
Le FNSCC a pour principale mission de rechercher et collecter des moyens financiers destinés à servir sous forme d’aide, assistance ou soutien aux personnes physiques ou morales, personnels médicaux soignants, services médicaux ou hospitaliers. La situation actuelle des artistes et opérateurs culturels de la RDC correspond tout à fait à la mission du FNSCC.
La proposition de l’ADACO se distingue de la répartition normale des droits, et devrait bénéficié de l’apport financier du Fonds de Promotion Culturelle (FPC), et être géré de façon équitable et transparente, selon des conditions et des critères à bien déterminer, sous la tutelle du FNSCC.
Balufu Bakupa-Kanyinda
Cinéaste,
Président de l’Adaco